LA SAISON 2024-2025 DE LA BAYERISCHE STAATSOPER DE MUNICH

Le Nationaltheater de Munich

La nouvelle saison de la Bayerische Staatsoper se place sous une célèbre citation de Dante « Amor ch’a nullo amato amar perdona… » et se propose d’explorer les vicissitudes diverses de l’amour entre tragédie et comédie. Elle combine raretés et pièces de répertoire, mais à la différence des années précédentes, ce ne sont pas des raretés spectaculaires comme Les Diables de Loudun, Guerre et Paix ou Die Passagierin. Ce sont des raretés sages, comme Die Liebe der Danae de Richard Strauss (l’un des compositeurs « maison »), qu’on n’a pas repris depuis l’époque de Sawallisch et qui n’a fait l’objet que de trois productions à Munich (1953, 1967, 1988) ou comme Pénélope de Fauré, jamais joué à Munich, un opéra qui n’est même pas encore entré d’ailleurs au répertoire de l’Opéra de Paris, monté ici pour le centenaire de la mort de Fauré.

On retrouvera le Festival Ja, Mai ! avec la programmation de Matsukaze, qui avait dû être reportée il y a deux ans, et celle de Das Jagdgewehr (le Fusil de chasse) une création qui remonte à 2018 à Bregenz.
Combien d’entre nous ont-ils déjà vu sur scène un de ces quatre titres ?
Contrairement à ce qu’on pense habituellement, le répertoire munichois est moins étendu que celui de Vienne, avec de singulières surprises, comme cette Dame de Pique dont nous signalions la création in loco 40 ans après la création. Et le public munichois doit encore découvrir bien des Donizetti et bien des Rossini. La fille du régiment a fait l’objet de 4 productions depuis 1843, mais la dernière remonte à 1935, soit il y a 90 ans à peu près. Kat’a Kabanova, n’en est qu’à sa troisième production à Munich (les deux autres : 1947, 1999) et la popularité de l’œuvre aujourd’hui imposait d’y revenir.

Un dyptique aussi universel que Cavalleria Rusticana et Pagliacci n’a pas comme à Vienne bénéficié d’une mise en scène de Ponnelle régulièrement reprise. La dernière production remonte à 1978 (Giancarlo del Monaco). Il était temps, là encore, de penser à reprogrammer ce grand must de l’opéra italien. La maison avait aussi besoin d’un nouveau Don Giovanni, dont la dernière production assez pâle remonte à 2009.
Enfin, si on peut discuter l’absolue nécessité d’un nouveau Ring, car le précédent (Kriegenburg) plutôt réussi pouvait encore durer, la présence de Tobias Kratzer et de Vladimir Jurowski aux commandes donne évidemment à ce projet bien des attraits.
Bref à une exception près (le Ring) les autres productions nouvelles (et je ne compte pas le Festival Ja,Mai !) s’imposent sans l’ombre d’une discussion.

Même si du côté du répertoire, certaines reprises sont discutables ou franchement problématiques, le profil général est assez satisfaisant, avec des distributions souvent séduisantes et l’arrivée de chanteurs solides, comme on le verra dans le détail.
C’est donc une saison peut-être pas très fun pour les grands amateurs qui parcourent les opéras d’Europe, et qui regardent avec distance La Fille du régiment ou Cavalleria Rusticana qui ne sont pas du millet pour leur serin raffiné, elle me paraît plutôt solide et digne de cette maison, susceptible aussi de maintenir haute la fréquentation qui a retrouvé sa vitesse de croisière (avec les recettes qui correspondent).

Enfin, pour toutes les salles d’opéra, la programmation doit tenir compte de la raréfaction des stars, qui abandonnent les scènes comme Anja Harteros ou qui atteignent sinon la limite d’âge, du moins en sont proches ; quant aux nouvelles stars, les Grigorian ou Davidsen, elles ne peuvent se démultiplier ni tout chanter et donc nous aurons droit aussi à des chanteurs et chanteuses tout venant. Nous sommes en panne de ténors, c’est chronique, mais on trouve dans cette saison des jeunes comme Freddie De Tommaso ou Giovanni Sala, des gages d’avenir. En revanche, le marché lyrique ne manque pas de barytons, et même de très grands, ni d’ailleurs de basses.
Quant aux chefs, Munich en affiche une bonne variété, plutôt meilleurs dans le répertoire que lors de la période Bachler ou qu’à Vienne. Ce qui fait indiscutablement monter le niveau moyen des exécutions, d’autant qu’en fosse officie l’une des phalanges les plus talentueuses de l’univers lyrique, le Bayerisches Staatsorchester, au son incomparable et à la régularité d’horloge, régulièrement désigné comme l’orchestre de fosse de l’année.
Ainsi au total une solide saison qui affichera des soirées qui valent le voyage,

Sans peut-être le « wow » qui fait rêver ; mais les saisons sont faites pour le public le plus large, et non pour les amateurs qui courent les salles.

 

OPÉRA

Nouvelles productions

Octobre-Novembre 2024/ Juillet 2025
Richard Wagner : Das Rheingold

5 Repr. 27 oct-10 nov. / 2 repr. les 28 et 31 juillet – Dir : Vladimir Jurowski / Prod : Tobias Kratzer
Avec Nicholas Brownlee, Sean Panikkar, Markus Brück, Matthias Klink, Ekaterina Gubanova, Wiebke Lehmkuhl etc…
Ce qui fait l’attrait c’est le chef et la production. La distribution sans être un repoussoir n’est pas de celles qui font rêver. L’intérêt c’est évidemment d’afficher des noms un peu plus neufs comme l’Alberich de Markus Brück, ou le Wotan de Nicolas Brownlee (faute de mieux), sinon le Loge de Sean Panikkar pour lequel je nourris quelques doutes alors que Matthias Klink, ici Mime, était si convaincant à Zürich en Loge. Mais tout le monde y courra, comme on court tous à l’appel d’un nouveau Ring, et encore plus s’il est signé Kratzer/Jurowski.

 

Décembre 2024-Janvier 2025

Gaetano Donizetti : La fille du régiment
6 repr. du 22 déc au 6 janvier/2 repr les 28 juin  et 1er juillet 2025 – Dir : Stefano Montanari / Prod : Damiano Michieletto
Avec Pretty Yende – Xabier Anduaga (Dec-Janvier)/Lisette Oropesa-Lawrence Brownlee (Juin/Juillet), Susan Graham, Misha Kiria etc…
Nouvelle production d’une œuvre non donnée à Munich depuis un peu moins d’un siècle, confiée à Damiano Michieletto qu’on espère plus inspiré que par sa mortelle Aida dans cette salle. Au pupitre Stefano Montanari, adoré de l’orchestre et spécialiste de ce répertoire qui le fera sauter et tressauter, et avec une double distribution séduisante à tous points de vue. En Marquise de Berkenfield Susan Graham (comme à Paris), retour d’une grande dans un répertoire où elle fut rare, et l’excellent Misha Kiria comme Sulpice. On se demande simplement quelle légende Munich ira chercher pour incarner la fugace Duchesse de Crackentorp ?

Février-Juillet 2025

Richard Strauss : Die Liebe der Danae
5 repr du 7 au 22 fév. 2025/2 repr. les 19 et 22 juillet 2025 – Dir : Sebastian Weigle / Prod : Claus Guth
Avec Christopher Maltman, Malin Byström, Andreas Schager, Vincent Wolfsteiner etc…
Du solide et du (relativement) traditionnel. Sebastian Weigle a remporté de gros succès in loco dans Die Frau ohne Schatten et Lohengrin les saisons précédentes ; c’est un chef qui est une garantie de niveau, et très rassurant pour un orchestre à cause de sa connaissance solide du répertoire. Quant à Claus Guth c’est aujourd’hui un des classiques de la mise en scène, qui s’attaque à une œuvre qui favorise sans aucun doute son goût des méandres de la psychologie. Christopher Maltman et Andreas Schager éclairent la distribution, même si j’ai plus de distance avec Malin Byström, voix puissante, mais pas très séduisante ni inspirée. Qu’importe, il faut se précipiter pour écouter une œuvre de Strauss très rare sur les scènes.

 

Mars 2025 

Leos Janáček: Kat’a Kabanova
5 repr. du 17 mars au 30 mars/1 repr le 7 juillet –  Dir Mirga Gražinytė-Tyla / MeS : Krzysztof Warlikowski
Avec Corinne Winters, Pavel Černoch, Violeta Urmana, John Daszak etc…
Janáček est un des compositeurs les plus partagés dans le monde lyrique aujourd’hui, mais moins fréquent malgré tout à Munich. Salzbourg en a présenté une version frappante signée Barrie Kosky en 2022, après celle tout aussi forte de Marthaler au début des années 2000. Aujourd’hui, « LA » Kat’a c’est Corinne Winters, à Salzbourg mais aussi à Genève, à Lyon, à Stuttgart. Il était légitime qu’elle le fût aussi à Munich. Autour d’elle, une très belle distribution avec des chanteurs indiscutables, Černoch, Urmana, Daszak.
Krzysztof Warlikowski après L’affaire Makropoulos (Paris, Madrid) et De la maison des morts (Londres, Lyon, Rome) revient à Janáček, l’un de ses compositeurs favoris et ce devrait être un événement.

