BAYERISCHE STAATSOPER (MUNICH) 2013-2014: LA NOUVELLE SAISON

La façade de la Bayerische Staatsoper

Dans le paysage des opéras européens, la Bayerische Staatsoper a une place particulière. Je l’ai écrit souvent, c’est une institution d’une stabilité modèle. Vous y alliez en 1980, vous y retournez en 2013, et les rituels sont les mêmes, les repères sont les mêmes, jusqu’à la glace à la vanille aux framboises chaudes avec un public à peu près immuable, des jeunes habitués aux places debout au public chic de l’orchestre, plutôt habillé, et quelquefois à la bavaroise.  Le  cadre, restauré et remis à neuf il y a 50 ans après les bombardements de la seconde guerre mondiale, est élégant, d’un rose apaisant et tout cela fait qu’on s’y sent bien: contrairement à d’autres salles, on lit à tous les étages l’histoire du théâtre, bustes des directeurs musicaux ou de grands chefs, portraits de chanteurs, de chefs, de directeurs: Sir Peter Jonas, Wolfgang Sawallisch, Zubin Mehta (pas trop réussi!). J’aime me promener dans un théâtre qui respire son histoire, et du même coup ravive mes souvenirs. A Munich, pour ma part, ils s’appellent Sawallisch et Kleiber.
L’Opéra est actuellement dirigé par Nikolaus Bachler, un autrichien qui a dirigé les Wiener Festwochen, la Volksoper de Vienne et le Burgtheater, c’est à dire (Staatsoper mis à part) les plus grosses institutions viennoises; c’est un soutien des grands metteurs en scène allemands et du théâtre à l’allemande, ce qui ne manque pas de susciter l’ire des opposants (je lisais encore récemment quelques remarques acerbes contre sa politique sur le fameux blog italien de la Grisi – Il corriere della Grisi). A noter que son directeur de casting est Pål  Moe qui le fut à Paris sous Hugues Gall.
La saison 2013-2014 marque le début au pupitre de Generalmusikdirektor de Kirill Petrenko qui succède à Kent Nagano, GMD depuis 2006, dont le départ de Munich a étonné tous les mélomanes. Kent Nagano devrait aller à Hambourg comme GMD de l’Opéra (il succède à Simone Young) à partir de 2015 et à Göteborg dès la saison prochaine. Au vu de l’accueil chaleureux du public à chacune de ses apparitions, et du succès incroyable, et mérité qu’il a reçu lors des représentations auxquelles j’ai dernièrement assisté, Kent Nagano sera sans doute regretté, même si Kirill Petrenko est considéré comme un  futur (déjà) grand de la baguette. Le chef russe a déjà dirigé l’Opéra de Meiningen, en Thuringe, unedes jolies salles d’Allemagne, avec un passé riche de grands musiciens (Hans von Bülow, Richard Strauss, Max Reger), puis la Komische Oper de Berlin, il arrive à Munich l’année-même de ses débuts dans le Ring à Bayreuth.

Munich est un théâtre de répertoire à l’allemande, avec une troupe qui a toujours été de très bon niveau et il offrira en 2013-2014  5 nouvelles productions dans la saison (et deux lors du festival). Dernière originalité justement, le mois de juillet est le mois du Festival, les Münchner Opernfestspiele qui en général proposent des représentations du répertoire de l’opéra avec des distributions exceptionnelles, des nouvelles productions reprises dans la saison suivante, et les nouvelles productions de la saison passée avec leur distribution originale (dans ma jeunesse mélomaniaque je faisais des allers/retours Bayreuth-Munich, “courant” de Chéreau à Kleiber et passant la moitié des nuits à rouler sur les 219 km qui séparent les deux villes. Cet heureux temps n’est plus (enfin..presque).
Cette année, la saison propose donc cinq nouvelles productions, dont une par l’opéra studio qui n’est pas encore fixée et trois dirigées par Kirill Petrenko, Die Frau ohne Schatten, de Richard Strauss mise en scène de Krzysztof Warlikowski (6 représentations en novembre-décembre et deux en juin-juillet dirigées par Sebastian Weigle), avec Adrianne Pieczonka, Johann Botha, Deborah Polaski, Wolfgang Koch (John Lundgren en juin-juillet), et hélas Elena Pankratova, La Clemenza di Tito de Mozart dans une mise en scène de Jan Bosse, né en 1969, connu surtout comme metteur en scène de théâtre (il a été metteur en scène résident du Deutsches Schauspielhaus Hamburg et de 2007 à 2010 il a rempli cette fonction au Maxim Gorki Theater de Berlin) avec notamment Toby Spence et Kristine Opolais, en février 2014 et en juillet ( dirigé par Adam Fischer, puisque Petrenko sera en répétition à Bayreuth en juillet 2014 et ne dirigera pas à Munich pendant le Festival) et enfin Die Soldaten de Zimmermann, dans une mise en scène de Andreas Kriegenburg (celui du fameux Ring munichois) en mai et juin 2014, avec une distribution dominée par Barbara Hannigan dans laquelle on note Hanna Schwarz (la Fricka de Chéreau!) , Endrik Wottrich (hum…) et Michael Nagy.
