BAYREUTHER FESTSPIELE 2011: LOHENGRIN, le 27 juillet 2011, dir.mus: Andris NELSONS, ms en scène: Hans NEUENFELS

« Quand 80 rats chantent, c’est autre chose que quand 80 hommes casqués chantent. Cette optique surpasse toute bizarrerie. » Voilà ce que répond Hans Neuenfels, metteur en scène de Lohengrin au Festival de Bayreuth (production de 2010), dans le programme de salle, à ceux qui s’étonneraient de voir un Lohengrin où le chœur est costumé en rats, des rats, noirs, blancs, roses. Il ajoute « je fais remarquer, à ce propos, que le rat est un animal extrêmement intelligent, un rongeur dangereux, vorace, qui se reproduit vulgairement, et aussi drôle que dégoûtant. Les rats dévorent tout, ce sont de véritables acrobates de la survie. Et ils existent en masse. » Enfin , une définition de Lohengrin : «Jamais tu ne devras m’interroger, voilà le point chaud. Les personnages rôdent autour de la question interdite comme des souris ou des rats entourant un morceau de lard ». Ces rats omniprésents dans ce Lohengrin ont souvent masqué dans les comptes rendus critiques ce qui est à mon avis l’une des grandes mises en scène de ces dernières années, d’un pessimisme noir et d’une désespérance existentielle.

Car le Lohengrin vu à Bayreuth ce 27 juillet est exceptionnel, l’accueil triomphal littéralement indescriptible du public qui a hurlé, battu des pieds, applaudi debout pendant plus vingt minutes en dit long sur un succès qui est le plus gros succès, le plus grand triomphe depuis une dizaine d’années. Grande mise en scène, distribution parfaite, direction musicale grandiose, la recette est simple, au fond pour faire naître un triomphe historique, dont tous les spectateurs parlaient encore le lendemain.

Il n’y a pas grand-chose à dire sur les chanteurs, tant chacun s’est engagé pour défendre le travail collectif de manière exemplaire. J’avais bien des doutes sur Annette Dasch, et le premier acte laissait craindre des difficultés : la voix est petite, sans grande étendue, mais cohérente avec la vision de la mise en scène, elle n’est que fragilité et doute dès le début, où elle entre en scène transpercée de flèches (comme Saint Sébastien) qu’on lui arrache une à une, et où elle n’est plus que douleur. Face à un ouragan comme l’Ortrud de Petra Lang, cette fragilité vocale devient un atout de mise en scène et produit du sens. D’ailleurs, elle est totalement extraordinaire de vérité dans les deux autres actes. Actrice prodigieuse, voix qui distille une immense émotion, Annette Dasch fait ici mentir ceux qui prédisaient une catastrophe… Face à elle,  l’Ortrud immense, véritable phénomène de la nature, de Petra Lang, dont j’ai déjà dit beaucoup de bien dans le compte rendu du Lohengrin de Budapest. L’étendue, la puissance de la voix sont phénoménales, sans compter l’homogénéité, la sûreté des aigus et la présence scénique.Depuis Waltraud Meier, on n’a pas entendu mieux, et c’est peut être encore plus suffocant que Waltraud Meier. A cette Ortrud répond un nouveau Telramund, Tomas Tomasson (remplacé à la représentation TV par Jukka Rasilainen, meilleur Kurwenal que Telramund), un baryton islandais qui n’a pas forcément le volume habituel, mais qui possède un art du phrasé, une qualité de chant, une élégance qui laissent rêveurs. Un chanteur magnifique, qui sait jouer de qualités éminentes et qui propose un personnage tout en tension. Saluons aussi le Roi Henri halluciné de Georg Zeppenfeld qui lui aussi remporte un énorme succès : la voix est somptueuse et de plus quel personnage que ce roi sans pouvoir, qui tient à peine sur ses jambes, un roi de carton-pâte avec sa couronne que Ionesco ne démentirait pas ! quant au héraut du coréen Samuel Youn, c’est une très grande prestation : lui aussi est un technicien hors pair, lui aussi est particulièrement attentif à la technique vocale, à la respiration, au volume, si nécessaires dans ce rôle.  Enfin le Lohengrin de Klaus Florian Vogt, bien connu à Bayreuth pour ses magnifiques Walther, qui a la lourde tâche de succéder à Jonas Kaufmann,  est dans ce rôle totalement prodigieux : une voix claire et sonore qui domine sans difficulté l’orchestre, un phrasé modèle, un art des « diminuendo », des notes filées, grâce à un contrôle supérieur de la respiration, une douceur inouïe, tout cela produit un des plus beaux Lohengrin que j’ai entendus dans cette salle. Miraculeux en salle. Miraculeux dans cette salle si amicale aux voix, et notamment aux voix de volume moyen.  Vogt produit moins d’effet à la TV. Miraculeux aussi (et comme toujours)i le chœur dirigé par Eberhard Friedrich, qui chante dans des conditions pas toujours faciles (derrière des masques de têtes de rats le plus souvent) qui joue tout en chantant l’agitation d’un troupeau de rats, d’une présence à couper le souffle. Grandiose, lui aussi. Bien sûr on attend tout cela du chœur de Bayreuth, mais c’est toujours une source d’étonnement que cette extraordinaire phalange, qui semble pouvoir accomplir tous les rêves des metteurs en scène (qui sont aussi quelquefois les cauchemars de certains spectateurs) tout en chantant merveilleusement.