Mai 2025 : Festival Ja, Mai !
Le Festival Ja, Mai ! est reprogrammé cette saison et il est confié au Studio de la Bayerische Staatsoper, particulièrement valeureux. Ce festival permet non seulement de découvrir des œuvres moins connues ou récentes, mais aussi des artistes qui sont le futur de la musique et de l’opéra.

Cuvilliés Theater

Thomas Larcher : Das Jagdgewehr
5 repr. du 2 mai au 11 mai 2025 – Dir : Francesco Angelico / Prod :  Ulrike Schwab
Avec Juliana Zara, Eirin Rognerud, Dafydd Jones etc…
Cuvilliés Theater
La cohérence entre les deux œuvres composant le Festival Ja, Mai! , c’est le Japon, la culture et la littérature japonaise puisque le livret de Friederike Gösweiner se fonde sur le roman de Yasushi Inoue « Le fusil de chasse ». Il s’agit de l’évocation de trois lettres de femmes adressées au chasseur Josuke Misugi, une sorte d’exploration psychologique transformée en opéra par Thomas Larcher en 2018 qui signait là sa première œuvre lyrique créée à Bregenz. C’est le chef italien Francesco Angelico, directeur musical à Kassel qui dirige l’orchestre et Ulrike Schwab, metteuse en scène émergente qui a remporté le prix « Next generation Gerard Mortier » à Salzbourg en 2021 et qui commence à travailler régulièrement sur les scènes de plus en plus importantes (par exemple Mahagonny cette année à Stuttgart).

Toshio Hosokawa : Matsukaze
5 repr du 3 au 11 mai 2025 – Dir : Alexandre Bloch / Prod : Lotte van den Berg- Tobias Staab
Avec Seonwoo Lee, Natalie Lewis, Paweł Horodyski, Bruno Khoury e
D’après une pièce du Maître Zeami (XVe siècle), Matsukaze est une œuvre onirique sur l’amour, la mort, la permanence des sentiments profonds et le retour à la réalité. La pièce intimiste sera mise en scène par Lotte van den Berg et Thomas Staab, tandis que l’orchestre (Le Münchner Kammerorchester) sera confié à Alexandre Bloch, un des très bons chefs français.
Utopia (anciennt Reithalle)

Mai-Juin 2025/Juillet 2025

Pietro Mascagni : Cavalleria Rusticana
Ruggero Leoncavallo : Pagliacci
7 repr. du 22 mai au 12 juin/2 repr les 9 et 12 juillet – Dir : Daniele Rustioni (mai-juin)/Andrea Battistoni (juillet) – Prod :  Fabrizio Micheli
Avec
Cavalleria : Yulia Matochkina (mai-juin)/Ekaterina Semenchuk (juillet), Vittorio Grigolo, Rosalyn Plowright, Wolfgang Koch
Pagliacci : Ailyn Pérez, Jonas Kaufmann/Riccardo Massi (25 mai/12 juin), Wolfgang Koch, Mattia Olivieri
Santuzza devait être Anja Harteros, elle a déclaré forfait dans un rôle où elle nous aurait sans doute chavirés… regrets…
Le dyptique le plus populaire de l’opéra revient à Munich dans une production de Fabrizio Micheli, le dynamique animateur du festival Donizetti de Bergame et l’un des metteurs en scène italiens les plus imaginatifs aujourd’hui. La direction en est confiée à Daniele Rustioni (en mai-juin), très populaire à Munich à chacune de ses apparitions devenues rares. C’est Andrea Battistoni qui assurera les représentations du Festival. Du côté des ténors, le très expansif Vittorio Grigolo, qui reste une des plus belles voix italiennes, et Jonas Kaufmann en Canio devraient attirer des flux de public, d’autant qu’ils sont entourés de noms flatteurs, Mattia Olivieri, Wolfgang Koch… Mamma Lucia sera une des grandes du passé comme il se doit, Rosalind Plowright, Santuzza de dernière minute confiée à Yulia Matochkina en alternance avec Ekaterina Semenchuk (faute de grives…) et Nedda sera Ailyn Pérez, un nom connu à défaut d’être une voix passionnante. Tout le monde y courra.

Juin-Juillet 2025:

Wolfgang Amadé Mozart :  Don Giovanni
5 repr. du 27 juin au 8 juillet – Dir : Vladimir Jurowski/Prod : David Hermann
Avec : Konstantin Krimmel, Christof Fischesser, Vera Lotte Böcker, Giovanni Sala, Samantha Hankey, Kyle Ketelsen, Michael Mofidian, Avery Amereau.
C’est la première fois depuis l’arrivée de Serge Dorny que le Festival ouvre sur un titre indiscutable du grand répertoire d’opéra, puisqu’il s’agit de Don Giovanni, l’opéra des opéras qui clôt les nouvelles productions de la trilogie Da Ponte entamées il y a deux saisons avec Cosi fan tutte (Benedict Andrews) puis Le Nozze di Figaro (Evgenyi Titov). Distribution essentiellement jeune, si l’on excepte Christof Fischesser et l’excellent Kyle Ketelsen, dans laquelle on note Michael Mofidian (Masetto), dont l’excellence a été souvent remarquée lorsqu’il était dans le « Jeune ensemble » de Genève, GiovannI Sala en Ottavio désormais consommé et bien sûr Konstantin Krimmel, qui émerge aujourd’hui comme l’une des voix les plus intéressantes dans Mozart qui va affronter Don Giovanni. Du côté féminin, Samantha Hankey en Elvira convaincra—t-elle autant qu’en Octavian ? Vera-Lotte Böcker, actuellement très demandée relèvera le gant de Donna Anna… En manque de grandes chanteuses mozartiennes, toute proposition doit être accueillie. Vladimir Jurowski dirige, ce qui est évidemment une garantie de solidité, même si on peut discuter son Mozart. Reste à souhaiter que David Hermann soit aussi convaincant comme metteur en scène que dans son Entführung aus dem Serail  zurichois, et marque plus que les nouvelles productions locales des deux autres « Da Ponte », certes dignes, mais pas référentielles. Don Giovanni reste toujours un risque, une inconnue parce que la plupart des « grands » metteurs en scène s’y sont cassé les dents.

 

Juillet 2025 :

Gabriel Fauré : Pénélope
5 repr. du 18 au 29 juillet – Dir : Susanna Mälkki / Prod : Andrea Breth
Avec Brandon Jovanovich, Loïc Felix, Leigh Melrose, Ena Pongrac, Victoria Karkacheva, Rinat Shaham
Prinzregententheater
Œuvre rare, qui avait fait l’objet d’une belle production d’Olivier Py à l’Opéra national du Rhin en 2015 dirigée par le regretté Patrick Davin, Pénélope entre au répertoire de la Bayerische Staatsoper, présenté dans le magnifique écrin du Prinzregententheater, parfaitement adapté à cette œuvre antiquisante.
La pièce, grande méditation sur l’absence, est confiée à Andrea Breth, une metteuse en scène qui ne m’a jamais bien enthousiasmé, encore moins dernièrement sa Salomé aixoise, qu’on a l’air de privilégier quand on a à raconter de grandes histoires de femmes (Salomé…Butterfly à Aix et maintenant Pénélope) et, ce qui est bien plus stimulant, à la baguette de Susanna Mälkki, qui fait donc cette saison ses premiers pas à Munich, après avoir dirigé une reprise de Nozze di Figaro en janvier. Nul doute qu’elle saura approfondir et faire découvrir de manière claire le langage de Fauré. La distribution est surprenante, avec peu de chanteurs français sinon l’excellent Loïc Félix en Antinoüs et Hélène Carpentier en Alcandre. Pénélope, c’est Victoria Karkacheva, belle voix et belle actrice qui appartient à la troupe de la Bayerische Staatsoper, Ulysse, Brandon Jovanovich, pour qui je nourris toujours des doutes (mais ils doivent être rares, ces ténors qui consentent à apprendre un rôle qui n’est pas promis à être repris souvent). Heureusement, Leigh Melrose qui est un formidable acteur et chanteur sera Eurymaque.

 

____________________

REPERTOIRE

Septembre-Octobre

Giacomo Puccini : Tosca
4 repr du 23/09 au 2/10 Dir : Oksana Lyniv / Prod. Kornél Mundruczó
Avec Lise Davidsen, Bryn Terfel, Freddie De Tommaso
Juste pour l’Oktoberfest, une distribution de grand niveau avec le ténor Freddie De Tommaso dont à juste titre tout le monde parle, Bryn Terfel en Scarpia et Lise Davidsen en Tosca, cela devrait produire des décibels … Pas sûr qu’Oksana Lyniv soit une grande puccinienne, mais si vous êtes à Munich, on peut difficilement manquer ça.