La dernière nouvelle production de la saison, c’est La Forza del Destino de Verdi dirigée par Asher Fisch (hum) mise en scène par Martin Kušej (cela c’est prometteur) avec…Anja Harteros et Jonas Kaufmann, entourés de Ludovic Tézier, Nadia Krasteva et Vitalyi Kowaljow du 22 décembre au 11 janvier et 3 représentations du 25 au 31 juillet. Vous savez désormais où passer le nouvel an 2014…
Le festival propose deux nouvelles productions, Guillaume Tell de Rossini en version française, mise en scène du  jeune Antú Romero Nunes, né en 1983, actuel metteur en scène résident au Maxim Gorki Theater de Berlin) grande promesse de la scène allemande, dirigé par Dan Ettinger, chef israélien qui commence à se faire un nom (directeur musical du Nationaltheater de Mannheim, il commence à diriger régulièrement au MET), donc une équipe relativement jeune, avec une très solide distribution: Michael Volle, Marina Poplavskaia, Bryan Hymel, Günther Groissböck. Eh oui, notre directeur de l’opéra de Paris-qui-veut-valoriser le-répertoire-français, n’a pas été capable de monter un Rossini français (l’an prochain, c’est Lyon et la Scala qui coproduisent le Comte Ory, quant à Moïse, depuis 1984, disparu dans les oubliettes de l’histoire): il faudra aller à Munich voir ce  chef d’œuvre qu’est Guillaume Tell.
Dernière nouvelle production du Festival, L’Orfeo de Monteverdi, dirigé par l’excellent Ivor Bolton, sans doute le prélude à une trilogie dans une mise en scène du jeune et talentueux David Bösch (qui mettra en scène le Simon Boccanegra de Lyon en 2014) avec Christian Gerhaher dans Orfeo, ce qui suffit à motiver pour faire le voyage et coupler avec La Forza del Destino (5 représentations du 20 au 30 juillet).
Mais dans un opéra de répertoire, il faut aussi repérer les reprises: à Munich il y a souvent de beaux soirs, voir de grands soirs, les distributions sont presque toujours très solides. Vous serez rarement déçus.
Commençons par les représentations dirigées par Kirill Petrenko: il va reprendre en décembre 2013 Tosca (4 représentations du 6 au 18 décembre) avec Catherine Naglestad et Massimo Giordano dans la mise en scène bien connue de Luc Bondy, en janvier Eugen Onegin dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski avec Kristine Opolais, Edgaras Monvidas et Artur Rucinski,  Der Rosenkavalier pour 3 représentations début mars (2, 5, 8 mars) dans la légendaire production de Otto Schenk avec Soile Isokoski, Peter Rose, Alice Coote, Martin Gantner, Mojka Erdmann reprise pour 4 représentations fin juillet 2014 dans la même distribution, mais dirigé par Constantin Trinks, un chef qu’on commence à voir beaucoup, Boris Godunov dans la mise en scène de Calixto Bieito toujours en mars 2014 (5 représentations) du 16 au 31/03 2014 avec Anatoli Kotscherga en Boris, Gerhard Siegel en Schuiskij, Brindley Sherratt en Pimen.