Cette distribution est magnifiquement soutenue par Andris Nelsons , un jeune chef d’envergure, 32 ans, élève de Mariss Jansons le plus jeune chef engagé par Bayreuth l’an dernier (31 ans). Son Lohengrin est d’abord en adéquation totale avec la mise en scène, jamais pompeux, jamais tonitruant, mais lyrique, mais dramatique, mais plein de douceur mélancolique, voire d’ironie, avec des cordes extraordinaires, un sens du rythme, une précision, une clarté vraiment étonnantes. Le tempo peut sembler quelquefois un peu lent, mais colle tellement au déroulement de l’action. Un magnifique travail. Un très grand chef.

A cet engagement musical, correspond un travail scénique à la fois exemplaire et d’une grande intelligence. L’idée de départ est une sorte d’expérience scientifique (qui échoue à la fin), d’où les rats qui sont des rats de laboratoire (noirs les mâles, blanches les femelles), créatures mi hommes mi rats, qui sont à la fois désopilants (manière de marcher, de remuer les mains) et terribles (par exemple au début du deuxième acte, lorsqu’ils s’attaquent au fiacre accidenté de Telramund et Ortrud qui ont cherché à fuir en emportant des valises de billets. Vision spectrale que ce cheval mort, que ce fiacre noir accidenté, que ces valises ouvertes, et que les rats s’empressent de réduire à néant. Dans le monde de Neuenfels, mais aussi de Wagner qui a écrit cette histoire, l’utopie n’existe pas,  et l’amour n’en est pas une.  L’échec final est terrible : les rats, les hommes meurent, l’humanité disparaît …Restent en scène Lohengrin, seul au milieu d’une marée de cadavres, lui qui n’est vraiment un humain, et le jeune frère d’Elsa, sorte d’enfant monstrueux né d’un œuf de cygne, qui déchire lui-même son cordon ombilical en le jetant en pâture aux rats.  Dans un monde où les héros sont incapables de s’unir, il ne pouvait naître qu’un monstre. Terribles images aussi que celle d’Elsa, dans une sorte de cage de verre adorant un cygne de porcelaine et au bord de la consommation…une sorte de double de Leda, et Ortrud, qui n’hésite pas elle, par bravache, par dérision, à chevaucher ce cygne de manière fortement suggestive. Le tout dans une ambiance aseptisée, blanche, à la lumière crue, où dans la fameuse scène du mariage au deuxième acte Ortrud et Elsa sont cygne noir et cygne blanc, comme deux faces d’une même réalité vouée à l’échec et au néant. L’ultime apparition des deux femmes, au troisième acte, s’inverse : Elsa est vêtue de noir, en deuil de son amour et Ortrud apparaît en reine blanche vêtue d’une couronne de pacotille, porteuse d’une victoire à la Pyrrhus : toutes ces images sont marquantes, impressionnantes, souvent même bouleversantes.

