La nouvelle saison de la Bayerische Staatsoper se place sous une célèbre citation de Dante « Amor ch’a nullo amato amar perdona… » et se propose d’explorer les vicissitudes diverses de l’amour entre tragédie et comédie. Elle combine raretés et pièces de répertoire, mais à la différence des années précédentes, ce ne sont pas des raretés spectaculaires comme Les Diables de Loudun, Guerre et Paix ou Die Passagierin. Ce sont des raretés sages, comme Die Liebe der Danae de Richard Strauss (l’un des compositeurs « maison »), qu’on n’a pas repris depuis l’époque de Sawallisch et qui n’a fait l’objet que de trois productions à Munich (1953, 1967, 1988) ou comme Pénélope de Fauré, jamais joué à Munich, un opéra qui n’est même pas encore entré d’ailleurs au répertoire de l’Opéra de Paris, monté ici pour le centenaire de la mort de Fauré.
On retrouvera le Festival Ja, Mai ! avec la programmation de Matsukaze, qui avait dû être reportée il y a deux ans, et celle de Das Jagdgewehr (le Fusil de chasse) une création qui remonte à 2018 à Bregenz.
Combien d’entre nous ont-ils déjà vu sur scène un de ces quatre titres ?
Contrairement à ce qu’on pense habituellement, le répertoire munichois est moins étendu que celui de Vienne, avec de singulières surprises, comme cette Dame de Pique dont nous signalions la création in loco 40 ans après la création. Et le public munichois doit encore découvrir bien des Donizetti et bien des Rossini. La fille du régiment a fait l’objet de 4 productions depuis 1843, mais la dernière remonte à 1935, soit il y a 90 ans à peu près. Kat’a Kabanova, n’en est qu’à sa troisième production à Munich (les deux autres : 1947, 1999) et la popularité de l’œuvre aujourd’hui imposait d’y revenir.
Un dyptique aussi universel que Cavalleria Rusticana et Pagliacci n’a pas comme à Vienne bénéficié d’une mise en scène de Ponnelle régulièrement reprise. La dernière production remonte à 1978 (Giancarlo del Monaco). Il était temps, là encore, de penser à reprogrammer ce grand must de l’opéra italien. La maison avait aussi besoin d’un nouveau Don Giovanni, dont la dernière production assez pâle remonte à 2009.
Enfin, si on peut discuter l’absolue nécessité d’un nouveau Ring, car le précédent (Kriegenburg) plutôt réussi pouvait encore durer, la présence de Tobias Kratzer et de Vladimir Jurowski aux commandes donne évidemment à ce projet bien des attraits.
Bref à une exception près (le Ring) les autres productions nouvelles (et je ne compte pas le Festival Ja,Mai !) s’imposent sans l’ombre d’une discussion.
Même si du côté du répertoire, certaines reprises sont discutables ou franchement problématiques, le profil général est assez satisfaisant, avec des distributions souvent séduisantes et l’arrivée de chanteurs solides, comme on le verra dans le détail.
C’est donc une saison peut-être pas très fun pour les grands amateurs qui parcourent les opéras d’Europe, et qui regardent avec distance La Fille du régiment ou Cavalleria Rusticana qui ne sont pas du millet pour leur serin raffiné, elle me paraît plutôt solide et digne de cette maison, susceptible aussi de maintenir haute la fréquentation qui a retrouvé sa vitesse de croisière (avec les recettes qui correspondent).
Enfin, pour toutes les salles d’opéra, la programmation doit tenir compte de la raréfaction des stars, qui abandonnent les scènes comme Anja Harteros ou qui atteignent sinon la limite d’âge, du moins en sont proches ; quant aux nouvelles stars, les Grigorian ou Davidsen, elles ne peuvent se démultiplier ni tout chanter et donc nous aurons droit aussi à des chanteurs et chanteuses tout venant. Nous sommes en panne de ténors, c’est chronique, mais on trouve dans cette saison des jeunes comme Freddie De Tommaso ou Giovanni Sala, des gages d’avenir. En revanche, le marché lyrique ne manque pas de barytons, et même de très grands, ni d’ailleurs de basses.
Quant aux chefs, Munich en affiche une bonne variété, plutôt meilleurs dans le répertoire que lors de la période Bachler ou qu’à Vienne. Ce qui fait indiscutablement monter le niveau moyen des exécutions, d’autant qu’en fosse officie l’une des phalanges les plus talentueuses de l’univers lyrique, le Bayerisches Staatsorchester, au son incomparable et à la régularité d’horloge, régulièrement désigné comme l’orchestre de fosse de l’année.
Ainsi au total une solide saison qui affichera des soirées qui valent le voyage,
Sans peut-être le « wow » qui fait rêver ; mais les saisons sont faites pour le public le plus large, et non pour les amateurs qui courent les salles.
OPÉRA
Nouvelles productions
Octobre-Novembre 2024/ Juillet 2025
Richard Wagner : Das Rheingold
5 Repr. 27 oct-10 nov. / 2 repr. les 28 et 31 juillet – Dir : Vladimir Jurowski / Prod : Tobias Kratzer
Avec Nicholas Brownlee, Sean Panikkar, Markus Brück, Matthias Klink, Ekaterina Gubanova, Wiebke Lehmkuhl etc…
Ce qui fait l’attrait c’est le chef et la production. La distribution sans être un repoussoir n’est pas de celles qui font rêver. L’intérêt c’est évidemment d’afficher des noms un peu plus neufs comme l’Alberich de Markus Brück, ou le Wotan de Nicolas Brownlee (faute de mieux), sinon le Loge de Sean Panikkar pour lequel je nourris quelques doutes alors que Matthias Klink, ici Mime, était si convaincant à Zürich en Loge. Mais tout le monde y courra, comme on court tous à l’appel d’un nouveau Ring, et encore plus s’il est signé Kratzer/Jurowski.
Décembre 2024-Janvier 2025
Gaetano Donizetti : La fille du régiment
6 repr. du 22 déc au 6 janvier/2 repr les 28 juin et 1er juillet 2025 – Dir : Stefano Montanari / Prod : Damiano Michieletto
Avec Pretty Yende – Xabier Anduaga (Dec-Janvier)/Lisette Oropesa-Lawrence Brownlee (Juin/Juillet), Susan Graham, Misha Kiria etc…
Nouvelle production d’une œuvre non donnée à Munich depuis un peu moins d’un siècle, confiée à Damiano Michieletto qu’on espère plus inspiré que par sa mortelle Aida dans cette salle. Au pupitre Stefano Montanari, adoré de l’orchestre et spécialiste de ce répertoire qui le fera sauter et tressauter, et avec une double distribution séduisante à tous points de vue. En Marquise de Berkenfield Susan Graham (comme à Paris), retour d’une grande dans un répertoire où elle fut rare, et l’excellent Misha Kiria comme Sulpice. On se demande simplement quelle légende Munich ira chercher pour incarner la fugace Duchesse de Crackentorp ?
Février-Juillet 2025
Richard Strauss : Die Liebe der Danae
5 repr du 7 au 22 fév. 2025/2 repr. les 19 et 22 juillet 2025 – Dir : Sebastian Weigle / Prod : Claus Guth
Avec Christopher Maltman, Malin Byström, Andreas Schager, Vincent Wolfsteiner etc…
Du solide et du (relativement) traditionnel. Sebastian Weigle a remporté de gros succès in loco dans Die Frau ohne Schatten et Lohengrin les saisons précédentes ; c’est un chef qui est une garantie de niveau, et très rassurant pour un orchestre à cause de sa connaissance solide du répertoire. Quant à Claus Guth c’est aujourd’hui un des classiques de la mise en scène, qui s’attaque à une œuvre qui favorise sans aucun doute son goût des méandres de la psychologie. Christopher Maltman et Andreas Schager éclairent la distribution, même si j’ai plus de distance avec Malin Byström, voix puissante, mais pas très séduisante ni inspirée. Qu’importe, il faut se précipiter pour écouter une œuvre de Strauss très rare sur les scènes.
Mars 2025
Leos Janáček: Kat’a Kabanova
5 repr. du 17 mars au 30 mars/1 repr le 7 juillet – Dir Mirga Gražinytė-Tyla / MeS : Krzysztof Warlikowski
Avec Corinne Winters, Pavel Černoch, Violeta Urmana, John Daszak etc…
Janáček est un des compositeurs les plus partagés dans le monde lyrique aujourd’hui, mais moins fréquent malgré tout à Munich. Salzbourg en a présenté une version frappante signée Barrie Kosky en 2022, après celle tout aussi forte de Marthaler au début des années 2000. Aujourd’hui, « LA » Kat’a c’est Corinne Winters, à Salzbourg mais aussi à Genève, à Lyon, à Stuttgart. Il était légitime qu’elle le fût aussi à Munich. Autour d’elle, une très belle distribution avec des chanteurs indiscutables, Černoch, Urmana, Daszak.