Voilà quelques occasions de sauter dans un TGV pour Munich, il y en a d’autres dans le reste du répertoire, même si il manque au pupitre quelques grands chefs, il y a de bons voire de grands chanteurs et donc les amoureux du chant trouveront de quoi étancher leur soif. Veut-on Mozart? en septembre un Don Giovanni dirigé par Louis Langrée, dans la mise en scène de Stephan Kimmig, avec Simon Keenlyside, Dorothea Röschmann, Bernard Richter, Kyle Ketelsen, Elza van der Heever…pas si mal, surtout si on prolonge (nous sommes en septembre octobre) par des Nozze di Figaro dirigées par Ivor Bolton, avec Stéphane Degout et Genia Kühmeier, ainsi que Vito Priante en Figaro. A la même période, un Wozzeck  dirigé par Lothar Koenigs, mise en scène Andreas Kriegenburg avec Simon Keenlyside, Wolfgang Ablinger-Sperrhake et la Marie de Angela Denoke. On compte pas mal de représentations de Rigoletto, dans la mise en scène très discutée de Arpad Schilling dirigée en octobre par Stefano Ranzani(moui) mais en avril et mai par Marco Armiliato (c’est nettement mieux) avec selon les dates Franco Vassallo, Joseph Calleja, Erin Morley ou Alexandra Kurzak. Signalons au passage la production vue à Lyon (Gregor Jarzyna) de L’enfant et les sortilèges (Ravel) et Der Zwerg (Alexander von Zemlinsky) dirigée comme à Lyon par Martyn Brabbins (octobre), fin octobre et novembre une Rusalka (Production de Martin Kušej) avec Kristine Opolais et Georg Zeppenfeld entre autres, dirigée par le jeune et excellent Tomáš Hanus, une reprise du Trovatore (version Olivier Py) créé en juin prochain, avec Jonas Kaufmann (eh! oui,  Jonas Kaufmann est munichois, il est là, sous la main) mais sans Anja Harteros remplacée par Krassimira Stoyanova, ce qui est très bien aussi et le Luna de Vitalyi Bilyy, que je viens à peine de voir en Macbeth à la Scala, et qui est un chanteur très honnête, sous la direction de Paolo Carignani. Signalons encore en novembre une bonne Zauberflöte (direction Ivor Bolton, mise en scène sans doute surannée de August Everding, je la vis au début des années 1980) mais très bien distribuée: Toby Spence, Günther Groissböck, Albina Shagimuratova (magnifique reine de la nuit) et Genia Kühmeier, sans oublier les trois enfants du Tölzer Knabenchor. Passons sur une Bohème avec Ana Maria Martinez (en décembre) ou Anita Hartig (en mai, préférable) mais le mois de décembre, entre cette Bohème de routine, et Tosca (Petrenko et Naglestad) ,  Forza del Destino (Kaufmann et Harteros) et Hänsel und Gretel, mise en scène de Richard Jones et dirigé par Tomáš Hanus,  on a de quoi passer de bonnes soirées. En lisant cette programmation, et ce n’est pas fini, vous comprenez sans doute qu’il faut passer par Munich !
Entrons en 2014. En ce début janvier très chargé en productions intéressantes (Eugen Onegin, La Forza del Destino par exemple) on trouve aussi La Traviata, avec plusieurs distributions en janvier, avril, juillet 2014: Paolo Carignani dirigera les représentations de janvier et juillet, Pietro Rizzo celles d’avril. Bien sûr, il faudra supporter la mise en scène de Günter Krämer (mais toutes ses productions ne sont pas ratées), mais les distributions ne sont pas indifférentes: Violetta sera Ailyn Pérez en janvier, la très attendue Sonya Yoncheva en avril et Diana Damrau pour le Festival en juillet, Alfredo sera Charles Castronovo en janvier, Rolando Villazon (qui fait de Munich une de ses scènes de référence) en avril et Joseph Calleja en juillet. A noter que ce dernier qui chantait surtout au MET commence à se faire entendre un peu partout en Europe et c’est justice. quant à Germont, ce sera Thomas Hampson en janvier, Leo Nucci en avril et Simon Keenlyside en juillet. Avouez que ce n’est pas si mal au total, pour des reprises de répertoire. notons aussi en janvier (4 représentations) une belle reprise de La Calisto de Cavalli dans la mise en scène de David Alden et sous la direction de Ivor Bolton, avec notamment Christophe Dumaux et Danielle de Niese, dans la seconde quinzaine de janvier et en juin/juillet 2014, une reprise de Der Fliegende Holländer sous la direction de Gabriel Feltz en janvier et juillet, et Asher Fisch une fois en juin, dans la mise en scène de Peter Konwitschny, qui fut sous Peter Jonas le metteur en scène de référence des Wagner, dans une distribution riche, Evguenyi Nikitin en janvier dans le Hollandais (Johan Reuter en juin et Alan Held en juillet), Kwanchoul Youn en Daland (janvier) et Hans Peter König (en juin juillet), un florilège des meilleurs Erik du moment, Michael König en janvier, Klaus Florian Vogt une fois en juin, et Peter Seiffert en juillet, et deux Senta de référence, Anja Kampe en janvier et juin et Adrianne Pieczonka en juillet. Enfin, toujours en janvier, Kent Nagano reviendra au pupitre pour une reprise de la dernière création mondiale (2012) de Jörg Widmann, livret de Peter Sloterdijk, Babylon,  pour trois représentations dans la mise en scène de La Fura dels Baus(Carlus Padrissa) avec Willard White, Anna Prohaska, Gabriele Schnaut;  en janvier et février, retourne aussi pour trois représentations (dernière le 5 février) Turandot, dans une mise en scène là encore de Carlus Padrissa (La Fura dels Baus) avec Lise Lindstrom (Turandot) Yonghoon Lee (Calaf) et Anita Hartig (Liù). Toujours en février, une reprise des Contes d’Hoffmann, dans la mise en scène de Richard Jones (vue à la TV) pour trois représentations là aussi, production dirigée par Constantin Trinks, avec Joseph Calleja, grand titulaire actuel du rôle, l’excellent Laurent Naouri, Kate Lindsey dans la Muse et Nicklausse et Rachel Gilmore (Olympia) , Eri Nakamura (Antonia) et Brenda Rae (Giulietta).