Certes, ainsi racontée par bribes, cette mise en scène peut paraître étrange, et de lecture difficile : elle exige en fait attention et tension (on sort vidé),  mais elle est d’une grande clarté et d’une grande efficacité : elle nous montre un monde sans concessions, sans espoir, où toute croyance (la croix du 2ème acte est brisée) est bannie, où les hommes sont inhumains, comme des rats de laboratoire conduits par des envies animales, où ne se meuvent que les intérêts et les noirs desseins : dans cette vision, les bons comme les mauvais les blancs et les noirs, les rois et le peuple, tout le monde est dans le même bateau, une sorte de nef qui coule : plus de pouvoir, plus que le ridicule des insignes du pouvoir dont on va se contenter. Lohengrin devient le formidable échec de toute utopie, et de la plus grande, celle de l’amour. Le duo du troisième acte, où Elsa évite systématiquement le contact avec Lohengrin et où le lit nuptial est entouré de barrières qui en limitent l’accès est frappant : plus frappant encore le ballet érotique entre Elsa et Lohengrin qui dans les dernières minutes avant le rideau final, se jettent l’un sur l’autre comme si le ballet nuptial ne naissait que de la certitude de son impossibilité, comme si de cette impossibilité naissait le désir.

Reinhard von der Thannen pour les costumes et le décor, Hans Neuenfels pour la mise en scène ont effectué un travail d’une exceptionnelle qualité, avec une lecture lucide et désespérée de notre monde. Hans Neuenfels passe pour un provocateur permanent : il lit le monde, il le métaphorise. Il nous dit là que nous sommes tous des rats, que l’humanité sombre : c’est le privilège du théâtre, de l’artiste, de transfigurer notre réel, et même de le noircir et la présence en salle de la chancelière Angela Merkel est une ironie suprême, pouvoir réel et pouvoir fantoche étaient ce soir mélangés, voire confondus à Bayreuth. Soirée inoubliable.

PS: Vous pourrez voir ce Lohengrin en direct sur ARTE le 14 août à 17h15. c’est la première fois qu’un opéra est ainsi retransmis en direct à Bayreuth.

30 réflexions sur « BAYREUTHER FESTSPIELE 2011: LOHENGRIN, le 27 juillet 2011, dir.mus: Andris NELSONS, ms en scène: Hans NEUENFELS »

  1. “public qui a hurlé, battu des pieds, applaudi debout pendant plus vingt minutes en dit long” sur le fait qu’on fait avaler n’importe quoi aux snob du moment que celà fait scandale!
    Plus aucun respect pour l’oeuvre comme elle a été conçue par Wagner, livret compris, vu qu’il ne peut pas protester (comme c’est le cas pour tant d’autres vrais génies de Mozart à Tchaikovsky, de Shakespeare, Molière à Tchekov etc). L’ego envahissant d’un metteur en scène use la musique ou le texte à ses propres fins ( ou nevroses?) pour les rendres méconnaissables.
    Il n’y a pas à s’étonner que des grands directeurs comme C.M.Giulini, W.Sawallisch, G.Leonhardt aient préféré à un certain moment laisser la direction d’opéra, sans parler de G.Solti qui aurait voulu un mois de prison à un bien connu metteur en scène, encore vivant, pour offense à Mozart.

    1. C’est le Tannhauser qui ressemble aux commentaires qui sont faits ici. Poue avoir vu les deux cet été à Bayreuth, et en détestant en général toutes ces mises en scènes qui relèguent au second plan sens original et musique, Je peux dire que je craignais le pire de ma saison … Le pire s’est confirmé pour un tannhauser raté, lamentablement raté, raté avec arrogance, quasiment pitoyable….
      Le Lohengrin lui était suspendu, bouleversant, magnifique,et même la mise en scène n’y est pas étrangère…. C’est une réussite complète, un spectacle total et un moment magnifique à vivre.

  2. Tout ce que je peux dire c’est que cette mise en scène me donne envie de vomir : c’est sans doute le but recherché. Vomir sur l’humanité détestée, qui n’est qu’un gros tas de rats fous !
    Mais j’en ai marre, marre de ces mises en scène qui nous gâchent l’opéra, passent par dessus la musique et l’écrasent au lieu de la mettre en valeur ; ras ( rats !) le bol de ces metteurs en scène qui ne savent qu’utiliser le travail des autres, sans doute parce qu’ils sont incapables de créer eux-mêmes. Ras le bol de leur nihilisme. Heureusement je n’étais pas à Bayreuth car j’aurais demandé le remboursement de mon billet.
    Je plains sincèrement les chanteurs et les musiciens d’avoir à subir ça !

  3. j’adore ce que je suis en train de regarder en direct de Bayreuth, la mise en scene ets fabuleuse, les rats pour ces gens du brabant…wagner est plein de symboles, pourquoi s’indigner de la manifestation et de l’intetpretation d’une autre symbolique, la lumiere est l’accompagnatrice de la musique, et le noir et blanc une vraie splendeur, et même pour moi une d’humour le cygne plumé!
    merci à Arte de permettre ce que seule une elite peut s’offrir!!!