Krzysztof Warlikowski après L’affaire Makropoulos (Paris, Madrid) et De la maison des morts (Londres, Lyon, Rome) revient à Janáček, l’un de ses compositeurs favoris et ce devrait être un événement.
Mai 2025 : Festival Ja, Mai !
Le Festival Ja, Mai ! est reprogrammé cette saison et il est confié au Studio de la Bayerische Staatsoper, particulièrement valeureux. Ce festival permet non seulement de découvrir des œuvres moins connues ou récentes, mais aussi des artistes qui sont le futur de la musique et de l’opéra.
Thomas Larcher : Das Jagdgewehr
5 repr. du 2 mai au 11 mai 2025 – Dir : Francesco Angelico / Prod : Ulrike Schwab
Avec Juliana Zara, Eirin Rognerud, Dafydd Jones etc…
Cuvilliés Theater
La cohérence entre les deux œuvres composant le Festival Ja, Mai! , c’est le Japon, la culture et la littérature japonaise puisque le livret de Friederike Gösweiner se fonde sur le roman de Yasushi Inoue « Le fusil de chasse ». Il s’agit de l’évocation de trois lettres de femmes adressées au chasseur Josuke Misugi, une sorte d’exploration psychologique transformée en opéra par Thomas Larcher en 2018 qui signait là sa première œuvre lyrique créée à Bregenz. C’est le chef italien Francesco Angelico, directeur musical à Kassel qui dirige l’orchestre et Ulrike Schwab, metteuse en scène émergente qui a remporté le prix « Next generation Gerard Mortier » à Salzbourg en 2021 et qui commence à travailler régulièrement sur les scènes de plus en plus importantes (par exemple Mahagonny cette année à Stuttgart).
Toshio Hosokawa : Matsukaze
5 repr du 3 au 11 mai 2025 – Dir : Alexandre Bloch / Prod : Lotte van den Berg- Tobias Staab
Avec Seonwoo Lee, Natalie Lewis, Paweł Horodyski, Bruno Khoury e
D’après une pièce du Maître Zeami (XVe siècle), Matsukaze est une œuvre onirique sur l’amour, la mort, la permanence des sentiments profonds et le retour à la réalité. La pièce intimiste sera mise en scène par Lotte van den Berg et Thomas Staab, tandis que l’orchestre (Le Münchner Kammerorchester) sera confié à Alexandre Bloch, un des très bons chefs français.
Utopia (anciennt Reithalle)
Mai-Juin 2025/Juillet 2025
Pietro Mascagni : Cavalleria Rusticana
Ruggero Leoncavallo : Pagliacci
7 repr. du 22 mai au 12 juin/2 repr les 9 et 12 juillet – Dir : Daniele Rustioni (mai-juin)/Andrea Battistoni (juillet) – Prod : Fabrizio Micheli
Avec
Cavalleria : Yulia Matochkina (mai-juin)/Ekaterina Semenchuk (juillet), Vittorio Grigolo, Rosalyn Plowright, Wolfgang Koch
Pagliacci : Ailyn Pérez, Jonas Kaufmann/Riccardo Massi (25 mai/12 juin), Wolfgang Koch, Mattia Olivieri
Santuzza devait être Anja Harteros, elle a déclaré forfait dans un rôle où elle nous aurait sans doute chavirés… regrets…
Le dyptique le plus populaire de l’opéra revient à Munich dans une production de Fabrizio Micheli, le dynamique animateur du festival Donizetti de Bergame et l’un des metteurs en scène italiens les plus imaginatifs aujourd’hui. La direction en est confiée à Daniele Rustioni (en mai-juin), très populaire à Munich à chacune de ses apparitions devenues rares. C’est Andrea Battistoni qui assurera les représentations du Festival. Du côté des ténors, le très expansif Vittorio Grigolo, qui reste une des plus belles voix italiennes, et Jonas Kaufmann en Canio devraient attirer des flux de public, d’autant qu’ils sont entourés de noms flatteurs, Mattia Olivieri, Wolfgang Koch… Mamma Lucia sera une des grandes du passé comme il se doit, Rosalind Plowright, Santuzza de dernière minute confiée à Yulia Matochkina en alternance avec Ekaterina Semenchuk (faute de grives…) et Nedda sera Ailyn Pérez, un nom connu à défaut d’être une voix passionnante. Tout le monde y courra.
Juin-Juillet 2025:
Wolfgang Amadé Mozart : Don Giovanni
5 repr. du 27 juin au 8 juillet – Dir : Vladimir Jurowski/Prod : David Hermann
Avec : Konstantin Krimmel, Christof Fischesser, Vera Lotte Böcker, Giovanni Sala, Samantha Hankey, Kyle Ketelsen, Michael Mofidian, Avery Amereau.
C’est la première fois depuis l’arrivée de Serge Dorny que le Festival ouvre sur un titre indiscutable du grand répertoire d’opéra, puisqu’il s’agit de Don Giovanni, l’opéra des opéras qui clôt les nouvelles productions de la trilogie Da Ponte entamées il y a deux saisons avec Cosi fan tutte (Benedict Andrews) puis Le Nozze di Figaro (Evgenyi Titov). Distribution essentiellement jeune, si l’on excepte Christof Fischesser et l’excellent Kyle Ketelsen, dans laquelle on note Michael Mofidian (Masetto), dont l’excellence a été souvent remarquée lorsqu’il était dans le « Jeune ensemble » de Genève, GiovannI Sala en Ottavio désormais consommé et bien sûr Konstantin Krimmel, qui émerge aujourd’hui comme l’une des voix les plus intéressantes dans Mozart qui va affronter Don Giovanni. Du côté féminin, Samantha Hankey en Elvira convaincra—t-elle autant qu’en Octavian ? Vera-Lotte Böcker, actuellement très demandée relèvera le gant de Donna Anna… En manque de grandes chanteuses mozartiennes, toute proposition doit être accueillie. Vladimir Jurowski dirige, ce qui est évidemment une garantie de solidité, même si on peut discuter son Mozart. Reste à souhaiter que David Hermann soit aussi convaincant comme metteur en scène que dans son Entführung aus dem Serail zurichois, et marque plus que les nouvelles productions locales des deux autres « Da Ponte », certes dignes, mais pas référentielles. Don Giovanni reste toujours un risque, une inconnue parce que la plupart des « grands » metteurs en scène s’y sont cassé les dents.
Juillet 2025 :
Gabriel Fauré : Pénélope
5 repr. du 18 au 29 juillet – Dir : Susanna Mälkki / Prod : Andrea Breth
Avec Brandon Jovanovich, Loïc Felix, Leigh Melrose, Ena Pongrac, Victoria Karkacheva, Rinat Shaham
Prinzregententheater
Œuvre rare, qui avait fait l’objet d’une belle production d’Olivier Py à l’Opéra national du Rhin en 2015 dirigée par le regretté Patrick Davin, Pénélope entre au répertoire de la Bayerische Staatsoper, présenté dans le magnifique écrin du Prinzregententheater, parfaitement adapté à cette œuvre antiquisante.
La pièce, grande méditation sur l’absence, est confiée à Andrea Breth, une metteuse en scène qui ne m’a jamais bien enthousiasmé, encore moins dernièrement sa Salomé aixoise, qu’on a l’air de privilégier quand on a à raconter de grandes histoires de femmes (Salomé…Butterfly à Aix et maintenant Pénélope) et, ce qui est bien plus stimulant, à la baguette de Susanna Mälkki, qui fait donc cette saison ses premiers pas à Munich, après avoir dirigé une reprise de Nozze di Figaro en janvier. Nul doute qu’elle saura approfondir et faire découvrir de manière claire le langage de Fauré. La distribution est surprenante, avec peu de chanteurs français sinon l’excellent Loïc Félix en Antinoüs et Hélène Carpentier en Alcandre. Pénélope, c’est Victoria Karkacheva, belle voix et belle actrice qui appartient à la troupe de la Bayerische Staatsoper, Ulysse, Brandon Jovanovich, pour qui je nourris toujours des doutes (mais ils doivent être rares, ces ténors qui consentent à apprendre un rôle qui n’est pas promis à être repris souvent). Heureusement, Leigh Melrose qui est un formidable acteur et chanteur sera Eurymaque.