Du 13 au 24 février (5 représentations),  belle distribution pour une reprise de Turco in Italia de Rossini dirigé par Maurizio Benini et mis en scène par Christof Loy(hum), qui comprend Ildebrando d’Arcangelo et Nino Machaidze, mais aussi Lawrence Brownlee et l’excellent Vito Priante, en passe de devenir le baryton Mozart/Rossini du moment. A ce Turco in Italia répondra en mars pour 4 représentations (du 4 au 12) une série de Cenerentola, dirigée par Riccardo Frizza dans la mise en scène légendaire de Jean-Pierre Ponnelle, avec Tara Erraught dans Angelina, Lawrence Brownlee en Ramiro, Alex Esposito en Alidoro. En mars et juin aussi, Madama Butterfly dans deux distributions (celle de juin me paraît un peu plus stimulante) dirigée par Keri Lynn Wilson en mars (3 représentations du 11 au 19 mars) et Daniele Rustioni (3 représentations du 12 au 19 juin), dans une mise en scène de Wolf Busse avec Olga Guryakova (mars) et Ana Maria Martinez (juin), Dmytro Popov ( mars) Joseph Calleja (juin) en Pinkerton Levente Molnar (mars) et Markus Eiche (juin) en Sharpless, Okka von der Damerau étant Suzuki dans les deux distributions.
Une reprise de Salomé illuminera la fin du mois de mars avec Asher Fisch au pupitre, dans la mise en scène de William Friedkin qui sera l’écrin de Nadja Michael dont au connaît l’interprétation engagée, entourée de Alan Held, Gabriele Schnaut, Andreas Conrad, Joseph Kaiser. Du solide, tout comme cette reprise de la vieille Carmen de Lina Wertmüller, dirigée par Carlo Montanaro (un chef italien habitué des fosses d’opéra de répertoire) dans une distribution classique et honnête, Anita Rashvelishvili, Olga Mykytenko, Marcello Giordani (un urlando furioso…) et le très bon Kyle Ketelsen (27 mars-3 avril, 3 représentations). En avril, on reverra aussi, outre La Traviata (voir ci-dessus), le Simon Boccanegra mis en scène par Dmitri Tcherniakov (nouvelle production de juin 2013), dirigé par le solide Bertrand de Billy, un français ignoré voire totalement inconnu en France et qui écume les scènes allemandes et autrichiennes pour 4 représentations en avril, avec George Gagnidze (hum), Krassimira Stoyaniova (mille fois oui!), Vitalij Kowaljow et Stefano Secco, ainsi que le Parsifal traditionnel et pascal de Peter Konwitschny, dirigé cette fois par Asher Fisch, avec Angela Denoke (Kundry), Nicolai Schukoff (Parsifal), Kwanchoul Youn (Gurnemanz) et Levente Molnar (Amfortas). Asher Fisch, dont le nom revient souvent semble presque avoir le statut de deuxième chef invité et remplacer Petrenko là où le GMD traditionnellement est au pupitre (notamment le Parsifal de Pâques), le rôle que Fabio Luisi rempli au MET par rapport à James Levine. Enfin, cet avril très diversifié se conclura par un Rigoletto (Arpad Schilling pour la production  et Marco Armiliato dans la fosse) dont nous avons déjà parlé plus haut. Si en mai Anita Hartig sera Mimi dans une Bohème de répertoire dirigée par Marco Armiliato, on retrouvera aussi L’Elisir d’amore (mise en scène David Bösch) dirigé par Carlo Montanaro avec Alexandra Kurzak et Pavol Breslik, Ambrogio Maestri et Levente Molnar (du répertoire de bonne série) et Ariadne auf Naxos, un opéra très lié à ce théâtre, dirigé par Asher Fisch, dans la mise en scène de Robert Carsen, avec Ricarda Merbeth dans la Primadonna, Jane Archibald dans Zerbinetta, Angela Brower dans le Compositeur et Robert Dean Smith comme Bacchus: une distribution solide qu’on retrouvera presque intégralement en juillet 2014 pour une représentation où cependant Sophie Koch sera le Compositeur.