Octobre

Erich-Wolfgang Korngold : Die Tote Stadt
4 repr. Du 1er au 10 octobre : Dir : Lothar Koenigs / Prod. Simon Stone
Avec Klaus-Florian Vogt, Vida Miknevičiūtė, Sean Michael Plumb
Belle distribution et chef solide pour cette reprise. Il faudra un peu oublier Kaufmann, Petersen et Petrenko, mais avec Vogt et Miknevičiūtė, cela devrait fonctionner aussi. Donc ne pas hésiter si vous êtes à Munich.

 

Giacomo Puccini : Turandot
5 repr. du 6 au 19 oct – Dir : Antonino Fogliani / Prod. Padrissa/La fura dels Baus
Avec Sondra Radvanovski, Yonghoon Lee, Selene Zanetti, Vitaly Kowaljow
Fogliani est un excellent chef, Radvanovsky une très grande Turandot, le reste suivra forcément mais assez loin derrière. Du très bon répertoire.

Gyorgy Ligeti : Le Grand Macabre
3 repr. du 20 au 26 octobre : Dir : Kent Nagano / Prod : K.Warlikowski
Avec Michael Nagy, Benjamin Bruns etc…
La reprise de la nouvelle production du Festival 2024, garantie par le chef, l’un des grands pour ce répertoire, et par le metteur en scène, un Warlikowski qui devrait étonner avec à la clef une magnifique distribution.

Octobre-Novembre 2024
Gaetano Donizetti : L’Elisir d’amore
4 repr. du 25 oct. au 7 nov. Dir Michele Spotti / Prod. David Bösch
Avec Ambrogio Maestri, Mané Galoyan, Liparit Avétisyan, Andrzej Filończyk
Bonne reprise de répertoire avec un excellent chef (Spotti), un Ambrogio Maestri désormais de légende dans Dulcamara, un Andrzej Filończyk toujours notable dans ce répertoire qu’il connaît sur le bout des ongles, et une production de David Bösch vraiment à voir, l’une des meilleures de l’œuvre et un pilier du répertoire local. Pour le reste ce sont des voix d’avenir.

Novembre 2024

Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor
4 repr. du 9 au 20 nov. Dir : Aziz Shokhakimov / Prod. Barbara Wysocka
Avec Adela Zaharia, Xabier Anduaga, Vladislav Sulimski, Riccardo Fassi
Distribution solide avec Anduaga dans Edgardo, Adela Zaharia en Lucia qui est plutôt une bonne chanteuse, et le reste du cast flatteur (Sulimski, Fassi…). Aziz Shokhakimov surprenant dans ce répertoire, mais pourquoi pas,
Si vous passez par là.

Mieczysław Weinberg : Die Passagierin
3 repr. les 15, 18, 21 nov. Dir : Azim Karimov/Prod : Tobias Kratzer
Avec Christina Bock, Elena Tsallagova, Charles Workman, Jacques Imbrailo
Plus de Sophie Koch, mais Christina Bock. Pour le reste, les mêmes sur le plateau, sauf en fosse où Jurowski laisse la place à son protégé et assistant Azim Karimov.
Qu’importe, c’est une production extraordinaire, à voir séance tenante.

Giuseppe Verdi : Aida
5 repr. du 1er au 16 dec. Dir : Francesco Ivan Ciampa/Prod : Damiano Michieletto
Avec : Elina Garança, Elena Stikhina, Amatuvshin Enkhbat, Arsen Soghomonyan
Garança, oui, cent fois oui : elle réveillera peut-être de l’ennui cette production peu inspirée de Damiano Michieletto, Stikhina sans intérêt aucun dans le répertoire italien. Enkhbat dans un rôle pas assez raffiné pour lui. Peut-être une agréable surprise du côté de Soghomonian, et en fosse, du solide avec Francesco Ivan Ciampa. J’y retournerai quand Munich aura enfin une idée pour un autre soprano en Aida…

Engelbert Humperdinck : Hänsel und Gretel
5 repr. du 2 au 8 dec. Dir : Robert Jindra/Prod : Richard Jones
Avec Angela Brower/Miriam Mesak/Wolfgang Ablinger Sperrhacke
Production traditionnelle pour les alentours de Saint Nicolas, ce sera plein d’enfants et on verra le bonheur d’aller à l’opéra.

Giuseppe Verdi: Macbeth
3 repr. Du 14 au 20 dec. Dir : Andrea Battistoni / Prod. Martin Kušej
Avec Sondra Radvanovski, Gerald Finley, Jonathan Tetelman, Dmitry Ulyanov
Même avec Tetelman qui braille bien et porte beau sans savoir ce qu’est interpréter, même dans la production de Martin Kušej qui n’excite pas la curiosité, on ne peut manquer le couple Radvanovski-Finley, d’autant qu’en fosse officie Andrea Battistoni, qui n’est pas un mauvais. Ça oui, ça vaut le voyage.

Décembre 2024/Janvier 2025

W.A.Mozart: Die Zauberflöte
6 repr. du 27 déc. au 10 janvier 2025. Dir : Nikolaj Szeps-Znaider / Prod : August Everding
Avec Tareq Nazmi, Giovanni Sala, Jessica Pratt, Ying Fang, Konstantin Krimmel
Voilà que Jessica Pratt s’exporte hors d’Italie où elle a fait les beaux soirs rossiniens et belcantistes. Une belle distribution, qui fait entendre Giovanni Sala, le ténor lyrique italien qui monte dans Mozart, Konstantin Krimmel, le jeune baryton en vogue et l’excellent Tareq Nazmi.
Et le chef Nikolaj Szeps-Znaider directeur musical de l’orchestre national de Lyon, n’a pas mauvaise réputation.
Alors, si vous avez envisagé des fêtes à Munich, à voir d’autant que la production d’August Everding est légendaire et vaut le voyage.

Janvier 2025

Wolfgang Amadé Mozart: Le nozze di Figaro
3 repr. du 14 au 19 janv. Dir : Susanna Mälkki / MeS : Evgeny Titov
Avec Peter Mattei, Golda Schultz, Louise Alder, Konstantin Krimmel, Willard White, Dorthea Röschmann, Tansel Akzeybek etc…
Pour trois représentations seulement, à ne pas manquer à cause de Peter Mattei et Golda Schultz ainsi que pour la curiosité d’entendre Susanna Mälkki dans Mozart. Pour tous les autres, ils sont excellents et on les a déjà entendus lors de la première en 2023, même si je continue d’affirmer qu’Olga Kulchynska est une Susanna (celle de la prod. Loy à Munich) autrement plus émouvante et juste que Louise Alder.

Gaetano Donizetti : Lucrezia Borgia
4 repr. du 21 au 31 janv. – Dir : Antonino Fogliani/MeS : Christof Loy
Avec Erwin Schrott, Angela Meade, Maria Barakova, Pavol Breslik etc…
On en manque pas Lucrezia Borgia, qui fit les beaux jours d’Edita Gruberova dans cette maison. Ici c’est Angela Meade, spécialiste de ce répertoire qui reprend le rôle, même si elle a pas mal déçu dans ses dernières apparitions, Erwin Schrott sera le grand méchant Alfonso (il adore ça) et Pavol Breslik très populaire à Munich sera Gennaro. En Maffio Orsini, débuts de Maria Barakova, pas si familière avec le répertoire italien, mais très bonne mezzo. En fosse, Antonino Fogliani ce qui est une garantie.

Janvier-Février 2025

Giuseppe Verdi: Un Ballo in maschera
5 repr. du 26 janv au 8 fév. – Dir : Andrea Battistoni/ MeS : Johannes Erath
Avec Igor Golovatenko, Charles Castronovo, Nicole Car, Iulia Matochkina, Erika Baikoff
Dans un opéra aussi risqué que Ballo in Maschera, on aurait préféré voir affichée une Radvanovski qu’une Nicole Car, pas réputée pour être une verdienne pur jus (et même impur) : quand les responsables du casting à Munich comprendront quelque chose à la vocalité verdienne, ils apprendront peut-être qu’Amelia est l’un des rôles les plus périlleux de tout Verdi. Dans la distribution réunie, seul Igor Golovatenko est vraiment à la hauteur de la situation, Castronovo est le ténor à tout faire pour le répertoire italien à Munich, loin d’être indigne d’ailleurs, mais on pourrait en essayer d’autres, Yulia Matochkina est pour Ulrika quelqu’un de solide et l’Oscar d’Erika Baikoff, toute nouvelle entrée dans la troupe, peut être intéressant. Battistoni en fosse, c’est très bien, mais où est Rustioni pour ce grand chef d’œuvre du répertoire verdien ? La production créée en 2016 de Johannes Erath passe la rampe ce qui est déjà exceptionnel pour un titre comme Ballo in maschera, avec alors en fosse Zubin Mehta et sur scène Anja Harteros et Piotr Beczala...