____________________
REPERTOIRE
Septembre-Octobre
Giacomo Puccini : Tosca
4 repr du 23/09 au 2/10 Dir : Oksana Lyniv / Prod. Kornél Mundruczó
Avec Lise Davidsen, Bryn Terfel, Freddie De Tommaso
Juste pour l’Oktoberfest, une distribution de grand niveau avec le ténor Freddie De Tommaso dont à juste titre tout le monde parle, Bryn Terfel en Scarpia et Lise Davidsen en Tosca, cela devrait produire des décibels … Pas sûr qu’Oksana Lyniv soit une grande puccinienne, mais si vous êtes à Munich, on peut difficilement manquer ça.
Octobre
Erich-Wolfgang Korngold : Die Tote Stadt
4 repr. Du 1er au 10 octobre : Dir : Lothar Koenigs / Prod. Simon Stone
Avec Klaus-Florian Vogt, Vida Miknevičiūtė, Sean Michael Plumb
Belle distribution et chef solide pour cette reprise. Il faudra un peu oublier Kaufmann, Petersen et Petrenko, mais avec Vogt et Miknevičiūtė, cela devrait fonctionner aussi. Donc ne pas hésiter si vous êtes à Munich.
Giacomo Puccini : Turandot
5 repr. du 6 au 19 oct – Dir : Antonino Fogliani / Prod. Padrissa/La fura dels Baus
Avec Sondra Radvanovski, Yonghoon Lee, Selene Zanetti, Vitaly Kowaljow
Fogliani est un excellent chef, Radvanovsky une très grande Turandot, le reste suivra forcément mais assez loin derrière. Du très bon répertoire.
Gyorgy Ligeti : Le Grand Macabre
3 repr. du 20 au 26 octobre : Dir : Kent Nagano / Prod : K.Warlikowski
Avec Michael Nagy, Benjamin Bruns etc…
La reprise de la nouvelle production du Festival 2024, garantie par le chef, l’un des grands pour ce répertoire, et par le metteur en scène, un Warlikowski qui devrait étonner avec à la clef une magnifique distribution.
Octobre-Novembre 2024
Gaetano Donizetti : L’Elisir d’amore
4 repr. du 25 oct. au 7 nov. Dir Michele Spotti / Prod. David Bösch
Avec Ambrogio Maestri, Mané Galoyan, Liparit Avétisyan, Andrzej Filończyk
Bonne reprise de répertoire avec un excellent chef (Spotti), un Ambrogio Maestri désormais de légende dans Dulcamara, un Andrzej Filończyk toujours notable dans ce répertoire qu’il connaît sur le bout des ongles, et une production de David Bösch vraiment à voir, l’une des meilleures de l’œuvre et un pilier du répertoire local. Pour le reste ce sont des voix d’avenir.
Novembre 2024
Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor
4 repr. du 9 au 20 nov. Dir : Aziz Shokhakimov / Prod. Barbara Wysocka
Avec Adela Zaharia, Xabier Anduaga, Vladislav Sulimski, Riccardo Fassi
Distribution solide avec Anduaga dans Edgardo, Adela Zaharia en Lucia qui est plutôt une bonne chanteuse, et le reste du cast flatteur (Sulimski, Fassi…). Aziz Shokhakimov surprenant dans ce répertoire, mais pourquoi pas,
Si vous passez par là.
Mieczysław Weinberg : Die Passagierin
3 repr. les 15, 18, 21 nov. Dir : Azim Karimov/Prod : Tobias Kratzer
Avec Christina Bock, Elena Tsallagova, Charles Workman, Jacques Imbrailo
Plus de Sophie Koch, mais Christina Bock. Pour le reste, les mêmes sur le plateau, sauf en fosse où Jurowski laisse la place à son protégé et assistant Azim Karimov.
Qu’importe, c’est une production extraordinaire, à voir séance tenante.
Giuseppe Verdi : Aida
5 repr. du 1er au 16 dec. Dir : Francesco Ivan Ciampa/Prod : Damiano Michieletto
Avec : Elina Garança, Elena Stikhina, Amatuvshin Enkhbat, Arsen Soghomonyan
Garança, oui, cent fois oui : elle réveillera peut-être de l’ennui cette production peu inspirée de Damiano Michieletto, Stikhina sans intérêt aucun dans le répertoire italien. Enkhbat dans un rôle pas assez raffiné pour lui. Peut-être une agréable surprise du côté de Soghomonian, et en fosse, du solide avec Francesco Ivan Ciampa. J’y retournerai quand Munich aura enfin une idée pour un autre soprano en Aida…
Engelbert Humperdinck : Hänsel und Gretel
5 repr. du 2 au 8 dec. Dir : Robert Jindra/Prod : Richard Jones
Avec Angela Brower/Miriam Mesak/Wolfgang Ablinger Sperrhacke
Production traditionnelle pour les alentours de Saint Nicolas, ce sera plein d’enfants et on verra le bonheur d’aller à l’opéra.
Giuseppe Verdi: Macbeth
3 repr. Du 14 au 20 dec. Dir : Andrea Battistoni / Prod. Martin Kušej
Avec Sondra Radvanovski, Gerald Finley, Jonathan Tetelman, Dmitry Ulyanov
Même avec Tetelman qui braille bien et porte beau sans savoir ce qu’est interpréter, même dans la production de Martin Kušej qui n’excite pas la curiosité, on ne peut manquer le couple Radvanovski-Finley, d’autant qu’en fosse officie Andrea Battistoni, qui n’est pas un mauvais. Ça oui, ça vaut le voyage.
Décembre 2024/Janvier 2025
W.A.Mozart: Die Zauberflöte
6 repr. du 27 déc. au 10 janvier 2025. Dir : Nikolaj Szeps-Znaider / Prod : August Everding
Avec Tareq Nazmi, Giovanni Sala, Jessica Pratt, Ying Fang, Konstantin Krimmel
Voilà que Jessica Pratt s’exporte hors d’Italie où elle a fait les beaux soirs rossiniens et belcantistes. Une belle distribution, qui fait entendre Giovanni Sala, le ténor lyrique italien qui monte dans Mozart, Konstantin Krimmel, le jeune baryton en vogue et l’excellent Tareq Nazmi.
Et le chef Nikolaj Szeps-Znaider directeur musical de l’orchestre national de Lyon, n’a pas mauvaise réputation.
Alors, si vous avez envisagé des fêtes à Munich, à voir d’autant que la production d’August Everding est légendaire et vaut le voyage.
Janvier 2025
Wolfgang Amadé Mozart: Le nozze di Figaro
3 repr. du 14 au 19 janv. Dir : Susanna Mälkki / MeS : Evgeny Titov
Avec Peter Mattei, Golda Schultz, Louise Alder, Konstantin Krimmel, Willard White, Dorthea Röschmann, Tansel Akzeybek etc…
Pour trois représentations seulement, à ne pas manquer à cause de Peter Mattei et Golda Schultz ainsi que pour la curiosité d’entendre Susanna Mälkki dans Mozart. Pour tous les autres, ils sont excellents et on les a déjà entendus lors de la première en 2023, même si je continue d’affirmer qu’Olga Kulchynska est une Susanna (celle de la prod. Loy à Munich) autrement plus émouvante et juste que Louise Alder.
Gaetano Donizetti : Lucrezia Borgia
4 repr. du 21 au 31 janv. – Dir : Antonino Fogliani/MeS : Christof Loy
Avec Erwin Schrott, Angela Meade, Maria Barakova, Pavol Breslik etc…
On en manque pas Lucrezia Borgia, qui fit les beaux jours d’Edita Gruberova dans cette maison. Ici c’est Angela Meade, spécialiste de ce répertoire qui reprend le rôle, même si elle a pas mal déçu dans ses dernières apparitions, Erwin Schrott sera le grand méchant Alfonso (il adore ça) et Pavol Breslik très populaire à Munich sera Gennaro. En Maffio Orsini, débuts de Maria Barakova, pas si familière avec le répertoire italien, mais très bonne mezzo. En fosse, Antonino Fogliani ce qui est une garantie.
Janvier-Février 2025
Giuseppe Verdi: Un Ballo in maschera
5 repr. du 26 janv au 8 fév. – Dir : Andrea Battistoni/ MeS : Johannes Erath
Avec Igor Golovatenko, Charles Castronovo, Nicole Car, Iulia Matochkina, Erika Baikoff
Dans un opéra aussi risqué que Ballo in Maschera, on aurait préféré voir affichée une Radvanovski qu’une Nicole Car, pas réputée pour être une verdienne pur jus (et même impur) : quand les responsables du casting à Munich comprendront quelque chose à la vocalité verdienne, ils apprendront peut-être qu’Amelia est l’un des rôles les plus périlleux de tout Verdi. Dans la distribution réunie, seul Igor Golovatenko est vraiment à la hauteur de la situation, Castronovo est le ténor à tout faire pour le répertoire italien à Munich, loin d’être indigne d’ailleurs, mais on pourrait en essayer d’autres, Yulia Matochkina est pour Ulrika quelqu’un de solide et l’Oscar d’Erika Baikoff, toute nouvelle entrée dans la troupe, peut être intéressant. Battistoni en fosse, c’est très bien, mais où est Rustioni pour ce grand chef d’œuvre du répertoire verdien ? La production créée en 2016 de Johannes Erath passe la rampe ce qui est déjà exceptionnel pour un titre comme Ballo in maschera, avec alors en fosse Zubin Mehta et sur scène Anja Harteros et Piotr Beczala...