  4. Retransmission faussement en direct sur Arte. NULLE.
    Speakrine allemande aussi nulle que notre calamité nationale Duault est stupidement pédagogique.
    Public qui a hurlé, battu des pieds, applaudi debout pendant plus vingt minutes.
    Ce sont les chanteurs éblouissants qui sont couverts de bravos et d’applaudissements et NON la mise en scène.
    Impossible de siffler et de huer la mise en scène, le responsable n’ayant pas le courage de se présenter au public.
    Mettre le metteur en scène à l’asile pour l’empêcher de nuire à nouveau.

    1. Bonjour
      Une petite précision: les metteurs en scènes ne saluent pas hors de la première représentation, en général. Exception faite pour Katharina Wagner, et pour cause, elle est toujours là. Chéreau assistait à toutes les représentations et donc saluait chaque fois (et prenait sa bordée de huées…). En l’occurrence, Hans Neuenfels est venu saluer à la première le 27 juillet. Il a été hué par une partie du public, bien sûr, mais les applaudissements étaient plus forts. Rien à voir avec l’accueil de Sebastian Baumgarten pour Tannhäuser !

  5. Merci ARTE de nous avoir offert la retransmission de ce Lohengrin dépoussièré….N’en déplaise aux ” Tradis ” les rats comme des Dieux !

  6. quel dommage ces metteurs en scene qui gachent Wagner et leur propre talent : en effet certaines scenes passent a la scene merveilleusement, Elsa en blanc et Ortrud en noir, puis l’inverse par exemple…mais ce besoin de choquer….pauvre Wagner! on m’a deja fait le coup avec Parsifal d’un certain S (qu’il brule en enfer!), qui m’a gaché un precieux billet a Bayreuth ….enfin j’ai moins de regrets de ne pas y etre ….quelle conclusion abominable …..

  7. Cet opéra mérite mieux que cette farce grotesque ! Je n’en croyais pas mes yeux quand j’ai vu les queues accrochées aux robes ! Ce genre de mise en scène convient parfaitement à des snobs prêts à s’extasier devant ces symboles d’une subtilité à couper le souffle !!!!!

    Où sont les subtiles jeux de lumière de Wieland Wagner ? Ces metteurs en scène présomptueux veulent s’approprier ce qui ne leur appartient pas et en faire de véritables caricatures qui laissent peu de place à l’imagination et à l’intelligence du public !

  8. Honte à Arte! Non pas pour la mise en scène qu’elle a retransmise. Mais pour ces premières mesures du prélude de l’œuvre pendant lesquelles il fallait supporter la vue d’Annette Gerlach de dos rentrant dans le théâtre. Pourquoi faire d’une présentatrice une telle star? Elle sévit depuis des années avec des commentaires bien souvent indigents.Ceux de la fin en particulier avec toutes les cinq secondes l’expression “Remarquable”… Qu’est ce que cela nous apporte? Honte aussi pour l’absence de véritables excuses au sujet de l’interruption technique de 12 minutes. “Merci pour votre compréhension” envoyé tardivement est une expression de notre époque vraiment trop passe-partout et expéditive, voire méprisante.

  9. Certes la mise en scène était pour le moins surprenante et je ne peux pas nier qu’une ambiance médiévale respectueuse du livret original m’aurait nettement plus enthousiasmée.
    Je reste néanmoins admirative quant à la direction musicale -aussi bien le choeur que l’orchestre; les solistes étaient formidables, particulièrement le couple Lohengrin-Elsa qui fonctionne à merveille que ce soit sur le plan scénique ou vocal.
    Plutôt que de crier au scandale, retenons l’essentiel: Wagner touche probablement au Sublime dans cet opéra intemporel. Peu importe les mises en scène, qui elles, sont éphémères…

  10. Vous avez tous raison, vous qui me précédez dans ces appréciations, sauf dans vos déferlements haineux. Si j’ai infiniment regretté moi aussi les navrantes laideurs de cette mise en scène, RIEN n’a balayé pour moi le plaisir immense que j’ai eu à vivre hier ces heures en direct de Bayreuth face à des musiciens-acteurs d’exception. Merci à Arte de nous l’avoir offert, et longue vie à cette idée…