Il y a des fautes de goût et de sens peu pardonnables : on ne peut distribuer une telle œuvre avec l’intelligence (?) artificielle.

Février 2025

Giacomo Puccini : La Bohème
4 repr. du 10 au 20 févr. – Dir : Carlo Rizzi / MeS : Otto Schenk
Avec Angel Blue, Miriam Mesak, Pene Pati, Sean Michael Plumb
Une (belle) production emblématique de la maison que je vis jadis dirigée par Carlos Kleiber (avec Freni et Pavarotti)… Un titre tiroir-caisse pour toutes les maisons d’opéra, qu’on peut combiner en février avec Die Liebe der Danae. En fosse, le très solide Carlo Rizzi, une assurance de sécurité pour les orchestres, et sur scène, les débuts in loco de Pene Pati, très peu connu en Allemagne, et Angel Blue, l’une des voix américaines avec le vent en poupe, qui elle aussi fait ses débuts munichois. Tout le reste de la distribution puise dans les forces locales pour l’essentiel. Pour les amateurs de jolies voix et curieux de voir l’accueil du public, ça vaut le coup. Mais dans Bohème tout passe.

 

Février-mars 2025

Johann Strauss : Die Fledermaus
5 repr. du 23 fév. au 4 mars – Dir : Vladimir Jurowski/MeS : Barrie Kosky
Avec Georg Nigl, Julia Kleiter, Martin Winkler, Katharina Konradi etc…
Encore combinable avec Die Liebe der Danae ou simple but de voyage, cette production de Fledermaus vaut de toute manière à elle seule le déplacement, d’autant que dans la fosse officie Vladmir Jurowski. Certes, on aurait pu espérer que cette production eût pu être programmée le 31 décembre, dans la grande tradition, mais il fallait sans doute pactiser avec l’agenda du chef… Qu’importe, on y retrouve presque tous les protagonistes de la Première en décembre 2023 à l’exception de Julia Kleiter qui chante Rosalinde, sans doute plus à l’aise vocalement que Diana Damrau. Il n’y a pas d’hésitation. Courez-y d’un coup de TGV.

 

Mars 2025

Un mois de mars riche et varié avec six productions (en incluant Fledermaus) dont la majorité sont vraiment intéressantes et bien distribuées.

Georges Bizet : Carmen
5 repr. du 2 au 16 mars – Dir :  Alexandre Bloch/ MeS :  Lina Wertmüller
Avec Piotr Beczala, Rosa FEola, Jérôme Boutillkier, Clémentine Margaine etc…
Il serait temps de remiser la vieille production de Lina Wertmüller mais monter un must du répertoire comme Carmen demande une réflexion assez subtile sur la question de la mise en scène. La carrière mondiale de celle de Bieito dans de nombreux théâtres internationaux montre que l’imagination n’est pas au pouvoir en la matière. Saluons l’arrivée d’Alexandre Bloch dans la fosse munichoise après avoir dirigé un autre orchestre dans Matsukaze le mois précédent. Rien à dire sur la distribution qui devrait attirer les foules avec le retour de Piotr Beczala qui sera Don José, la Micaela poétique de Rosa Feola et les débuts munichois de Jérôme Boutillier en Escamillo, sans parler de la Carmen de Clementine Margaine, un must.

Leos Janáček : La petite renarde rusée
3 repr. du 8 au 14 mars 2025 – Dir : Lothar Koenigs /MeS : Barrie KoskyAvec Wolfgang Koch, Elena Tsallagova, Angela Brower etc…
Une reprise de cette production de Janáček pour offrir au public intéressé la possibilité de combiner éventuellement avec la nouvelle production de Kat’a Kabanova. Ceux qui peuvent voyager pourraient ainsi combiner La petite renarde rusée, Carmen et Kat’a ce qui vu les distributions, pourrait intéresser. La production de Barrie Kosky, très poétique et assez minimaliste n’est pas l’une de ses plus spectaculaires mais est de bonne facture, la direction est confiée au solide Lothar Koenigs, et dans la distribution on retrouve le magnifique trio Wolfgang Koch, Elena Tsallagova et Angela Brower. De quoi satisfaire les plus exigeants.

Richard Strauss : Der Rosenkavalier
3 repr. du 23 au 30 mars 2025 – Dir : Vladimir Jurowski/MeS : Barrie Kosky
Avec Marlis Petersen, Brindley Sherratt, Liv Redpath, Johannes Martin Kränzle, Samantha Hankey, Daniela Köhler, Claudia Mahnke, Gerhard Siegel etc…
Petite série superbement distribuée, avec des nouveaux venus (Brindley Sherratt en Ochs et Liv Redpath, splendide voix si adaptée à Sophie), même si en Ochs je préfère toujours un artiste germanophone, et toujours en fosse Vladimir Jurowski dans la mise en scène magique de Barrie Kosky. Cela ne se manque pas, surtout qu’on peut combiner avec Kat’a Kabanova la nouvelle production du mois et une reprise de Fliegende Holländer qui vaut des premières au vu de la distribution. 

Richard Wagner: Der fliegende Holländer
3 repr. du 25 au 31 mars 2025 – Dir : Mikko Franck/MeS : Peter Konwitschny
Avec Gerald Finley, Tansel Akzeybek, Asmik Grigorian, Franz-Josef Selig, Benjamin Bruns, Natalie Lewis.
SI Mikko Franck n’annule pas, il descendra en fosse à Munich pour la première fois (enfin…) ce pourrait être un des musts de l’année, car réunir une telle distribution est exceptionnel dans une production qui ne vieillit pas et qui fait encore les beaux soirs munichois, toujours avec succès. Donc, mars est riche à Munich et mérite un voyage sino un séjour.


Avril 2025

Giacomo Puccini : Madama Butterfly
3 repr. du 3 au 8 avril – Dir : Emmanuel Villaume /MeS Wolf Busse
Avec Elena Guseva, Stefan Pop, Aleksei Isaev, Irene Roberts etc…
Elena Guseva est une Butterfly intéressante, mais flanquée d’un Pinkerton qui ferait mieux de ne pas bouger de son navire de guerre… Pour le reste, du répertoire, un peu tiroir-caisse.

Gioachino Rossini : La Cenerentola
3 repr. du 4 au 9 avril – Dir : Gianluca Capuano /MeS : Jean-Pierre Ponnelle
Avec Vasilisa Berzhanskaja, Jonah Hoskins, Sean Michael Plumb, Micha Kiria, Roberto Tagliavini etc…
Une production historique, à voir absolument à Milan ou à Munich.
Elle bénéficie ici de plusieurs atouts dont la direction musicale experte de Gianluca Capuano, désormais consacré spécialiste ès Cenerentola tant il dirige l’œuvre de Rossini partout. Mais pas seulement, Misha Kiria et Roberto Tagliavini sont d’excellents chanteurs, et Vasilisa Berzhanskaja est la rossinienne à ne jamais manquer quand elle chante quelque part. Et c’est l’occasion de découvrir un nouveau ténor, venu d’outre-Atlantique, qui semble intéressant, Jonah Hoskins.

 

Giacomo Puccini : Manon Lescaut
3 repr. du 17 au 24 avril – Dir : Marco Armiliato /MeS : Hans Neuenfels
Avec Ermonela Jaho, Yusif Eyvasov, George Petean etc…
Cette production devait jadis signer le retour de Netrebko à Munich, mais elle entra en conflit avec le metteur en scène Hans Neuenfels, aujourd’hui disparu… A défaut de Madame, on aura Monsieur (Yusif Eyvazov) en Des Grieux, voix très travaillée, attentive, sans trop de charisme. George Petean, une garantie, en Lescaut, et surtout Ermonela Jaho, puccinienne d’exception qui fera pleurer la salle dans Sola, perduta, abbandonata… En fosse, une autre garantie de solidité et d’expérience, Marco Armiliato. On ne manque pas ça.

P.I.Tchaïkovski : La Dame de Pique
4 repr. du 19 au 29 avril – Dir : Sebastian Weigle /MeS : Benedict Andrews
Avec : Elena Stikhina, Violeta Urmana, Arsen Soghomonyan, Vladislav Sulimski, Boris Pinkhasovich etc…
Si les excellents Pinkhasovich et Urmana ont survécu au passage de saison, le reste de la distribution est tout neuf, et avec des chanteurs intéressants : Soghomonian sublime Bezoukhov de Guerre et Paix en 2023 et Vladislav Sulimski, magnifique Macbeth salzbourgeois la même année. Et Elena Stikhina (il paraît que c’est une vedette) est dans son répertoire idiomatique et elle y est vraiment convaincante. En fosse, Sebastian Weigle est l’assurance d’une exécution sans accident. La mise en scène de Benedict Andrews passe la rampe sans marquer ni l’histoire ni les esprits.

