IN MEMORIAM PHILIPPE LABRO (1936-2025)

Photo Francesca Mantovani (pour Gallimard)

Tous les médias et les journaux aujourd’hui évoquent la mémoire de Philippe Labro, et ils retraceront sa carrière riche et multiple d’une manière bien plus informée que moi. Mais ce blog , aussi étonnant que cela puisse paraître, lui doit peut-être, sans doute même sa longévité.
En effet, Philippe Labro et son épouse fréquentaient les salles de concerts et étaient des « abbadiens » de choc, ne manquant jamais les apparitions de Claudio Abbado à Lucerne notamment et je me souviens l’avoir vu souvent au KKL lors de concerts dont tous nous nous souvenons encore si vivement.
Pour ma part, j’écrivais depuis 2000 environ des comptes rendus de ses concerts dans le site des « Abbadiani Itineranti » dans des chronique appelées « Chroniques du Wanderer » et lors que ce blog est né en 2009, j’ai poursuivi mon activité, gardant le nom Wanderer dont un ami m’avait affublé.
C’est ainsi que Philippe Labro à travers le blog qu’il lisait à ma grande surprise (c’était au tout début, vers 2010 ou 2011) m’a contacté, pour commenter mes articles, dire ses émotions en entendant les concerts d’Abbado et m’encourager vivement avec son épouse à continuer l’entreprise, avec une gentillesse et une simplicité qui m’avaient profondément touché. Il a même été jusqu’à citer ce blog dans un de ses articles qu’il m’avait envoyé.
Vous pouvez imaginer à quel point je fus étonné qu’un personnage aussi fameux prenne la peine de me contacter et de m’encourager, et nul doute qu’il m’a conforté et qu’il a ainsi stimulé mes envies d’écriture, alors que l’entreprise du blog était pour moi comme une bouteille à la mer hasardeuse, dont je ne connaissais pas l’avenir. Son intervention a fait pour moi (qui étais si peu sûr de la validité de ma démarche) office de viatique, et je suis sûr que je lui dois ma persévérance.
Nous nous sommes croisés une ou deux fois à Salzbourg et la mort d’Abbado en 2014 a évidemment changé ses habitudes, on ne l’a plus vu à Lucerne, qui a perdu y compris pour moi cette fascination incroyable que les concerts du LFO avaient pu exercer entre 2003 et 2013.
C’est pour ses petits messages, qui furent pour moi déterminants et qui montrent quel homme il était et quelle sensibilité il avait, que je tenais à dire par ce bref texte combien je suis triste aujourd’hui et témoigner à son épouse mes plus sincères condoléances.