Suivez le lien et lisez le Communiqué de presse du Festival de Lucerne: Le programme prévu (Mahler Symphonie n°8) a été modifié pour des raisons artistiques. Il est remplacé par
Beethoven: Musiques de scène pour Egmont Op. 84 (1809/10), pour
soprano, narrateur, et orchestre
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Wolfgang Amadé Mozart
Requiem en ré mineur , K. 626 (1791)
Edition de Franz Beyer
LUCERNE FESTIVAL ORCHESTRA
Choeur de la radio bavaroise et Choeur de la radio suédoise
Claudio Abbado, direction musicale
Juliane Banse, soprano (Beethoven)
NN, narrateur
Anna Prohaska, soprano (Mozart)
Sara Mingardo, alto
NN, ténor
René Pape, basse
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Je ne suis pas surpris. Abbado n’a jamais aimé cette symphonie, déjà , la Huitième était prévue au programme de son fameux concert annulé à la Scala. En ouvrant la partition, il avait dit « ne rien trouver de nouveau » et avait fait changer le programme. C’est sans doute ce qui a dû arriver encore et Abbado ne peut diriger une œuvre dont il n’épouse pas l’univers.
J’imagine la désolation de Michael Haefliger à Lucerne et je sais celle du public qui attendait cela depuis des lustres. Mais Claudio Abbado réagit en fonction de ses envies, de son désir de diriger (d’épouser) la musique, non des attentes du public. Pourquoi alors avoir accepté que Lucerne annonce cette Huitième par anticipation et la programme avec les problèmes d’organisation qu’elle pose, pour programmer ensuite un Requiem de Mozart?
J’aurais bien réentendu en remplacement des « Gurrelieder » ou une Résurrection pour clore ce cycle et en finir avec Mahler, œuvres que Claudio Abbado dirige comme personne.
Entre nous, nous plaisantions sur cette future Huitième, pariant sur un changement de chef, de programme ou une annulation pure et simple. J’avais même posé la question à des gens du Festival, et on m’avait répondu « croiser les doigts ». On sentait bien que quelque chose allait arriver.
Je suis en colère, comme beaucoup d’entre nous, j’ai l’impression d’avoir été floué, même si je peux comprendre ce qui s’est passé: Abbado n’a pas voulu dire non au départ et il s’est rendu compte trop tard, en relisant la partition que son rapport à la Huitième n’avait pas changé. On loue tellement le fait qu’il reprend toujours une partition pour en découvrir d’autres secrets et renouveler ses interprétations que l’on ne peut tout à fait regretter que cette fois, il n’ait pas trouvé encore de motif de reprendre cette musique.
Mais le programme de remplacement ne me semble pas vraiment convaincant.
Saluons, cher Wanderer, le professionnalisme du maître, il a, avec sans doute la meilleure volonté du monde, essayé de se lancer dans cette symphonie, puis s’est rendu compte qu’il serait incapable de la porter dignement.
C’est décevant mais un homme qui reconnaît ses faiblesses et se réforme en conséquence est un homme fort.
Je suis pleinement d’accord avec vous, et je sais par ailleurs comment il a renoncé. Mais je me mets aussi à la place de ceux qui ont sacrifié des vacances pour pouvoir assister à ce concert. J’en connais. Je pense que simplement on pouvait éviter de la programmer, vu le précédent milanais
On peut saluer ce qu’on veut, mais la conclusion c’est que j’ai payé presque 1000.- pour assister a 3 concerts…dont le programme maintenant ne m’interesse pas. J’ai acheté un Abo pour être sûr d’assister au moins a une Huitième, en acceptant des concerts que je n’aurais jamais pris singlement. On ne parle pas de prix d’une soirée au cinema!
Le véritable professionnalisme aurait dû conduire le chef à laisser sa place (dans la même oeuvre) ou à proposer un programme de remplacement à la hauteur des attentes qu’avaient susciter le programme initial (les propositions de notre ami Wanderer me semblent excellentes).