 

Mai 2025

Giuseppe Verdi : Don Carlo
3 repr. du 3 au 17 mai – Dir : Zubin Mehta / MeS : Jürgen Rose
Avec Stephen Costello, Erwin Schrott, George Petean, Dmitry Belosselskiy, Rachel Willis-Sørensen, Ekaterina Semenchuk.
Pauvre Zubin Mehta… Mais quel esprit tordu a conçu une distribution qui est une des pires du genre pour le retour dans la fosse munichoise de l’un des plus grands verdiens vivants dans une des plus grandes œuvres de Verdi?
Erwin Schrott est autant Filippo II qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, Stephen Costello inexistant en Don Carlo, Rachel Willis-Sørensen certes correcte mais pas vraiment une Elisabetta de référence. Seuls Ekaterina Semenchuk défendable par un Don fatale qu’elle affronte bien, mais pas dans la chanson sarrasine (l’air du voile) dont elle n’a ni le style ni les agilités, Petean, qui a lui, l’élégance d’un Posa, et Belosselskiy sauvent la mise, mais pas la misère du reste. Ça reste de la série B de toute manière.
Confirmation de ce que nous affirmions sur la totale absence de prise en compte des nécessités d’une vraie distribution verdienne dans le casting-management munichois. Si on décide de faire Don Carlo, on fait (un peu) honneur à l’œuvre. Une insulte à Mehta (et à Verdi).

W.A.Mozart : Cosi fan tutte
4 repr. du 12 au 21 mai 2025 – Dir : Christopher Moulds/MeS : Benedict Andrews
1 repr le 5 juil.2025
Avec Olga Kulchynska, Avery Amerau, Andrei Zhilikhovsky, Daniel Behle, Sandrine Piau, Johannes Martin Kränzle.
Enfin Olga Kulchynska dans un Mozart dans cette maison où elle a été une Susanna d’exception, on courra entendre sa Fiordiligi. Le couple mythique de Guerre et Paix se reconstitue dans ce Mozart puisque Andrei Zhilikhovsky à la voix veloutée est Guglielmo, face à Daniel Behle, l’un des meilleurs ténors actuels pour Mozart, qui est Ferrando. On retrouve Avery Amereau, Sandrine Piau et Johannes Martin Kränzle qui a succédé dans cette production à Christian Gerhaher avec un succès éclatant. En fosse Christopher Moulds, solide mozartien bon teint. Pourquoi ne pas se laisser tenter, il n’y a que du bon dans ce cast !

 

Juin 2025

Antonín Dvořák: Rusalka
3 repr. du 7 au 13 juin – Dir : Edward Gardner/MeS : Martin Kušej
2 repr. les 25 et 29 juil
Avec Pavol Breslik, Elena Guseva, Svetlana Aksenova, Christof Fischesser, Christina Rice.
Belle distribution, de grand niveau avec un des meilleurs ténors, un soprano de référence et une des belles basses du moment et surtout Edward Gardner en fosse, vrai chef d’opéra qui nous a enthousiasmés dans Peter Grimes. En juin ou au festival, à ne pas manquer

Giuseppe Verdi : La Traviata
3 repr. du 15 au 22 juin – Dir : Speranza Scappucci/MeS : Günter Krämer
Avec Yaritza Véliz, Liparit Avetisyan, Simon Keenlyside etc…
Une jeune chilienne en Violetta dont tout le monde parle, un jeune ténor valeureux qu’on commence à entendre un peu partout, et un des grands barytons référentiels de la scène mondiale. En fosse, Speranza Scappucci fait ses débuts à Munich et je parie qu’elle va triompher.
Du répertoire tiroir-caisse, certes, mais on ira avec plaisir si on passe par là.

 

Festival 2025

  • Deux nouvelles productions créées pendant le Festival
    W.A.Mozart : Don Giovanni
    Gabriel Fauré : Pénélope (au Prinzregententheater)
  • Reprises des nouvelles productions de la saison
    Gaetano Donizetti : La Fille du régiment
    Leos Janáček : Kat’a Kabanova
    Mascagni : Cavalleria Rusticana/R.Leoncavallo : Pagliacci
    Richard Strauss: Die Liebe der Danae
    Richard Wagner:
    Das Rheingold
  • Six productions de répertoire
    Quatre présentées dans la saison :

W.A.Mozart : Le nozze di Figaro
W.A.Mozart : Cosi fan tutte
Antonín Dvořák: Rusalka
Richard Wagner: Lohengrin

 

Deux reprises spécifiques au Festival :
H.Purcell : Dido and Aeneas/A.Schönberg: Erwartung
2 repr. Les 13 et 16 juillet – Dir : Valentin Uryupin/MeS : Krzysztof Warlikowski
Avec Sonya Yoncheva, John Holiday, Günter Papendell, Rinat Shaham, Elmira Krakhanova, Erika Baikoff
Quelque changement pour cette production reprise dans le Festival sûrement parce que le nom de Sonya Yoncheva devrait attirer le chaland. Elle a une vraie expérience baroque, mais Schönberg n’est pas exactement son univers, même si qui ne risque rien n’a rien et Yoncheva est du genre prête à tout…. En fosse, un nouveau venu qui nous a tant plu à Francfort dans Die Zauberin (L’Enchanteresse) Valentin Uryupin.

Giuseppe Verdi: I Masnadieri
2 repr. Les 17 et 20 juillet – Dir : Antonino Fogliani/MeS : Johannes Erath
Avec Erwin Schrott, Charles Castronovo, George Petean, Lisette Oropesa etc..
Là encore une reprise spéciale Festival pour une production où Oropesa fait tomber le public du balcon. Pour elle, pour l’excellent Fogliani, si vous êtes à Munich, ce sera une belle soirée…

 

En résumé :
Tableau synoptique:

NP= Nouvelle production

42 titres, 23 compositeurs différents, dont 10 titres en nouvelle production et 3 entrées au répertoire, la Bayerische Staatsoper fait honneur à sa réputation dans une saison solide, avec plus de hauts que de bas.

Compositeurs et œuvres :

NP= Nouvelle production
ER= Entrée au répertoire

Bizet
Carmen

Donizetti
Lucia di Lammermoor
L’Elisir d’amore
La fille du régiment (NP)
Lucrezia Borgia

Dvořák
Rusalka

Fauré
Pénélope (NP)(ER)

Hosokawa
Matsukaze (NP)(ER)

Humperdinck
Hänsel und Gretel

Janáček
Kat’a Kabanova (NP)
La petite renarde rusée

Korngold
Die tote Stadt

Larcher
Das Jagdgewehr (le fusil de chasse) (NP)(ER)

Leoncavallo
I Pagliacci (NP)

Ligeti
Le Grand Macabre

Mascagni
Cavalleria Rusticana (NP)

Mozart
Le nozze di Figaro
Don Giovanni (NP)
Cosi fan Tutte
Die Zauberflöte

Puccini
Manon Lescaut
La Bohème
Tosca
Madama Butterfly
Turandot

Purcell
Dido and Aeneas

Rossini
La Cenerentola

Verdi
I Masnadieri
La Traviata
Un Ballo in maschera
Macbeth
Don Carlo
Aida

Schönberg
Erwartung

Strauss (J)
Die Fledermaus

Strauss (R)
Die Liebe der Danae (NP)
Der Rosenkavalier

Tchaïkovski
La Dame de Pique

Wagner
Das Rheingold (NP)
Der fliegende Holländer
Lohengrin

 

Weinberg
Die Passagierin

Ballet

 

(Par Jean-Marc Navarro)
La saison 2023-2024 du Ballet de l’Opéra d’Etat de Bavière avait été annoncée par Laurent Hilaire peu après son arrivée à la tête du Ballet dans les conditions qu’on sait en remplacement d’Igor Zelensky, saison largement programmée par ce dernier mais qui aura permis à Laurent Hilaire d’observer la Compagnie à l’œuvre dans des styles allant de l’académique pur au contemporain élégant. C’est dans cette même veine que se modèle la proposition 2024-2025.

Un peu plus contractée en termes de volume de titres proposés, elle offre moult œuvres académiques et narratives.

– Prime au romantisme français d’abord : Hilaire fut un interprète estimé de James et nul doute qu’il pourra prodiguer ses conseils à ses danseurs lors de l’entrée au répertoire de La Sylphide de Pierre Lacotte, hommage au Maître disparu il y a un an. La production de Peter Wright de Giselle se refera quant à elle une beauté à l’occasion d’une Wiederaufnahme attendue.

– De grands ballets narratifs ou néo-classiques déjà à l’affiche de la saison en cours seront repris : c’est le cas d’Onéguine et de Roméo & Juliette de Cranko, qui côtoient donc deux saisons de suite Le Parc, ballet créé par Laurent Hilaire. Chacun est un grand hit du répertoire, les risques en termes de remplissage sont donc limités et cela permettra à la Compagnie d’approfondir son travail d’appropriation de ces œuvres mais présenter tant de redondances aussi concentrées dans une programmation est assez inhabituel !