Il y a des fautes de goût et de sens peu pardonnables : on ne peut distribuer une telle œuvre avec l’intelligence (?) artificielle.
Février 2025
Giacomo Puccini : La Bohème
4 repr. du 10 au 20 févr. – Dir : Carlo Rizzi / MeS : Otto Schenk
Avec Angel Blue, Miriam Mesak, Pene Pati, Sean Michael Plumb
Une (belle) production emblématique de la maison que je vis jadis dirigée par Carlos Kleiber (avec Freni et Pavarotti)… Un titre tiroir-caisse pour toutes les maisons d’opéra, qu’on peut combiner en février avec Die Liebe der Danae. En fosse, le très solide Carlo Rizzi, une assurance de sécurité pour les orchestres, et sur scène, les débuts in loco de Pene Pati, très peu connu en Allemagne, et Angel Blue, l’une des voix américaines avec le vent en poupe, qui elle aussi fait ses débuts munichois. Tout le reste de la distribution puise dans les forces locales pour l’essentiel. Pour les amateurs de jolies voix et curieux de voir l’accueil du public, ça vaut le coup. Mais dans Bohème tout passe.
Février-mars 2025
Johann Strauss : Die Fledermaus
5 repr. du 23 fév. au 4 mars – Dir : Vladimir Jurowski/MeS : Barrie Kosky
Avec Georg Nigl, Julia Kleiter, Martin Winkler, Katharina Konradi etc…
Encore combinable avec Die Liebe der Danae ou simple but de voyage, cette production de Fledermaus vaut de toute manière à elle seule le déplacement, d’autant que dans la fosse officie Vladmir Jurowski. Certes, on aurait pu espérer que cette production eût pu être programmée le 31 décembre, dans la grande tradition, mais il fallait sans doute pactiser avec l’agenda du chef… Qu’importe, on y retrouve presque tous les protagonistes de la Première en décembre 2023 à l’exception de Julia Kleiter qui chante Rosalinde, sans doute plus à l’aise vocalement que Diana Damrau. Il n’y a pas d’hésitation. Courez-y d’un coup de TGV.
Mars 2025
Un mois de mars riche et varié avec six productions (en incluant Fledermaus) dont la majorité sont vraiment intéressantes et bien distribuées.
Georges Bizet : Carmen
5 repr. du 2 au 16 mars – Dir : Alexandre Bloch/ MeS : Lina Wertmüller
Avec Piotr Beczala, Rosa FEola, Jérôme Boutillkier, Clémentine Margaine etc…
Il serait temps de remiser la vieille production de Lina Wertmüller mais monter un must du répertoire comme Carmen demande une réflexion assez subtile sur la question de la mise en scène. La carrière mondiale de celle de Bieito dans de nombreux théâtres internationaux montre que l’imagination n’est pas au pouvoir en la matière. Saluons l’arrivée d’Alexandre Bloch dans la fosse munichoise après avoir dirigé un autre orchestre dans Matsukaze le mois précédent. Rien à dire sur la distribution qui devrait attirer les foules avec le retour de Piotr Beczala qui sera Don José, la Micaela poétique de Rosa Feola et les débuts munichois de Jérôme Boutillier en Escamillo, sans parler de la Carmen de Clementine Margaine, un must.
Leos Janáček : La petite renarde rusée
3 repr. du 8 au 14 mars 2025 – Dir : Lothar Koenigs /MeS : Barrie KoskyAvec Wolfgang Koch, Elena Tsallagova, Angela Brower etc…
Une reprise de cette production de Janáček pour offrir au public intéressé la possibilité de combiner éventuellement avec la nouvelle production de Kat’a Kabanova. Ceux qui peuvent voyager pourraient ainsi combiner La petite renarde rusée, Carmen et Kat’a ce qui vu les distributions, pourrait intéresser. La production de Barrie Kosky, très poétique et assez minimaliste n’est pas l’une de ses plus spectaculaires mais est de bonne facture, la direction est confiée au solide Lothar Koenigs, et dans la distribution on retrouve le magnifique trio Wolfgang Koch, Elena Tsallagova et Angela Brower. De quoi satisfaire les plus exigeants.
Richard Strauss : Der Rosenkavalier
3 repr. du 23 au 30 mars 2025 – Dir : Vladimir Jurowski/MeS : Barrie Kosky
Avec Marlis Petersen, Brindley Sherratt, Liv Redpath, Johannes Martin Kränzle, Samantha Hankey, Daniela Köhler, Claudia Mahnke, Gerhard Siegel etc…
Petite série superbement distribuée, avec des nouveaux venus (Brindley Sherratt en Ochs et Liv Redpath, splendide voix si adaptée à Sophie), même si en Ochs je préfère toujours un artiste germanophone, et toujours en fosse Vladimir Jurowski dans la mise en scène magique de Barrie Kosky. Cela ne se manque pas, surtout qu’on peut combiner avec Kat’a Kabanova la nouvelle production du mois et une reprise de Fliegende Holländer qui vaut des premières au vu de la distribution.
Richard Wagner: Der fliegende Holländer
3 repr. du 25 au 31 mars 2025 – Dir : Mikko Franck/MeS : Peter Konwitschny
Avec Gerald Finley, Tansel Akzeybek, Asmik Grigorian, Franz-Josef Selig, Benjamin Bruns, Natalie Lewis.
SI Mikko Franck n’annule pas, il descendra en fosse à Munich pour la première fois (enfin…) ce pourrait être un des musts de l’année, car réunir une telle distribution est exceptionnel dans une production qui ne vieillit pas et qui fait encore les beaux soirs munichois, toujours avec succès. Donc, mars est riche à Munich et mérite un voyage sino un séjour.
Avril 2025
Giacomo Puccini : Madama Butterfly
3 repr. du 3 au 8 avril – Dir : Emmanuel Villaume /MeS Wolf Busse
Avec Elena Guseva, Stefan Pop, Aleksei Isaev, Irene Roberts etc…
Elena Guseva est une Butterfly intéressante, mais flanquée d’un Pinkerton qui ferait mieux de ne pas bouger de son navire de guerre… Pour le reste, du répertoire, un peu tiroir-caisse.
Gioachino Rossini : La Cenerentola
3 repr. du 4 au 9 avril – Dir : Gianluca Capuano /MeS : Jean-Pierre Ponnelle
Avec Vasilisa Berzhanskaja, Jonah Hoskins, Sean Michael Plumb, Micha Kiria, Roberto Tagliavini etc…
Une production historique, à voir absolument à Milan ou à Munich.
Elle bénéficie ici de plusieurs atouts dont la direction musicale experte de Gianluca Capuano, désormais consacré spécialiste ès Cenerentola tant il dirige l’œuvre de Rossini partout. Mais pas seulement, Misha Kiria et Roberto Tagliavini sont d’excellents chanteurs, et Vasilisa Berzhanskaja est la rossinienne à ne jamais manquer quand elle chante quelque part. Et c’est l’occasion de découvrir un nouveau ténor, venu d’outre-Atlantique, qui semble intéressant, Jonah Hoskins.
Giacomo Puccini : Manon Lescaut
3 repr. du 17 au 24 avril – Dir : Marco Armiliato /MeS : Hans Neuenfels
Avec Ermonela Jaho, Yusif Eyvasov, George Petean etc…
Cette production devait jadis signer le retour de Netrebko à Munich, mais elle entra en conflit avec le metteur en scène Hans Neuenfels, aujourd’hui disparu… A défaut de Madame, on aura Monsieur (Yusif Eyvazov) en Des Grieux, voix très travaillée, attentive, sans trop de charisme. George Petean, une garantie, en Lescaut, et surtout Ermonela Jaho, puccinienne d’exception qui fera pleurer la salle dans Sola, perduta, abbandonata… En fosse, une autre garantie de solidité et d’expérience, Marco Armiliato. On ne manque pas ça.