  11. Que dire de cette merveilleuse production musicale de Lohengrin à Bayreuth les chanteurs fabuleux production musicale et scénique d’un niveau rarement égalé la palme à Mme Petra Lang merveilleuse autant vocalement que scéniquement j’en ai eu des frissons de plaisir quand l’art du chant se mêle à l’art de la dramaturgie cela donne quelque chose de monumental il sera difficile de faire mieux , les autres chanteurs ont pu eux aussi ce mettre à son niveau , prodigieuse distribution , sans oublier ce qui est pour moi les meilleurs choeur du monde et l’orchestre mené magistralement par un magnifique chef .
    Hélas l’idée de voir cette merveilleuse production à la tv ne fut pas ma meilleure idée , heeee oui hélas mille fois hélas , je suis pour le dépoussiérage des oeuvre d’opéra , je me suis souvent réjouie de mise en scene “moderne” comme le magnifique ring de Patrice Chéreau , mais un metteur ne doit jamais oublier oublier certaines choses, le respect de l’oeuvre , l’esthétisme , ainsi que le respect du public qui lui paye, en premier faut il rajouter quelque chose à la musique de wagner à l’ouverture de lohengrin inutile de faire quoi que ce soit à ce moment là musique est suffisante d’entré cette mise en scéne distrait le public de l’essentiel , la musique de wagner, Hans Neuenfels , hélas n’a pas le talent de Wagner , si ce monsieur avait crée sa propre oeuvre il aurait la permission de faire ce qu’il veut , mais là , cette oeuvre ne lui appartient pas , il doit simplement en faire sortir le meilleur , et le meilleur à tourné au pire dans les élucubrations mentale et psychotique de Mr Hans Neuenfels , quand je vais à l’opéra n’en déplaise à certain snobinard , c’est pour entendre du beau , voir du beau , et aussi bien sur me faire réfléchir , j’aime bien être dérangé aussi , mais pas pour une analyse psychiatrique , mais hier soir la vulgarité ainsi que la laideur ce sont disputé la soirée , ,je dirais que certaine chose m’ont fait rire même hurler de rire au moment que j’ai d’ailleurs trouver le plus plaisant la fin du 2em acte quand des messieurs rat cajolent et caressent les queues de mesdames les rates ,il y a eu des chose intéressante le blanc pour la virginité et le noir pour le machiavélisme mais la pas trop besoin de ce creuser la cervelle pour un metteur en scène même à orange ils le feraient c’est tout dire, la fin est navrante , laide , vulgaire , de mauvais gout , je dirai presque nauséabonde , oui j’ai passé une grande soirée musicale , mais j’aurais du écouté cet retransmission non pas à la tv mais à la radio j’aurai pu alors imaginer rêver à un opéra magique merci Mr Hans Neuenfels d’avoir brisé mon rêve .
    Je tiens à préciser que je ne suis ni passéiste ni rétrograde quand a à la façon de voir un opéra , mais je fatigue de ses metteurs en scène qui n’y comprennent et où seul compte leur égaux

  12. D’accord avec David.
    “cette mise en scène peut paraître étrange, et de lecture difficile”… Hahahaha, donnez moi je vous prie l’adresse de votre oculiste. Restons sérieux. C’est juste une mise en scène ridicule qui insulte littéralement l’oeuvre originelle.
    Les chanteurs valaient bien mieux que ce qu’on peut lire dans pas mal de commentaires, surtout Klaus Florian Vogt et Petra Lang, pour moi excellents, l’orchestre était en grande forme, mais bon, comme souvent, on a cru malin d’inviter un crétin de théatreux pour nous gâcher la fête . Résultat? Comme d’hab’ ces dernières années sur la colline: symbolique à deux balles pour bobos berlinois plus préoccupés de “démystifier” Wagner et de bien montrer que non, ils ne sont pas des nazillons, que de rendre honneur à cette sublime musique. Entre ça et l’usine de recyclage dans Tannhauser, on peut dire que Bayreuth n’est pas au mieux. Il ne reste leur plus qu’à “s’ouvrir” (comme le disait un imbécile en cravate mauve dont j’ai oublié le nom sur Arte) et jouer au Festspielhaus du Nonno ou du Stockhausen (comme le même olibrius le suggérait), préférablement en costumes de casimir et avec une plume dans le train. On aura alors touché le fond. En 2014 ou 2015? Les paris sont ouverts.