– Il faudra guetter fin mai 2025 les distributions du Lac des Cygnes dans la version (totalement et génialement réimaginée) de John Neumeier, reprise en Wiederaufnahme et donc sans doute réglée par le Maître soi-même, qui sera alors dégagé de ses obligations hambourgeoises à l’issue d’un règne de 51 ans !

– La série de cartes blanches au cours desquelles des chorégraphes renommés ou expérimentés proposent de faire découvrir des oeuvres de la génération émergente se poursuit. Après Goecke et Preljocaj, c’est à Leon/Lightfoot qu’il reviendra de constituer le programme, toujours non annoncé, de ces soirées. Leur Schmetterling, récemment entré au répertoire de la compagnie bavaroise, sera par ailleurs repris.

– Du côté contemporain, nous aurons deux Triple bills faisant étalage de grands classiques du genre. Avec la soirée Bella Figura (Kylian), Faun (Cherkaoui), Le sacre du printemps (Pina Bausch), deux monuments du ballet seront offerts ; la seconde soirée Duato / Skeels / Eyal est là encore une reprise d’un programme de la saison en cours !

– Après Peeping Tom (…), c’est Lucia Lacarra, ancienne Étoile de la Compagnie et ballerine de légende désormais free-lance, qui sera invitée à présenter un spectacle créé en 2023, Lost Letters, avec Matthew Golding et un petit ensemble de 8 autres danseurs, co-production de théâtres espagnols. 70 minutes pour une soirée complète ; un peu chiche tout de même.

Rien de très défrisant, que du très rassurant, en totale continuité avec la saison actuelle ; totale continuité au point de relever du copier-coller facialement un peu paresseux avec beaucoup de séances de rattrapage pour des œuvres déjà données en 2023-2024. Nouvelle saison de transition avant que Laurent Hilaire ne montre une vraie patte programmatique propre à compter de la saison prochaine ?

En attendant, que d’occasions pour la nouvelle génération d’artistes et nouvelles recrues, singulièrement masculines, de construire une belle expérience dans les piliers du répertoire !

Concerts
Bayerisches Staatsorchester

Akademiekonzerte

Le Bayerisches Staatsorchester vient de fêter ses cinq-cents ans d’existence et c’est la référence historique en matière musicale à Munich. Que sur la place d’autres orchestres symphoniques aient depuis pris une place essentielle dans le paysage national et international comme les Münchner Philharmonikler et surtout le BRSO, l’Orchestre de la Radio Bavaroise aujourd’hui dirigé par Sir Simon Rattle et qui vient de fêter quant à lui ses 75 ans d’existence par des Gurrelieder qui ont fait accourir les amateurs, n’empêche pas le Bayerisches Staatsorchester (Orchestre d’État de Bavière) de tenir son rang comme orchestre symphonique et d’offrir depuis plus de deux siècles des « Akademiekonzerte » qui forment la saison symphonique traditionnelle de la Bayerische Staatsoper, avec six concerts par an, dont traditionnellement le GMD assure une forte partie (ici trois) sur les six.

Les autres concerts sont cette année dirigés par des chefs de la jeune à très jeune génération (classe 1982 pour Urbański, 1993 pour Guggeis, 2000 pour Peltokoski), sans laisser le podium la saison prochaine à des cheffes.

Quelques remarques :

  • Le choix des chefs/cheffes est indépendant de la saison des opéras, ce qui rend la saison « autonome » par rapport à la saison d’opéra
  • Les programmes explorent un répertoire large, qui dépasse les grands classiques. Cette saison, seule la Neuvième de Beethoven qui ouvre la saison est l’exception qui confirme la règle, dans une saison qui n’affiche ni Brahms ni Schubert ni Mahler, mais Schönberg, Sibelius, Dvořák, Stravinski, Bruckner, Zemlinsky, Chausson, Mendelssohn, Martin, Saariaho, Strauss et Korngold et donc une sacrée diversité de styles et de cultures musicales.
  • Si on ne découvrira ni Jurowski, ni Urbański, ni Guggeis on découvrira peut-être à Munich Tarmo Peltokoski, le tout jeune (né en 2000) chef de l’orchestre National du Capitole de Toulouse et qui commence à apparaître sur tous les podiums qui comptent et a signé fin 2023 un contrat exclusif avec Deutsche Grammophon.

Une saison stimulante, sans doute influencée par les goûts de Vladimir Jurowski, qui imprime une couleur particulière au répertoire qu’il dirige et qu’il promeut, est-ce la raison pour laquelle des bruits circulent qu’il ne serait pas renouvelé comme GMD par le Ministère bavarois ? Ce serait une grosse bêtise, mais ce ne serait pas la première fois que les choix des politiques sont absurdes et illogiques.


1er Akademiekonzert
4, 5, 6 novembre 2024
Dir: Vladimir Jurowski

Arnold Schönberg
Un survivant de Varsovie op. 46
Ludwig van Beethoven
Symphonie n°9 en ré mineur op. 125
Hanna Elisabeth Müller (Soprano), Emily Sierra (Mezzosoprano), Daniel Behle (Ténor), Christof Fischesser (Basse)


2
ème Akademiekonzert
25, 26 novembre 2024
Dir: Krzysztof Urbański
Emanuel Graf, Violoncelle

Antonín Dvořák
Concerto pour violoncelle en si mineur op. 104
Igor Strawinsky
Le sacre du printemps

3ème Akademiekonzert
11, 12 janvier 2025
Dir: Thomas Guggeis
Aigul Akhmetshina, mezzosoprano

Felix Mendelssohn Bartholdy
Die schöne Melusine op. 32
Ernest Chausson
Poème de l’amour et de la mer op. 19
Alexander Zemlinsky
Die Seejungfrau. Fantaisie pour orchestre

4ème Akademiekonzert
17, 18 février 2025
Dir : Vladimir Jurowski
Matthias Goerne, baryton

Frank Martin
Sechs Monologe aus Jedermann
Anton Bruckner
Symphonie n° 6 en la majeur

5ème Akademiekonzert
26, 27 avril 2025
Dir : Tarmo Peltokoski
Daniel Lozakovich, violon

Richard Strauss
Don Juan
Erich Wolfgang Korngold
Concerto pour violon en ré majeur op. 35
Kaija Saariaho
Ciel d’hiver
Jean Sibelius
Symphonie n°7 en ut majeur op. 105

6ème Akademiekonzert
2, 3 juin 2025
Dir: Vladimir Jurowski

Joseph Haydn
Symphonie n° 45 en fa dièse mineur Hob. I:45 Abschiedssymphonie
Dmitri D. Chostakovitch
Symphonie n°8 en ut mineur op. 65

 

Musique de chambre, récitals, concerts spéciaux et concerts du Studio

 

À côté des six programmes d’Akademiekonzerte qui constituent la saison symphonique, d’abord une saison de musique de chambre avec notamment :

6 concerts de musique de chambre (chacun flanqué d’un titre),

  • Tous situés dans la Allerheiligen Hofkirche, une église bombardée et déconsacrée, désormais salle de concert et de conférences refaite en style néo-byzantin, située dans la Résidence, soit à deux pas de l’Opéra.
  • Tous programmés le dimanche à 11h de chaque mois (sauf décembre et mars)
  • 20 Octobre 2024 : « Trois fois cinq »
    Trois quintettes à cordes
    Bruch, quintette à cordes en mi bémol majeur
    Beethoven, quintette à cordes en ut majeur op.29
    Brahms, quintette à cordes en sol majeur op.111
  • 17 Novembre 2024 : « Quatre cors pour un tuba »
    Tcherepnin, Hindemith, Tippett, Danielsson
  • 19 Janvier 2025 : « Quintettes à vents sur deux siècles »
    Haydn, Villa-Lobos, Ibert, Zemlinsky, Nielsen
  • 23 Février 2025 : « Pfitzner et Brahms »
    Pfitzner : Trio pour piano en fa majeur op.8
    Brahms : Quatuor pour piano en ut mineur op.60
  • 6 Avril 2025 : « Hindemith et Bartók »
    Hindemith, Quatuor pour clarinette violon, violoncelle et pianoBartók : Quintette pour piano en ut mineur op.3 Sz 23
  • 18 Mai 2025 : « Polyphonie sur cinq siècles »
    Di Lasso, Gibbons, Bach, Schumann, Glinka, Koechlin

 

Des Récitals

Récitals du Studio :
Six récitals où deux membres du studio se présentent au Künstlerhaus, Millerzimmer
Essentiellement le vendredi à 19h30 (sauf un dimanche de mars à 18h30)
Le Künstlerhaus est situé Lenbachplatz, à deux arrêts de Tram (19 et 21) du Nationaltheater

  • Vendredi 8 novembre 2024, 19h30
  • Vendredi 13 décembre 2024, 19h30
  • Vendredi 17 janvier 2025, 19h30
  • Vendredi 21 février 2025, 19h30
  • Dimanche 16 mars 2025, 18h30
  • Vendredi 20 avril 2025, 19h30

 

Grand récital du Studio
Au Cuvilliés Theater

Samedi 30 novembre 2024, à 19h30

 

Les concerts du Festival

26 juin, 10h
Messe d’ouverture du Festival

Église St Michael (NeuhauserStr.)
Solistes et Chœur de la Bayerische Staatsoper
Bayerisches Staatsorchester

 

Récitals et concerts de musique de chambre émaillent la période du Festival.