P.I.Tchaïkovski : La Dame de Pique
4 repr. du 19 au 29 avril – Dir : Sebastian Weigle /MeS : Benedict Andrews
Avec : Elena Stikhina, Violeta Urmana, Arsen Soghomonyan, Vladislav Sulimski, Boris Pinkhasovich etc…
Si les excellents Pinkhasovich et Urmana ont survécu au passage de saison, le reste de la distribution est tout neuf, et avec des chanteurs intéressants : Soghomonian sublime Bezoukhov de Guerre et Paix en 2023 et Vladislav Sulimski, magnifique Macbeth salzbourgeois la même année. Et Elena Stikhina (il paraît que c’est une vedette) est dans son répertoire idiomatique et elle y est vraiment convaincante. En fosse, Sebastian Weigle est l’assurance d’une exécution sans accident. La mise en scène de Benedict Andrews passe la rampe sans marquer ni l’histoire ni les esprits.
Mai 2025
Giuseppe Verdi : Don Carlo
3 repr. du 3 au 17 mai – Dir : Zubin Mehta / MeS : Jürgen Rose
Avec Stephen Costello, Erwin Schrott, George Petean, Dmitry Belosselskiy, Rachel Willis-Sørensen, Ekaterina Semenchuk.
Pauvre Zubin Mehta… Mais quel esprit tordu a conçu une distribution qui est une des pires du genre pour le retour dans la fosse munichoise de l’un des plus grands verdiens vivants dans une des plus grandes œuvres de Verdi?
Erwin Schrott est autant Filippo II qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, Stephen Costello inexistant en Don Carlo, Rachel Willis-Sørensen certes correcte mais pas vraiment une Elisabetta de référence. Seuls Ekaterina Semenchuk défendable par un Don fatale qu’elle affronte bien, mais pas dans la chanson sarrasine (l’air du voile) dont elle n’a ni le style ni les agilités, Petean, qui a lui, l’élégance d’un Posa, et Belosselskiy sauvent la mise, mais pas la misère du reste. Ça reste de la série B de toute manière.
Confirmation de ce que nous affirmions sur la totale absence de prise en compte des nécessités d’une vraie distribution verdienne dans le casting-management munichois. Si on décide de faire Don Carlo, on fait (un peu) honneur à l’œuvre. Une insulte à Mehta (et à Verdi).
W.A.Mozart : Cosi fan tutte
4 repr. du 12 au 21 mai 2025 – Dir : Christopher Moulds/MeS : Benedict Andrews
1 repr le 5 juil.2025
Avec Olga Kulchynska, Avery Amerau, Andrei Zhilikhovsky, Daniel Behle, Sandrine Piau, Johannes Martin Kränzle.
Enfin Olga Kulchynska dans un Mozart dans cette maison où elle a été une Susanna d’exception, on courra entendre sa Fiordiligi. Le couple mythique de Guerre et Paix se reconstitue dans ce Mozart puisque Andrei Zhilikhovsky à la voix veloutée est Guglielmo, face à Daniel Behle, l’un des meilleurs ténors actuels pour Mozart, qui est Ferrando. On retrouve Avery Amereau, Sandrine Piau et Johannes Martin Kränzle qui a succédé dans cette production à Christian Gerhaher avec un succès éclatant. En fosse Christopher Moulds, solide mozartien bon teint. Pourquoi ne pas se laisser tenter, il n’y a que du bon dans ce cast !
Juin 2025
Antonín Dvořák: Rusalka
3 repr. du 7 au 13 juin – Dir : Edward Gardner/MeS : Martin Kušej
2 repr. les 25 et 29 juil
Avec Pavol Breslik, Elena Guseva, Svetlana Aksenova, Christof Fischesser, Christina Rice.
Belle distribution, de grand niveau avec un des meilleurs ténors, un soprano de référence et une des belles basses du moment et surtout Edward Gardner en fosse, vrai chef d’opéra qui nous a enthousiasmés dans Peter Grimes. En juin ou au festival, à ne pas manquer
Giuseppe Verdi : La Traviata
3 repr. du 15 au 22 juin – Dir : Speranza Scappucci/MeS : Günter Krämer
Avec Yaritza Véliz, Liparit Avetisyan, Simon Keenlyside etc…
Une jeune chilienne en Violetta dont tout le monde parle, un jeune ténor valeureux qu’on commence à entendre un peu partout, et un des grands barytons référentiels de la scène mondiale. En fosse, Speranza Scappucci fait ses débuts à Munich et je parie qu’elle va triompher.
Du répertoire tiroir-caisse, certes, mais on ira avec plaisir si on passe par là.
Festival 2025
- Deux nouvelles productions créées pendant le Festival
W.A.Mozart : Don Giovanni
Gabriel Fauré : Pénélope (au Prinzregententheater)
- Reprises des nouvelles productions de la saison
Gaetano Donizetti : La Fille du régiment
Leos Janáček : Kat’a Kabanova
Mascagni : Cavalleria Rusticana/R.Leoncavallo : Pagliacci
Richard Strauss: Die Liebe der Danae
Richard Wagner: Das Rheingold - Six productions de répertoire
Quatre présentées dans la saison :
W.A.Mozart : Le nozze di Figaro
W.A.Mozart : Cosi fan tutte
Antonín Dvořák: Rusalka
Richard Wagner: Lohengrin
Deux reprises spécifiques au Festival :
H.Purcell : Dido and Aeneas/A.Schönberg: Erwartung
2 repr. Les 13 et 16 juillet – Dir : Valentin Uryupin/MeS : Krzysztof Warlikowski
Avec Sonya Yoncheva, John Holiday, Günter Papendell, Rinat Shaham, Elmira Krakhanova, Erika Baikoff
Quelque changement pour cette production reprise dans le Festival sûrement parce que le nom de Sonya Yoncheva devrait attirer le chaland. Elle a une vraie expérience baroque, mais Schönberg n’est pas exactement son univers, même si qui ne risque rien n’a rien et Yoncheva est du genre prête à tout…. En fosse, un nouveau venu qui nous a tant plu à Francfort dans Die Zauberin (L’Enchanteresse) Valentin Uryupin.
Giuseppe Verdi: I Masnadieri
2 repr. Les 17 et 20 juillet – Dir : Antonino Fogliani/MeS : Johannes Erath
Avec Erwin Schrott, Charles Castronovo, George Petean, Lisette Oropesa etc..
Là encore une reprise spéciale Festival pour une production où Oropesa fait tomber le public du balcon. Pour elle, pour l’excellent Fogliani, si vous êtes à Munich, ce sera une belle soirée…
En résumé :
Tableau synoptique:
NP= Nouvelle production
42 titres, 23 compositeurs différents, dont 10 titres en nouvelle production et 3 entrées au répertoire, la Bayerische Staatsoper fait honneur à sa réputation dans une saison solide, avec plus de hauts que de bas.
Compositeurs et œuvres :
NP= Nouvelle production
ER= Entrée au répertoire
Bizet
Carmen
Donizetti
Lucia di Lammermoor
L’Elisir d’amore
La fille du régiment (NP)
Lucrezia Borgia
Dvořák
Rusalka
Fauré
Pénélope (NP)(ER)
Hosokawa
Matsukaze (NP)(ER)
Humperdinck
Hänsel und Gretel
Janáček
Kat’a Kabanova (NP)
La petite renarde rusée
Korngold
Die tote Stadt
Larcher
Das Jagdgewehr (le fusil de chasse) (NP)(ER)
Leoncavallo
I Pagliacci (NP)
Ligeti
Le Grand Macabre
Mascagni
Cavalleria Rusticana (NP)
Mozart
Le nozze di Figaro
Don Giovanni (NP)
Cosi fan Tutte
Die Zauberflöte
Puccini
Manon Lescaut
La Bohème
Tosca
Madama Butterfly
Turandot
Purcell
Dido and Aeneas
Rossini
La Cenerentola
Verdi
I Masnadieri
La Traviata
Un Ballo in maschera
Macbeth
Don Carlo
Aida
Schönberg
Erwartung
Strauss (J)
Die Fledermaus
Strauss (R)
Die Liebe der Danae (NP)
Der Rosenkavalier
Tchaïkovski
La Dame de Pique
Wagner
Das Rheingold (NP)
Der fliegende Holländer
Lohengrin
Weinberg
Die Passagierin
Ballet
(Par Jean-Marc Navarro)
La saison 2023-2024 du Ballet de l’Opéra d’Etat de Bavière avait été annoncée par Laurent Hilaire peu après son arrivée à la tête du Ballet dans les conditions qu’on sait en remplacement d’Igor Zelensky, saison largement programmée par ce dernier mais qui aura permis à Laurent Hilaire d’observer la Compagnie à l’œuvre dans des styles allant de l’académique pur au contemporain élégant. C’est dans cette même veine que se modèle la proposition 2024-2025.
Un peu plus contractée en termes de volume de titres proposés, elle offre moult œuvres académiques et narratives.