  13. Les goûts et les couleurs…Partons du principe donné par l’auteur que la salle, c’est mieux que la télé: parce que dans ce que j’ai vu hier sur Arte, je pense que le meilleur moment, de très loin, était la coupure de faisceau pendant le 1er acte. Une Dasch qui a confirmé ses immenses limites, un Vogt qui a terminé physiquement, et donc vocalement, épuisé, médiocre comédien ( je l’avais déjà constaté dans le Vaisseau à la Bastille). Windgassen ou Kollo doivent se retourner dans leur tombe ! Je connais bine une quinzaine d’interprétations de Lohengrin et honnetement c’est ce que j’ai entendu de pire, même sans l’image de la grotesque mise en scène, ça restait inaudible.Quel malheur qu’un aussi bon chef que Nelsons s’abaisse à ce genre de cirque. mais bon, que ne ferait-on à 32ans pour faire rapidement la carrière-méritée-qui lui est promise,n’est-ce pas ? Sur Petra Lang je suis d’accord, elle a sauvé ses meubles. Si ARTE pense amener des gens à l’opéra avec ce genre de spectacle du plus parfait ridicule, même les “nouveaux-venus” qui n’ont pas encore l’oreille pour juger du chant resteront chez eux…et ils auront bien raison!

  14. Je ne me sens pas obligé d’apprécier ces conventions modernes mais vieillissantes qui systématiquement veulent rompre avec l’inspiration du compositeur. Tout le temps la même chose depuis des décennies : costumes du XX°S, déstructuration des décors pour choquer, uniquement pour choquer et prétendre bourrer les décors de symboles militants… Y’en a marre, marre, marre, ça suffit !!!

  15. Je ne me sens pas obligé d’apprécier ces conventions modernes et pourtant intégristes et vieillissantes qui consistent à choquer pour choquer, trahir par principe l’inspiration du compositeur, ressortir toujours des vestons voire des cravates. Que de prétentions à ne savoir mettre des symboles idéologiques que dans la laideur et la provocation. Quelle preuve de manque d’inspiration, quelle preuve de faiblesse, de facilité et de désespérance. Déstructurer, c’est le temps des nihilistes. Aller à Bayreuth a été le rêve de ma vie. Je n’irai jamais, y’en a marre, marre, de toutes ces conventions méprisantes, c’est toujours la même chose: détruire. Y’en à marre, ça suffit.

    1. Je partage absolument ton sentiment Bernard. Mais nous souffrirons des expériences masturbatoires de ces élites bien pensantes tant que la culture classique sera aux mains de vieux bobos confits dans l’argent et la suffisance des pseudos élites. L’art ne signifie rien pour eux. Juste un champ de plus à piétiner et à vendre à l’industrie culturelle.

  16. et bien l’avis general est net : mise en scene choquante par principe ! j’ai regardé l’enregistrement en accelere aujourd’hui et c’est criant….les groupes de 3 et 4 rats passent tres bien,mais cette horde grouillante, ainsi que les videos sont nulles . Par contre, meme si Arte a eut des problemes , il faut les remercier de cette diffusion, meme en leger différé, et avec une presentatrice bien achalandée…..la visite des locaux etait interressante, il ne faut quand meme pas critiquer par principe ! si c’etait tous les ans avec 2, 3 ou 4 diffusions je ne me plaindrait pas !

  17. Je trouve certaines critiques bien injustifiées, la musique de Wagner était bien mise en valeur par cette esthétique à la Jérôme Bosch, je ne suis ni bobo militant, je vois très bien ce que vous voulez dire, mais il y a bien chez Wagner quelque chose d’apocalyptique qui justifie une mise en scène apocalyptique…Pour ma part je préfère ces mises en scène modernes – abstraites , mi fable Jerôme Bosch, mi peinture monochrome, aux mises en scène pseudo modernes avec voiture verte au milieu, meubles d’étudiants etc. La musique de Wagner ( comme celle de Mozart et quelques autres) supporte très bien la modernité, et celle ci étant ce qu’elle est, quelques rats rongeurs ou quittant le navire, c’est la moindre des choses, regardez autour de vous. Le côté militant-bobo-utopiste-voit tout en noir-et-en couleurs, c’est quand même très Wagner ( relire sa biographie), et au fond, le metteur en scène trahit-il quelqu’un ? Trahit-on quelqu’un ou quelque chose si on est tout noirceur? Cette noirceur est quand même bien jubilatoire, et je remercie ARTe de nous avoir permis de voir à la télévision ce spectacle noir et jubilatoire, le chef était sensationnel, les acteurs-chanteurs merveilleux de douleur et de mélancolie, ce Lohengrin avait beaucoup de force jubilatoire, vraiment MERCI !