 

Récital des membres du Studio
Au Cuvilliés Theater

Dimanche 13 juillet 2025, à 19h30

 

 

Récitals
(Liederabende, avec de grands noms du chant)
Au Nationaltheater ou au Prinzregententheater

 

  • 14 Juillet, 20h
    Diana Damrau, soprano
    Helmut Deutsch, piano
    Nationaltheater
  • 15 juillet, 20h
    Gerald Finley, baryton
    Isata Kanneh-Mason, piano
    Prinzregententheater
  • 18 Juillet, 20h
    Piotr Beczala, ténor
    Helmut Deutsch, piano
    Nationaltheater
  • 20 Juillet, 20h
    Julia Kleiter, soprano
    Christian Gerhaher, baryton
    Gerold Huber, piano
    Schumann
    Prinzregententheater
  • 22 Juillet 20h
    Christian Gerhaher, baryton
    Gerold Huber, piano
    Schumann
    Prinzregententheater
  • 24 Juillet, 20h
    Konstantin Krimmel, baryton
    Ammiel Bushakewitz, piano
    Prinzregententheater
  • 26 juillet, 20h
    Jonas Kaufmann ténor
    Helmut Deutsch, piano
    Nationaltheater

 

Concerts de musique de Chambre

Au Cuvilliés Theater, cinq concerts de musique de chambre

  • 3 Juillet, 20h
    « Octuor pour vents »
    Raff, Sinfonietta op.188
    Enescu, Dixtuor op.14
    Beethoven, Octuor en mi bémol majeur op.103
  • 10 juillet, 20h
    « Grands quintettes pour piano »
    Mozart, Concerto pour piano en La majeur KV 414 (version pour piano, deux violons, alto, violoncelle)
    von Dohnányi, Quintette n°1 en ut mineur op.1
    Schumann, Quintette pour piano en mi bémol majeur op.44
  • 15 juillet 20h
    « Widmann et Mozart »
    Jörg Widmann, Tränen und Musen pour clarinette, violon, piano
    Jörg Widmann, Passacaglia pour violon, violoncelle et piano
    Mozart, Quintette pour clarinette en la majeur KV 581
  • 23 juillet, 20h
    « Quintette La Truite»
    Mozart, Quintette pour basson et violoncelle KV 292 dans la version pour violoncelle et contrebasse
    Reger, Trio à cordes n°1 en la mineur op.77b
    Schumann, Quintette pour piano en La majeur op.post 114 D 667 « La truite »
  • 26 juillet, 20h
    « Récital Blai Gumí Roca »
    Blai Gumí Roca est première contrebasse solo du Bayerisches Staatsorchester
    Pfizner, Sextuor en sol mineur op.55
    Bottesini, I puritani, duo pour violoncelle et contrebasse
    Strauss(Josef), Die guten alten Zeiten, Valse op.26
    Schulhoff, Concertino pour flûte, altro et contrebasse WV 75
    Piazzola, Duo pour violon et contrebasse
    Gumi, Nana Andaluza pour contrebasse
    Cruxient, Divertimento de El Pario pour clarinette, contrebasse, batterie et piano.

    Blai Gumi Roca , contrebasse et membres du Bayerisches Staatsorchester
     

A noter aussi quelques autres concerts dont ceux de ATTACA, l’orchestre des jeunes du Bayerisches Staatsorchester

 

Divers

Essentiellement une programmation riche pour les enfants entre ballets et théâtre musical, ou concerts commentés sans compter les représentations en saison à des tarifs spéciaux pour les familles, des ateliers autour de certaines œuvres (Elisir d’amore, Cenerentola, Giselle par exemple) ou des ateliers autour des activités lyriques et chorégraphiques (chant et mouvement, danse et force, rythme et son, jeu scénique et voix) voire un atelier plus long autour de Zauberflöte ou des Ateliers pour adultes (Yoga)

_________________________________

Programmation pour enfants

Pendant la SeptemberFest

21 septembre 2024
Création :
Renu Hossain, Anoosha Shastry : Sakuntalas Ring

Pièce de danse participative pour enfants et jeunes à partir de 10 ans
Chorégraphie Anoosha Shastry
Design sonore Renu Hossain (à partir de La Bayadère, enregistré par la Bayerisches Staatsorchester)
Avec le Bayerisches Staatsballett et invité
Vorderhaus, Nationaltheater

Reprise
Franziscka Angerer, Charlotte Edmonds : Wie der Fisch zum Meer fand

Pièce de danse pour enfants à partir de 4 ans
Avec le Bayerisches Staatsballett et invités
Königssaal du Nationaltheater

22 Septembre 2024 (14h)
Serguei Prokofiev, Peter und der Wolf (Pierre et le Loup)
Voir ci-dessous (concerts pour enfants)
Nationatheater

Novembre 2024
Création
Gustavo Strauss, Wyld
Pour enfants et jeunes à partir de 10 ans
Concept : Tristan Braun, Catherine Leiter
Mise en scène : Sarah Scherer
Chanteuses et chanteurs de la Bayerische Staatsoper
Membres du Bayerisches Staatsorchester

10 repr du 8 au 15 nov.
Grande salle de répétition du Nationaltheater

Janvier-Février 2025
Richard Whilds, Frank und Bert
Reprise
Théâtre musical pour enfants à partir de 4 ans

MeS: Friederike Blum

Chanteuses et chanteurs de la Bayerische Staatsoper
Membres du Bayerisches Staatsorchester
9 repr. du 22 janv. au 1er fév.
Grande scène de répétitions du Nationaltheater

 

Concerts pour enfants

Œuvres raffinées pour les petits, racontées ou dessinées

Wilfried Hiller, Michael Erde : Tranquilla Trampeltreu/Der Lindwurm und der Schmetterling

Concert pour enfants à partir de 5 ans
Dir. Mus. : NN
Implantation scénique : Catharina von Bülow
Chanteuses et chanteurs de la Bayerische Staatsoper
Bayerisches Staatsorchester

6 repr. du 21 au 25 juin 2025
Bergson Kunstkraftwerk (Centrale d’Art Bergson)
Am Bergson Kunstkraftwerk 2, Munich

22 Septembre 2024 (14h)
Serguei Prokofiev, Peter und der Wolf (Pierre et le Loup)
Dir : Azim Karimov
Illustrateur : Adam Higton

Avec récitant/Récitante
Bayerisches Staatsorchester
Pour enfants à partir de 4 ans
Nationaltheater

Octobre 2024

Wilfried Hiller, Alan Ridout, Munro Leaf

Tierische Begegnungen, die zertreute Brillenschlange/Ferdinand der Stier
(Rencontres animales, le serpent à lunettes trituré/Ferdinand le taureau)
Concert pour enfants à partir de 4 ans
Avec récitante
Clarinette, violon, violoncelle

5 repr. du 5 au 12 oct.
Vestiaire des fauteuils d’orchestre, Nationaltheater

Décembre 2024
Kinder erzählen für Kinder
Les enfants racontent aux enfants
Concert pour enfants à partir de 5 ans

(avec des œuvres de Mozart)

Praetorius Quartett

5 repr. du 14 au 20 déc.
Vestiaire des fauteuils d’orchestre, Nationaltheater

Mai 2025
Eine musikalische Reise durch die Romantik

(Un voyage musical dans le romantisme)
Concert pour enfants à partir de 5 ans

Brahms, Schubert, Schumann, Verdi
Kevin Conners, ténor
Anne Schätz, piano

7 repr. du 17 au 25 mai
Grande salle de Répétition, Nationaltheater

____________________

La saison ouvre par la désormais traditionnelle Septemberfest dans laquelle on a signalé quelques spectacles pour enfants ci-dessus sont organisés les 21 et 22 septembre

 

  • Musik auf der Plaza, les cours de la Résidence envahies par la musique
  • Portes ouvertes, ventes de costumes, visites des coulisses
  • Deux représentations de ballet Würzel un Blättern dans le Nationaltheater à 20 h
  • Le 22 sept. à 14h, Pierre et le Loup qu’on a évoqué ci-dessus

Le concert Oper für alle qui lance la saison hors les murs aura lieu à Oberammergau

Le 20 septembre 2024 à 19h

Direction : Ivan Repušić (directeur musical de l’Opéra de Leipzig à partie de 2025)
Bayerisches Staatsorchester

Avec Piotr Beczala, ténor et Aigul Akhmetshina, mezzo
Entrée gratuite, avec réservation.