En mai-juin 2014 (23 mai-7 juin) aussi 5 représentations et une en juillet (le 30) destinées à remplir le tiroir-caisse, du Barbiere di Siviglia, dirigé par l’honnête Antonello Allemandi dans une mise en scène de Ferruccio Soleri (l’Arlecchino légendaire du Piccolo Teatro de Milan) avec Kate Lindsey dans Rosina, le jeune russe Rodion Pogossov en Figaro, Peter Rose en Basilio et surtout (pour les caisses et la joie du public) Juan Diego Florez en Almaviva!
Juin sera très marqué par la nouvelle production de Die Soldaten (Kirill Petrenko/Andreas Kriegenburg) que nous avons déjà évoquée, mais notons quand même outre Madama Butterfly (voir ci-dessus) deux reprises d’importance, I Capuletti ed i Montecchi de Bellini du 11 au 18 juin,dans la mise en scène de Vincent Boussard et les costumes de Christian Lacroix avec rien moins que Elina Garanca dans Romeo, la jolie Ekaterina Siurina dans Giulietta et le très bon Matthew Polenzani dans Tebaldo, et la direction (sans doute propre) de Riccardo Frizza et surtout le Macbeth  de Verdi, pour les débuts du Festival (deux représentations les 27 juin et 1er juillet 2014), dans la mise en scène de Martin Kušej, et sous la direction de Paolo Carignani avec Simon Keenlyside (!) et Anna Netrebko (!!), il faut y courir,  Ildar Abdrazakov en Banco et Joseph Calleja en Macduff. A ne pas manquer évidemment.
Nous avons plus ou moins passé en revue toutes les représentations du mois de Festival 2014, que vous pourrez retrouver dans le corps du texte, sauf deux représentations spéciales de juillet (les 20 et 27) pour l’apparition annuelle d’Edita Gruberova dans ses rôles de bel canto de prédilection et dans ses plus beaux restes: ce sera l’an prochain Lucrezia Borgia, mise en scène de Christof Loy, direction Paolo Arrivabeni, avec Pavol Breslik, John Releya, et Silvia Tro Santafé.
On le voit au terme de ce long parcours, que la saison munichoise est riche, variée, d’un niveau très régulier, de très correct à remarquable, avec des productions la plupart du temps relativement récentes. Trois remarques cependant: la première c’est que Kirill Petrenko semble un GMD  peu moins présent que Nagano les années précédentes (mais c’est une première année) et qu’il semble avoir une béquille du nom d’Asher Fisch ; la deuxième, suite exacte de la première, c’est que je ne pense pas que Kirill Petrenko pourra pendant longtemps ne pas diriger pendant le Festival alors qu’il est le GMD et donc je doute qu’il dirige tous les Ring de Bayreuth prévus (4 ans au bas mot); la troisième, c’est que le prix à payer de distributions régulièrement bonnes (c’est largement le cas), c’est l’absence de grands chefs de référence (à part Petrenko et Nagano, ce sont plutôt de bons chefs de répertoire auxquels on fait appel) même si la présence de jeunes (Trinks, Rustioni) est à remarquer.
Il reste quand même une certitude, c’est que Bayerische Staatsoper a sans doute la saison la plus complète, la plus fournie, la plus équilibrée des grands théâtres européens, et surtout, celle où le niveau est le plus régulier (vers le haut). Je ne peux donc que vous engager à faire le voyage de Munich, en essayant de combiner avec des grands concerts de l’orchestre de la Radio bavaroise ou des Münchner Philharmoniker.
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La salle

 

Une réflexion sur « BAYERISCHE STAATSOPER (MUNICH) 2013-2014: LA NOUVELLE SAISON »

  1. C’est magnifique…
    Je souhaiterais obtenir les programmes de l’Année ” Opéra ” et Concerts.
    En vous remerciant par avance.
    Gustave LOUSSALA

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