    1. Je ne vois pas bien où est Jérôme Bosch, entre les tenues de décontaminations, les rats en carton et les costumes de “The Mask”.

  18. Si le metteur en scène,comme les autres interprètes,veut servir l’oeuvre,il peut adapter sa manière au goût du temps,par exemple,de nos jours ,en imposant une interprétation plus dépouillée.
    Mais il peut aussi, hélas, vouloir se servir de l’oeuvre,au besoin en la trahissant, pour nourrir sa publicité personnelle auprès de l’élite autoproclamée des gens qui savent.
    L’idéal de pureté qu’il y a dans Lohengrin est-il si méprisable?
    “Je suis l’esprit qui nie tout”, dil Mephisto dans le Faust de Goethe.

  19. Pierre Fresnay disait :
    Une bonne mise en scène est celle qui ne se voit pas, un bon metteur en scène c’est celui qui ne signe pas, l’humilité est sa première qualité.

    Jean Vilar : Laissons le génie aux autres il faut se méfier des défauts de petit dictateur auxquels un metteur en scène a toujours tendance à céder. Il faut se reporter à l’auteur, l’écouter le suivre.

    Jean Cocteau : Le metteur en scène abusif “c’est un accoucheur qui se prenbd pour le père”.

    Pierre Dux : le metteur en scène entend servir la pièce à sa façon de telle sorte que le spectacle porte sa marque et soit un échelon de sa carrière.

    Jean-Jacques Gautier : Si encore la folle vanité du metteur en scène s’exerçait à ses risques et ses périls dans des théâtres privées mais c’est presque toujours une vanité lourdement subventionnée.

  20. Bonjour !
    Les commentaires dithyrambiques sur les ”mises en scène” me laissent toujours pantois !Mon 1er LOH. date de 1949-opéra Lyon !avec le seul souvenir d’un cygne
    brinquebalant dans une barque,mais quelle Musique! alors connue par les concerts.
    Bayreuth qq.fois,mais surtout pour tout ce qui rappelle Wagner :Compositeur de Musique!et scénariste né.Que l’on utilise les techniques nouvelles,mais qu’on amuse le peuple avec un tel fatras…Je n’ai pas retrouvé un de ses écrits où,ayant ”supprimer” (la vue) de l’Orchestrte,il aurait aimé aussi faire disparaître la scène.
    Que n’a-t-il connu le disque,la radio…..numérique…… !
    Les commentateurs s’épanchent peu sur la pâte musicale qui suffit à l’oreille, et le
    comble est de suivre sur la partition,et découvrir souvent des perles qui brillent dans le firmament wagnérien.Je pense que vous avez pu constater que les 1er et 2ème actes,”bourrés” de splendides mais difficiles choeurs,n’ont pas,comme souvent, soufferts de coupures,alors qu’une ,dite “traditionnelle” !!?? a lieu entre les mesures 1375 et 1465 au 3ème……..
    La Musique sur l’histoire imaginées par W.suffisent amplement à un cerveau normalement constitué.La ”5ème” …ou la ”’ 2ème” de Malher ont-elles besoin d’un spectacle? Bien courtoisement à Vous !

    1. Cher Monsieur
      Cette coupure est traditionnelle effectivement, dans tous les théâtres et y compris à Bayreuth. Un de mes amis proches a demandé devant moi, au début des années 80 à Wolfgang Wagner à propos du Lohengrin dans la production de Götz Friedrich pourquoi cette coupure même à Bayreuth. Wolfgang Wagner répondit évasivement qu’elle était faite partout. En réalité il semble que ce soit le texte du livret qui pose problème (“Sur l’Empire germanique, même aux jours les plus lointains, les hordes orientales jamais ne l’emporteront/Nach Deutschland sollen noch in fernsten Tagen Des ostens Horden siegreich nimmer ziehn”). on y a vu une allusion aux juifs. Voilà du moins ce qui est dit habituellement. En tous cas, dans les enregistrements de l’oeuvre à ma connaissance seul l’enregistrement (de Bayreuth) de Joseph Keilberth avec Windgassen et Steber est complet.
      Bien à vous