C’est surtout cela qui provoque la colère : le Requiem de Mozart à la place de la 8e de Mahler, c’est se moquer du monde.
Pleinement d’accord. Il y a des chefs qui travaillent reguilèrement à Lucerne et qui seraient capables d’une superbe Huitième, surtout avec une telle formation d’excellence. Mariss Janons? Pierre Boulez (qui à dejà travaillé avec l’orchestre pour la Troisième de Mahler)?
Ou, justement, un nouveau programme au moins vaguement comparable…
hum : (avait suscitées)
Je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à être déçu, j’étais fou de joie à l’idée d’entendre Abbado dans Mahler, je pensais que c’était pour des raisons de fatigue qu’ Abbado avait renoncé car je me souviens que Bernstein lui-même avait évoqué l’effort énorme que représentait cette symphonie à diriger et on le comprend bien vu l’effectif… On se consolera avec le Requiem mais il est vrai que c’est particulièrement décevant même si je n’ose pas dire le moindre mal de ce maestro chéri et qui semble si fragile maintenant.
Je me demande conbien de demandes de remboursement ils vont recevoir.En tout cas il y a la mienne.
Mahler et rien d’autre.
Oui, un seul mot : rem-bour-sé ! Abbado à Lucerne sans Mahler, c’est tout bonnement inimaginable.
Bien, a partir du 2013 on aurait eu Abbado sans Mahler quand même, il a tout fait (sauf le Lied) 🙂 Je ne pens pas qu’il planifie de recommencer…
Non, Claudio pouvait encore continuer avec Mahler, sans refaire les symphonies ! Il reste encore pas mal de choses à entendre ! Les lieder, tous les lieder, mais en particulier les Kindertotenlieder ! Et Le Chant de la Terre, fait à Berlin, mais que j’aurais voulu entendre avec Lucerne ! j’aurais bien entendu aussi la 10e symphonie, version Cooke, mais aussi les Klagende Lied, somptueux et si peu joués ! Quant à la 8e, certes, c’est un Te Deum démonstratif dans sa 1e partie, un peu forcé (Mahler n’est pas fait pour le bonheur, désolé du lieu commun et du mauvais jeu de mots !), mais la 2e partie est une véritable scène d’opéra (Faust !) avec une ambiance très sombre au début (voir la version Mitropoulos). Cette 8e n’est pas si nulle que ce qu’en pense le Maestro, je suis désolé ! Pour nous consoler, allons donc écouter au disque 2 versions absolues et superlatives : Bernstein (coffret DG) et Chailly avec le RCO, royal, bien entendu. Et attendons la suite du cycle Bruckner.
Il n’a pas fait DLvDE avec l’orchestre du festival.
Vu que le Festival continuait a nommer la 8ème come « la conclusion du cycle » je doute qu’un DLvDE etait prevu à Lucerne.
Sans doute beaucoup d’annulations, des places sont de nouveau disponibles à la vente sur le site du festival de Lucerne pour les trois premiers soirs Abbado.
Pour le moment la majorité de ces places sont ceux qui seraient étés reservées pour les chanteurs que la Huitième demandait en plus, c’est a dire à côté de l’orchestre. Mais je peux imaginer qu’il y aura assez d’annulations. Pur ma part, je vais assister au premier concert mais je vais annuler les autres 2. J’aime pas Mozart au point d’y aller 3 fois (pour une somme de presque 1’000.-) comme j’aurais fait pour Mahler.
En tout cas, le Festival reconnaît qu’il s’agit d’un changement d’une importance suffisante pour autoriser le remboursement des places (je ne suis pas certain que toutes les institutions musicales que nous fréquentons habituellement auraient eu cette honnêteté)
Je tombe sur cet article alors qu’Arte rediffuse ce soir une version du Requiem de Mozart désormais d’anthologie, dirigée avec passion par Mr Abbado. Comme cela a été plus haut, il aura sans aucun doute repris cette partition pour en découvrir d’autres secrets, avec brio. Elle demeure et demeurera sans doute longtemps encore la meilleure interprétation à ce jour.