– Prime au romantisme français d’abord : Hilaire fut un interprète estimé de James et nul doute qu’il pourra prodiguer ses conseils à ses danseurs lors de l’entrée au répertoire de La Sylphide de Pierre Lacotte, hommage au Maître disparu il y a un an. La production de Peter Wright de Giselle se refera quant à elle une beauté à l’occasion d’une Wiederaufnahme attendue.
– De grands ballets narratifs ou néo-classiques déjà à l’affiche de la saison en cours seront repris : c’est le cas d’Onéguine et de Roméo & Juliette de Cranko, qui côtoient donc deux saisons de suite Le Parc, ballet créé par Laurent Hilaire. Chacun est un grand hit du répertoire, les risques en termes de remplissage sont donc limités et cela permettra à la Compagnie d’approfondir son travail d’appropriation de ces œuvres mais présenter tant de redondances aussi concentrées dans une programmation est assez inhabituel !
– Il faudra guetter fin mai 2025 les distributions du Lac des Cygnes dans la version (totalement et génialement réimaginée) de John Neumeier, reprise en Wiederaufnahme et donc sans doute réglée par le Maître soi-même, qui sera alors dégagé de ses obligations hambourgeoises à l’issue d’un règne de 51 ans !
– La série de cartes blanches au cours desquelles des chorégraphes renommés ou expérimentés proposent de faire découvrir des oeuvres de la génération émergente se poursuit. Après Goecke et Preljocaj, c’est à Leon/Lightfoot qu’il reviendra de constituer le programme, toujours non annoncé, de ces soirées. Leur Schmetterling, récemment entré au répertoire de la compagnie bavaroise, sera par ailleurs repris.
– Du côté contemporain, nous aurons deux Triple bills faisant étalage de grands classiques du genre. Avec la soirée Bella Figura (Kylian), Faun (Cherkaoui), Le sacre du printemps (Pina Bausch), deux monuments du ballet seront offerts ; la seconde soirée Duato / Skeels / Eyal est là encore une reprise d’un programme de la saison en cours !
– Après Peeping Tom (…), c’est Lucia Lacarra, ancienne Étoile de la Compagnie et ballerine de légende désormais free-lance, qui sera invitée à présenter un spectacle créé en 2023, Lost Letters, avec Matthew Golding et un petit ensemble de 8 autres danseurs, co-production de théâtres espagnols. 70 minutes pour une soirée complète ; un peu chiche tout de même.
Rien de très défrisant, que du très rassurant, en totale continuité avec la saison actuelle ; totale continuité au point de relever du copier-coller facialement un peu paresseux avec beaucoup de séances de rattrapage pour des œuvres déjà données en 2023-2024. Nouvelle saison de transition avant que Laurent Hilaire ne montre une vraie patte programmatique propre à compter de la saison prochaine ?
En attendant, que d’occasions pour la nouvelle génération d’artistes et nouvelles recrues, singulièrement masculines, de construire une belle expérience dans les piliers du répertoire !
Concerts
Bayerisches Staatsorchester
Akademiekonzerte
Le Bayerisches Staatsorchester vient de fêter ses cinq-cents ans d’existence et c’est la référence historique en matière musicale à Munich. Que sur la place d’autres orchestres symphoniques aient depuis pris une place essentielle dans le paysage national et international comme les Münchner Philharmonikler et surtout le BRSO, l’Orchestre de la Radio Bavaroise aujourd’hui dirigé par Sir Simon Rattle et qui vient de fêter quant à lui ses 75 ans d’existence par des Gurrelieder qui ont fait accourir les amateurs, n’empêche pas le Bayerisches Staatsorchester (Orchestre d’État de Bavière) de tenir son rang comme orchestre symphonique et d’offrir depuis plus de deux siècles des « Akademiekonzerte » qui forment la saison symphonique traditionnelle de la Bayerische Staatsoper, avec six concerts par an, dont traditionnellement le GMD assure une forte partie (ici trois) sur les six.
Les autres concerts sont cette année dirigés par des chefs de la jeune à très jeune génération (classe 1982 pour Urbański, 1993 pour Guggeis, 2000 pour Peltokoski), sans laisser le podium la saison prochaine à des cheffes.
Quelques remarques :
- Le choix des chefs/cheffes est indépendant de la saison des opéras, ce qui rend la saison « autonome » par rapport à la saison d’opéra
- Les programmes explorent un répertoire large, qui dépasse les grands classiques. Cette saison, seule la Neuvième de Beethoven qui ouvre la saison est l’exception qui confirme la règle, dans une saison qui n’affiche ni Brahms ni Schubert ni Mahler, mais Schönberg, Sibelius, Dvořák, Stravinski, Bruckner, Zemlinsky, Chausson, Mendelssohn, Martin, Saariaho, Strauss et Korngold et donc une sacrée diversité de styles et de cultures musicales.
- Si on ne découvrira ni Jurowski, ni Urbański, ni Guggeis on découvrira peut-être à Munich Tarmo Peltokoski, le tout jeune (né en 2000) chef de l’orchestre National du Capitole de Toulouse et qui commence à apparaître sur tous les podiums qui comptent et a signé fin 2023 un contrat exclusif avec Deutsche Grammophon.
Une saison stimulante, sans doute influencée par les goûts de Vladimir Jurowski, qui imprime une couleur particulière au répertoire qu’il dirige et qu’il promeut, est-ce la raison pour laquelle des bruits circulent qu’il ne serait pas renouvelé comme GMD par le Ministère bavarois ? Ce serait une grosse bêtise, mais ce ne serait pas la première fois que les choix des politiques sont absurdes et illogiques.
1er Akademiekonzert
4, 5, 6 novembre 2024
Dir: Vladimir Jurowski
Arnold Schönberg
Un survivant de Varsovie op. 46
Ludwig van Beethoven
Symphonie n°9 en ré mineur op. 125
Hanna Elisabeth Müller (Soprano), Emily Sierra (Mezzosoprano), Daniel Behle (Ténor), Christof Fischesser (Basse)
2ème Akademiekonzert
25, 26 novembre 2024
Dir: Krzysztof Urbański
Emanuel Graf, Violoncelle
Antonín Dvořák
Concerto pour violoncelle en si mineur op. 104
Igor Strawinsky
Le sacre du printemps
3ème Akademiekonzert
11, 12 janvier 2025
Dir: Thomas Guggeis
Aigul Akhmetshina, mezzosoprano
Felix Mendelssohn Bartholdy
Die schöne Melusine op. 32
Ernest Chausson
Poème de l’amour et de la mer op. 19
Alexander Zemlinsky
Die Seejungfrau. Fantaisie pour orchestre
4ème Akademiekonzert
17, 18 février 2025
Dir : Vladimir Jurowski
Matthias Goerne, baryton
Frank Martin
Sechs Monologe aus Jedermann
Anton Bruckner
Symphonie n° 6 en la majeur
5ème Akademiekonzert
26, 27 avril 2025
Dir : Tarmo Peltokoski
Daniel Lozakovich, violon
Richard Strauss
Don Juan
Erich Wolfgang Korngold
Concerto pour violon en ré majeur op. 35
Kaija Saariaho
Ciel d’hiver
Jean Sibelius
Symphonie n°7 en ut majeur op. 105
6ème Akademiekonzert
2, 3 juin 2025
Dir: Vladimir Jurowski
Joseph Haydn
Symphonie n° 45 en fa dièse mineur Hob. I:45 Abschiedssymphonie
Dmitri D. Chostakovitch
Symphonie n°8 en ut mineur op. 65
Musique de chambre, récitals, concerts spéciaux et concerts du Studio
À côté des six programmes d’Akademiekonzerte qui constituent la saison symphonique, d’abord une saison de musique de chambre avec notamment :
6 concerts de musique de chambre (chacun flanqué d’un titre),
- Tous situés dans la Allerheiligen Hofkirche, une église bombardée et déconsacrée, désormais salle de concert et de conférences refaite en style néo-byzantin, située dans la Résidence, soit à deux pas de l’Opéra.