  21. Bonjour !
    En relisant mon commentaire du 17/08/2011 à 14h.58,je constate une erreur de ”plume” qui gêne assez mon besoin de précision…..
    En effet,mon 1er Lohengrin date–non pas de 1949– mais en matinée du dimanche 17 Octobre 1943 à LYON,dans un contexte un peu particulier………!
    Merci de nous faire découvrir ce ”mailting-pot” des diverses appréciations
    émises par des Spectateurs et Auditeurs passionnés.
    André Barbe

  22. Je regarde et écoute de nouveau cet enthousiasmant Lohengrin .
    Et je lis ce blog ou il y a de quoi rire.
    Tous les clichets y sont et en couches épaisses.
    Le mépris du “bobo snob” s’y déverse à plaisir ,ce qui prouve que les croutons n’ont pas peur des formules toutes faites.
    Ont ils seulement entendu parler de “la guerre des anciens et des modernes”.
    Je ne suis pas pour le retour de la grande spécialité de Bayreuth : la laideur absolue des perruques et de costumes mais je suis résolument contre le ronron et l’immobilisme.
    Bravo ! mile bravos à cette si splendide production .
    Quand à la diffusion je regrette qu’ après le rideau de fin le commentaire incessant nous interdise de partager l’émotion avec le public du Festival.

  23. Pourquoi réagir si tardivement à une telle critique ? Tout simplement parce que l’on constate que deux mois après la représentation, les images restent gravées dans la tête et réapparaissent sans cesse. Il est de moments d’opéra qui subitement créent une référence et, lorsque qu’on assiste à une nouvelle représentation, on ne peut que comparer. Lorsque Birgit Nilsson chanta Tristan sous la direction de Karl Böhm, dans le théâtre d’Orange, je ne pus ensuite que comparer tous les Tristan à celui-là (sans succès d’ailleurs).
    Il en est de même avec cette représentation de Lohengrin que pourtant je n’ai vue que sur Arte. Il est vrai que l’entrée d’Anette Dasch me fit redouter le pire, mais quelle intelligence dans la direction des chanteurs qui va la rendre fragile, sensible. Elle va dégager alors une sensibilité rarement égalée dans ce rôle.
    Quel chagrin de lire sur ce blog les critiques négatives émises quant à la mise en scène. Pourquoi, alors qu’il s’agit d’une légende, s’acharner à vouloir des costumes d’époque, des décors de falbala, du classicisme impératif ? Cette volonté de Hans Neuenfels de transposer l’action dans une période mal déterminée, cette présence permanente des rats, rats de cours ou simple peuple, crée un no-futur qui correspond totalement à l’esprit wagnérien.
    Pensez-vous sérieusement que si Wagner était vivant de nos jours, il n’utiliserait pas la vidéo, les effets spéciaux, les lumières, le son comme dans un spectacle de Madonna ? refuserait-il cette technique qui nous fait rêver, cette culture qui a changée, cette connaissance que nous avons de la science du passé et de l’avenir ? L’un d’entre-vous déclare que cette mise en scène lui donne envie de vomir. Qu’il vomisse ! Mais va-t-il le faire parce qu’il n’a rien compris, acharné qu’il est à un traditionalisme suranné, ou bien parce qu’il a justement compris qu’il faisait face à un avenir cynique et dangereux ? En attendant son vomit est la preuve qu’Hans Neuenfels a vu juste, qu’il a gagné en lui provoquant de telle réaction.
    Bravo pour ces petits films vidéos. Ils sont parfaits, justes et apportent ce complément digne d’Hamelin. Quant à la rupture finale, elle me fait penser à cette phrase de la chanson de Gainsbourg « Je t’aime, moi non plus » :
    oh, oui je t’aime !
    moi non plus
    oh mon amour…
    l’amour physique est sans issue

  24. Je viens de voir un enregistrement du Lohengrin de Bayreuth chez un ami. J’avais déjà vu plusieurs fois cet opéra avec des décors “traditionnels” un peu nunuches. Le dépouillement de ce Lohengrin-là m’a permis de me concentrer sur les voix, d’en apprécier tout le côté dramatique. Oui c’est désespérant, angoissant. Pas de place pour la pureté, l’amour et le rêve. Tout est concurrence, machinations, bassesse et, comme nous ne sommes pas à Hollywood, le spectacle finit mal. Toute la puissance de Wagner et son esprit “tordu” transparaissent dans cette mise en scène bien du XXI° siècle. Si, de plus, le metteur en scène y a trouvé son compte et a satisfait son ego. Tant mieux pour lui. Encore! Encore!

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