- Tous programmés le dimanche à 11h de chaque mois (sauf décembre et mars)
- 20 Octobre 2024 : « Trois fois cinq »
Trois quintettes à cordes
Bruch, quintette à cordes en mi bémol majeur
Beethoven, quintette à cordes en ut majeur op.29
Brahms, quintette à cordes en sol majeur op.111 - 17 Novembre 2024 : « Quatre cors pour un tuba »
Tcherepnin, Hindemith, Tippett, Danielsson
- 19 Janvier 2025 : « Quintettes à vents sur deux siècles »
Haydn, Villa-Lobos, Ibert, Zemlinsky, Nielsen
- 23 Février 2025 : « Pfitzner et Brahms »
Pfitzner : Trio pour piano en fa majeur op.8
Brahms : Quatuor pour piano en ut mineur op.60
- 6 Avril 2025 : « Hindemith et Bartók »
Hindemith, Quatuor pour clarinette violon, violoncelle et pianoBartók : Quintette pour piano en ut mineur op.3 Sz 23
- 18 Mai 2025 : « Polyphonie sur cinq siècles »
Di Lasso, Gibbons, Bach, Schumann, Glinka, Koechlin
Des Récitals
Récitals du Studio :
Six récitals où deux membres du studio se présentent au Künstlerhaus, Millerzimmer
Essentiellement le vendredi à 19h30 (sauf un dimanche de mars à 18h30)
Le Künstlerhaus est situé Lenbachplatz, à deux arrêts de Tram (19 et 21) du Nationaltheater
- Vendredi 8 novembre 2024, 19h30
- Vendredi 13 décembre 2024, 19h30
- Vendredi 17 janvier 2025, 19h30
- Vendredi 21 février 2025, 19h30
- Dimanche 16 mars 2025, 18h30
- Vendredi 20 avril 2025, 19h30
Grand récital du Studio
Au Cuvilliés Theater
Samedi 30 novembre 2024, à 19h30
Les concerts du Festival
26 juin, 10h
Messe d’ouverture du Festival
Église St Michael (NeuhauserStr.)
Solistes et Chœur de la Bayerische Staatsoper
Bayerisches Staatsorchester
Récitals et concerts de musique de chambre émaillent la période du Festival.
Récital des membres du Studio
Au Cuvilliés Theater
Dimanche 13 juillet 2025, à 19h30
Récitals
(Liederabende, avec de grands noms du chant)
Au Nationaltheater ou au Prinzregententheater
- 14 Juillet, 20h
Diana Damrau, soprano
Helmut Deutsch, piano
Nationaltheater
- 15 juillet, 20h
Gerald Finley, baryton
Isata Kanneh-Mason, piano
Prinzregententheater - 18 Juillet, 20h
Piotr Beczala, ténor
Helmut Deutsch, piano
Nationaltheater - 20 Juillet, 20h
Julia Kleiter, soprano
Christian Gerhaher, baryton
Gerold Huber, piano
Schumann
Prinzregententheater - 22 Juillet 20h
Christian Gerhaher, baryton
Gerold Huber, piano
Schumann
Prinzregententheater
- 24 Juillet, 20h
Konstantin Krimmel, baryton
Ammiel Bushakewitz, piano
Prinzregententheater - 26 juillet, 20h
Jonas Kaufmann ténor
Helmut Deutsch, piano
Nationaltheater
Concerts de musique de Chambre
Au Cuvilliés Theater, cinq concerts de musique de chambre
- 3 Juillet, 20h
« Octuor pour vents »
Raff, Sinfonietta op.188
Enescu, Dixtuor op.14
Beethoven, Octuor en mi bémol majeur op.103 - 10 juillet, 20h
« Grands quintettes pour piano »
Mozart, Concerto pour piano en La majeur KV 414 (version pour piano, deux violons, alto, violoncelle)
von Dohnányi, Quintette n°1 en ut mineur op.1
Schumann, Quintette pour piano en mi bémol majeur op.44 - 15 juillet 20h
« Widmann et Mozart »
Jörg Widmann, Tränen und Musen pour clarinette, violon, piano
Jörg Widmann, Passacaglia pour violon, violoncelle et piano
Mozart, Quintette pour clarinette en la majeur KV 581 - 23 juillet, 20h
« Quintette La Truite»
Mozart, Quintette pour basson et violoncelle KV 292 dans la version pour violoncelle et contrebasse
Reger, Trio à cordes n°1 en la mineur op.77b
Schumann, Quintette pour piano en La majeur op.post 114 D 667 « La truite » - 26 juillet, 20h
« Récital Blai Gumí Roca »
Blai Gumí Roca est première contrebasse solo du Bayerisches StaatsorchesterPfizner, Sextuor en sol mineur op.55
Bottesini, I puritani, duo pour violoncelle et contrebasse
Strauss(Josef), Die guten alten Zeiten, Valse op.26
Schulhoff, Concertino pour flûte, altro et contrebasse WV 75
Piazzola, Duo pour violon et contrebasse
Gumi, Nana Andaluza pour contrebasse
Cruxient, Divertimento de El Pario pour clarinette, contrebasse, batterie et piano.
Blai Gumi Roca , contrebasse et membres du Bayerisches Staatsorchester
A noter aussi quelques autres concerts dont ceux de ATTACA, l’orchestre des jeunes du Bayerisches Staatsorchester
Divers
Essentiellement une programmation riche pour les enfants entre ballets et théâtre musical, ou concerts commentés sans compter les représentations en saison à des tarifs spéciaux pour les familles, des ateliers autour de certaines œuvres (Elisir d’amore, Cenerentola, Giselle par exemple) ou des ateliers autour des activités lyriques et chorégraphiques (chant et mouvement, danse et force, rythme et son, jeu scénique et voix) voire un atelier plus long autour de Zauberflöte ou des Ateliers pour adultes (Yoga)
_________________________________
Programmation pour enfants
Pendant la SeptemberFest
21 septembre 2024
Création :
Renu Hossain, Anoosha Shastry : Sakuntalas Ring
Pièce de danse participative pour enfants et jeunes à partir de 10 ans
Chorégraphie Anoosha Shastry
Design sonore Renu Hossain (à partir de La Bayadère, enregistré par la Bayerisches Staatsorchester)
Avec le Bayerisches Staatsballett et invité
Vorderhaus, Nationaltheater
Reprise
Franziscka Angerer, Charlotte Edmonds : Wie der Fisch zum Meer fand
Pièce de danse pour enfants à partir de 4 ans
Avec le Bayerisches Staatsballett et invités
Königssaal du Nationaltheater
22 Septembre 2024 (14h)
Serguei Prokofiev, Peter und der Wolf (Pierre et le Loup)
Voir ci-dessous (concerts pour enfants)
Nationatheater
Novembre 2024
Création
Gustavo Strauss, Wyld
Pour enfants et jeunes à partir de 10 ans
Concept : Tristan Braun, Catherine Leiter
Mise en scène : Sarah Scherer
Chanteuses et chanteurs de la Bayerische Staatsoper
Membres du Bayerisches Staatsorchester
10 repr du 8 au 15 nov.
Grande salle de répétition du Nationaltheater
Janvier-Février 2025
Richard Whilds, Frank und Bert
Reprise
Théâtre musical pour enfants à partir de 4 ans
MeS: Friederike Blum
Chanteuses et chanteurs de la Bayerische Staatsoper
Membres du Bayerisches Staatsorchester
9 repr. du 22 janv. au 1er fév.
Grande scène de répétitions du Nationaltheater
Concerts pour enfants
Œuvres raffinées pour les petits, racontées ou dessinées
Wilfried Hiller, Michael Erde : Tranquilla Trampeltreu/Der Lindwurm und der Schmetterling
Concert pour enfants à partir de 5 ans
Dir. Mus. : NN
Implantation scénique : Catharina von Bülow
Chanteuses et chanteurs de la Bayerische Staatsoper
Bayerisches Staatsorchester
6 repr. du 21 au 25 juin 2025
Bergson Kunstkraftwerk (Centrale d’Art Bergson)
Am Bergson Kunstkraftwerk 2, Munich
22 Septembre 2024 (14h)
Serguei Prokofiev, Peter und der Wolf (Pierre et le Loup)
Dir : Azim Karimov
Illustrateur : Adam Higton
Avec récitant/Récitante
Bayerisches Staatsorchester
Pour enfants à partir de 4 ans
Nationaltheater
Octobre 2024
Wilfried Hiller, Alan Ridout, Munro Leaf
Tierische Begegnungen, die zertreute Brillenschlange/Ferdinand der Stier
(Rencontres animales, le serpent à lunettes trituré/Ferdinand le taureau)
Concert pour enfants à partir de 4 ans
Avec récitante
Clarinette, violon, violoncelle
5 repr. du 5 au 12 oct.
Vestiaire des fauteuils d’orchestre, Nationaltheater
Décembre 2024
Kinder erzählen für Kinder
Les enfants racontent aux enfants
Concert pour enfants à partir de 5 ans
(avec des œuvres de Mozart)
Praetorius Quartett
5 repr. du 14 au 20 déc.
Vestiaire des fauteuils d’orchestre, Nationaltheater
Mai 2025
Eine musikalische Reise durch die Romantik
(Un voyage musical dans le romantisme)
Concert pour enfants à partir de 5 ans
Brahms, Schubert, Schumann, Verdi
Kevin Conners, ténor
Anne Schätz, piano
7 repr. du 17 au 25 mai
Grande salle de Répétition, Nationaltheater
____________________
La saison ouvre par la désormais traditionnelle Septemberfest dans laquelle on a signalé quelques spectacles pour enfants ci-dessus sont organisés les 21 et 22 septembre
- Musik auf der Plaza, les cours de la Résidence envahies par la musique
- Portes ouvertes, ventes de costumes, visites des coulisses
- Deux représentations de ballet Würzel un Blättern dans le Nationaltheater à 20 h
- Le 22 sept. à 14h, Pierre et le Loup qu’on a évoqué ci-dessus
Le concert Oper für alle qui lance la saison hors les murs aura lieu à Oberammergau
Le 20 septembre 2024 à 19h
Direction : Ivan Repušić (directeur musical de l’Opéra de Leipzig à partie de 2025)
Bayerisches Staatsorchester
Avec Piotr Beczala, ténor et Aigul Akhmetshina, mezzo
Entrée gratuite, avec réservation.
Tandis que la non moins traditionnelle représentation Oper für Alle du Festival d’été est prévue :
Le 6 juillet 2024, 19h
W.A.Mozart : Don Giovanni
Dir. Mus : Vladimir Jurowski
MeS : David Hermann
Avec Konstantin Krimmel, Kyle Ketelsen, Michael Mofidian, Avery Amereau, Samantha Hankey, Vera-Lotte Böcker, Giovanni Sala, Christof Fischesser
Conclusion
La saison 2024-2025 est une saison solide d’un grand théâtre d’opéra de niveau mondial, doté d’un atout exceptionnel, son orchestre qui est l’un des meilleurs sinon le meilleur orchestre d’opéra en Europe. Certes, cette saison est un peu moins profilée que les dernières, (mais qui avaient été aussi l’objet d’autres critiques, disparues après les éclatants succès des Diables de Loudun (2022), de Guerre et Paix (2023) et de Die Passagierin (2024). Mais si ces œuvres sont « entrées au répertoire », elles n’y restent pas, par exemple Guerre et Paix empêche des reprises même moins fréquentes par l’énorme logistique exigée. Il faudra aller à Barcelone dans quelques années pour revoir cette production éblouissante. Il est dommage que les nouvelles productions ne soient pas au moins dans les années qui suivent toujours reprises avec régularité..
En effet, quand un théâtre possède de telles productions, il possède un trésor qui ne saurait être un joyau qu’on exhibe une seule fois ou deux. C’est vraiment la limite d’une politique d’œuvres nouvelles présentées qui est une bonne politique, mais pensée plus dans une logique de stagione que celle d’un théâtre de répertoire et donc de conservation. C’est dommage. Cela signifie aussi qu’il faut qu’une réflexion naisse à Munich et ailleurs sur une redéfinition du théâtre de répertoire.
Cette saison, on retrouve un soin un peu plus affirmé sur les distributions du répertoire, essentiel à Vienne ou à Munich. Ce sont les deux théâtres où le répertoire est déterminant et on a pu avoir l’impression qu’il était un peu négligé. Ce n’est pas le cas cette année avec des reprises vraiment stimulantes, à l’exception d’inexplicables ratages comme un Don Carlo ni fait ni à faire quand on a un chef de légende (Zubin Mehta) qui revient dans la fosse, et une belle production (Jürgen Rose).
On peut regretter aussi l’absence relative de Daniele Rustioni apprécié du public, et qui désormais, peut assurer aussi bien le répertoire italien que russe voire allemand. Se priver d’un aussi bon chef est peut-être un mauvais calcul.
Enfin si dans les compositeurs italiens Verdi et Puccini encore cette année se taillent la part du lion, avec une ouverture vers Donizetti, il manque à la Bayerische Staatsoper du Bellini : Sonnambula, Puritani devraient logiquement être présents, et surtout Rossini. En dehors de Barbiere di Siviglia et Cenerentola, régulièrement repris, Munich possède au répertoire Semiramide (Prod. David Alden) et Guillaume Tell (Prod. Antu Romero Nunes), il faudrait au moins Moïse (ou Mosè in Egitto) et un autre opera seria (Tancredi? La Donna del Lago ?)
Par ailleurs ce qui me peine dans une maison à laquelle je suis lié depuis bientôt un demi-siècle, c’est que certains rituels s’effilochent, d’ailleurs déjà pendant la période Bachler. Certes, on peut toujours discuter les rituels, mais Munich, c’était par exemple systématiquement le 31 juillet la clôture de la saison et du Festival par Die Meistersinger von Nürnberg.
Déjà Bachler l’avait fait sauter le 31 juillet, mais là on n’a pas joué Die Meistersinger von Nürnberg depuis 2018, dans le théâtre qui l’a créé. Je trouve cela problématique, car l’œuvre fait partie de l’ADN du théâtre. Il serait temps qu’on se réveille.
Autre rituel, Die Fledermaus le 31 décembre. La production a été jouée cette saison le 31 décembre parce que c’était la nouvelle production, et avec quel succès, mais pas la saison prochaine (ce sera la Fille du régiment, une comédie certes, mais pas très adéquate pour un 31 décembre). Fledermaus est repris, certes, mais en mars, parce qu’Amsterdam coproducteur la présente jusqu’au 29 décembre. Et si cette saison Die Fledermaus clôt le Festival, c’est sans Jurowski, qui en revanche fermera la saison suivante avec Das Rheingold. Il n’y aucune logique, et d’ailleurs pour la première fois Vladimir Jurowski consent à diriger à Munich un 31 juillet alors que ce devrait être simplement normal.
Dernier rituel typiquement germanique, Parsifal à Pâques, repris cette saison, mais pas la saison prochaine, alors que ce devrait être une sorte de rendez-vous implicite, même si la production actuelle (Audi/Baselitz) n’est pas vraiment excitante.
Ces reprises ritualisées sont des occasions pour le public de retrouver sa maison et de baliser l’année. Munich c’est d’abord une tradition (Strauss et Wagner), ensuite un répertoire, le plus large d’Allemagne, qu’il faut continuer d’étoffer : les grandes maisons comme Vienne, la Scala, le San Carlo, Munich sont des temples, et et comme les grands temples, elles doivent abriter et respecter les rituels.
Si Dorny introduit une ouverture nouvelle à des œuvres inconnues à Munich, c’est vraiment très bienvenu, pourvu que ces nouveautés deviennent quelque peu des habitudes, sinon ce sont des coups d’épée dans l’eau sans lendemain.
Enfin quelques remarques amères, toujours les mêmes
- il y a des productions qu’on n’a plus revues, victimes du Covid, maiss ans doute aps seulement: De la maison des Morts, de Janáček dans la production Castorf, et surtout Die Vögel (Les Oiseaux) de Braunstein, toujours de Castorf vu par quelques centaines de spectateurs seulement lors d’une seule représentation et pour le reste annulé à cause du Covid.
Frank Castorf n’est pas vraiment aimé à Munich… Certains lecteurs applaudiront, mais je continue de penser qu’il est injuste et délétère que l’argent public ait été dépensé pour une production qui n’a pas été présentée au public (enfin, une seule fois) et qui n’existe qu’en vidéo et que l’un des plus grands metteurs en scène allemands n’ait pas de traces dans le plus grand théâtre d’opéra d’Allemagne. - Le site internet de la Bayerische Staatsoper s’est à peine modifié mais non amélioré, il reste confus, peu lisible, peu accessible, avec un design chic sans doute, mais inefficace, peu convivial, on y a apporté quelques modifications qui sont comme des cautères sur une jambe de bois.
Un regard sur tous les sites des maisons comparables nous fait dire qu’en ce moment les sites rénovés ne sont pas souvent des réussites, mais celui de Munich est le pire du genre. Visiblement, personne dans les équipes munichoises ne le consulte ou ne sait le consulter.
Que tous les usagers ne cessent de le clamer n’est pas un argument dont on tient compte visiblement. Mais ce site est en revanche un argument contre le théâtre et c’est dommage.
Même remarque sur la brochure de saison, joli objet élégant mais ni lisible ni compréhensible dans sa structure.
Il est donc si difficile d’admettre après trois ans, qu’on a fait une erreur de ligne et de design ?
Tout cela n’empêche pas d’encourager les amateurs à se rendre à Munich qui reste un théâtre-phare de l’opéra européen. Le théâtre de répertoire à l’allemande est un théâtre qui préserve le passé et le cultive tout en ouvrant sur l’avenir, c’est cet équilibre qui est sans doute difficile aujourd’hui tout particulièrement, mais qui reste essentiel dans ce type de maison.