Tandis que la non moins traditionnelle représentation Oper für Alle du Festival d’été est prévue :

Le 6 juillet 2024, 19h
W.A.Mozart : Don Giovanni
Dir. Mus : Vladimir Jurowski
MeS : David Hermann
Avec Konstantin Krimmel, Kyle Ketelsen, Michael Mofidian, Avery Amereau, Samantha Hankey, Vera-Lotte Böcker, Giovanni Sala, Christof Fischesser

 

Conclusion

 

La saison 2024-2025 est une saison solide d’un grand théâtre d’opéra de niveau mondial, doté d’un atout exceptionnel, son orchestre qui est l’un des meilleurs sinon le meilleur orchestre d’opéra en Europe. Certes, cette saison est un peu moins profilée que les dernières, (mais qui avaient été aussi l’objet d’autres critiques, disparues après les éclatants succès des Diables de Loudun (2022), de Guerre et Paix (2023) et de Die Passagierin (2024). Mais si ces œuvres sont « entrées au répertoire », elles n’y restent pas, par exemple Guerre et Paix empêche des reprises même moins fréquentes par l’énorme logistique exigée. Il faudra aller à Barcelone dans quelques années pour revoir cette production éblouissante. Il est dommage que les nouvelles productions ne soient pas au moins dans les années qui suivent toujours reprises avec régularité..
En effet, quand un théâtre possède de telles productions, il possède un trésor qui ne saurait être un joyau qu’on exhibe une seule fois ou deux. C’est vraiment la limite d’une politique d’œuvres nouvelles présentées qui est une bonne politique, mais pensée plus dans une logique de stagione que celle d’un théâtre de répertoire et donc de conservation. C’est dommage. Cela signifie aussi qu’il faut qu’une réflexion naisse à Munich et ailleurs sur une redéfinition du théâtre de répertoire.

Cette saison, on retrouve un soin un peu plus affirmé sur les distributions du répertoire, essentiel à Vienne ou à Munich. Ce sont les deux théâtres où le répertoire est déterminant et on a pu avoir l’impression qu’il était un peu négligé. Ce n’est pas le cas cette année avec des reprises vraiment stimulantes, à l’exception d’inexplicables ratages comme un Don Carlo ni fait ni à faire quand on a un chef de légende (Zubin Mehta) qui revient dans la fosse, et une belle production (Jürgen Rose).
On peut regretter aussi l’absence relative de Daniele Rustioni apprécié du public, et qui désormais, peut assurer aussi bien le répertoire italien que russe voire allemand. Se priver d’un aussi bon chef est peut-être un mauvais calcul.
Enfin si dans les compositeurs italiens Verdi et Puccini encore cette année se taillent la part du lion, avec une ouverture vers Donizetti, il manque à la Bayerische Staatsoper du Bellini : Sonnambula, Puritani devraient logiquement être présents, et surtout Rossini. En dehors de Barbiere di Siviglia et Cenerentola, régulièrement repris, Munich possède au répertoire Semiramide (Prod. David Alden) et Guillaume Tell (Prod. Antu Romero Nunes), il faudrait au moins Moïse (ou Mosè in Egitto) et un autre opera seria (Tancredi? La Donna del Lago ?)

Par ailleurs ce qui me peine dans une maison à laquelle je suis lié depuis bientôt un demi-siècle, c’est que certains rituels s’effilochent, d’ailleurs déjà pendant la période Bachler. Certes, on peut toujours discuter les rituels, mais Munich, c’était par exemple systématiquement le 31 juillet la clôture de la saison et du Festival par Die Meistersinger von Nürnberg.
Déjà Bachler l’avait fait sauter le 31 juillet, mais là on n’a pas joué Die Meistersinger von Nürnberg depuis 2018, dans le théâtre qui l’a créé. Je trouve cela problématique, car l’œuvre fait partie de l’ADN du théâtre. Il serait temps qu’on se réveille.
Autre rituel, Die Fledermaus le 31 décembre. La production a été jouée cette saison le 31 décembre parce que c’était la nouvelle production, et avec quel succès, mais pas la saison prochaine (ce sera la Fille du régiment, une comédie certes, mais pas très adéquate pour un 31 décembre). Fledermaus est repris, certes, mais en mars, parce qu’Amsterdam coproducteur la présente jusqu’au 29 décembre. Et si cette saison Die Fledermaus clôt le Festival, c’est sans Jurowski, qui en revanche fermera la saison suivante avec Das Rheingold. Il n’y aucune logique, et d’ailleurs pour la première fois Vladimir Jurowski consent à diriger à Munich un 31 juillet alors que ce devrait être simplement normal.
Dernier rituel typiquement germanique, Parsifal à Pâques, repris cette saison, mais pas la saison prochaine, alors que ce devrait être une sorte de rendez-vous implicite, même si la production actuelle (Audi/Baselitz) n’est pas vraiment excitante.
Ces reprises ritualisées sont des occasions pour le public de retrouver sa maison et de baliser l’année. Munich c’est d’abord une tradition (Strauss et Wagner), ensuite un répertoire, le plus large d’Allemagne, qu’il faut continuer d’étoffer : les grandes maisons comme Vienne, la Scala, le San Carlo, Munich sont des temples, et et comme les grands temples, elles doivent abriter et respecter les rituels.

Si Dorny introduit une ouverture nouvelle à des œuvres inconnues à Munich, c’est vraiment très bienvenu, pourvu que ces nouveautés deviennent quelque peu des habitudes, sinon ce sont des coups d’épée dans l’eau sans lendemain.

Enfin quelques remarques amères, toujours les mêmes

  • il y a des productions qu’on n’a plus revues, victimes du Covid, maiss ans doute aps seulement: De la maison des Morts, de Janáček dans la production Castorf, et surtout Die Vögel (Les Oiseaux) de Braunstein, toujours de Castorf vu par quelques centaines de spectateurs seulement lors d’une seule représentation et pour le reste annulé à cause du Covid.
    Frank Castorf n’est pas vraiment aimé à Munich… Certains lecteurs applaudiront, mais je continue de penser qu’il est injuste et délétère que l’argent public ait été dépensé pour une production qui n’a pas été présentée au public (enfin, une seule fois) et qui n’existe qu’en vidéo et que l’un des plus grands metteurs en scène allemands n’ait pas de traces dans le plus grand théâtre d’opéra d’Allemagne.
  • Le site internet de la Bayerische Staatsoper s’est à peine modifié mais non amélioré, il reste confus, peu lisible, peu accessible, avec un design chic sans doute, mais inefficace, peu convivial, on y a apporté quelques modifications qui sont comme des cautères sur une jambe de bois.
    Un regard sur tous les sites des maisons comparables nous fait dire qu’en ce moment les sites rénovés ne sont pas souvent des réussites, mais celui de Munich est le pire du genre. Visiblement, personne dans les équipes munichoises ne le consulte ou ne sait le consulter.
    Que tous les usagers ne cessent de le clamer n’est pas un argument dont on tient compte visiblement. Mais ce site est en revanche un argument contre le théâtre et c’est dommage.
    Même remarque sur la brochure de saison, joli objet élégant mais ni lisible ni compréhensible dans sa structure.
    Il est donc si difficile d’admettre après trois ans, qu’on a fait une erreur de ligne et de design ?

Tout cela n’empêche pas d’encourager les amateurs à se rendre à Munich qui reste un théâtre-phare de l’opéra européen. Le théâtre de répertoire à l’allemande est un théâtre qui préserve le passé et le cultive tout en ouvrant sur l’avenir, c’est cet équilibre qui est sans doute difficile aujourd’hui tout particulièrement, mais qui reste essentiel dans ce type de maison.

Prinzregententheater

 

LA SAISON 2024-2025 DE L’OPÉRA NATIONAL DE LYON

Comme la plupart des maisons d’Opéra, l’Opéra national de Lyon sort des crises issues du Covid, dans une ville où il a constitué depuis plus d’un demi-siècle une référence nationale et un phare culturel. Mais même pour une ville comme Lyon, l’Opéra reste une charge, dans la mesure où elle affiche désormais une autre « vision » culturelle et dans une Région dont le fantasque président a en matière de culture une politique à peu près nulle avec dans la pratique parfois un parfum vaguement totalitaire.
L’opéra n’est pas en effet la priorité des écologistes dans les villes qu’ils gèrent, que ce soit Lyon, Strasbourg ou Bordeaux. Les écolos bordelais ont un opéra dont le rayonnement est inexistant, mais qui est un joyau patrimonial qu’il faut faire vivre – on aimerait intelligemment : il est difficile d’effacer d’un trait de plume la plus belle salle de France et de la voir programmer à petit feu sans âme. Quant aux malheureux édiles écolos strasbourgeois ou lyonnais, ils ont au contraire la malchance d’avoir des opéras qui sont plutôt bien dirigés, avec une fréquentation stable et flatteuse, et qui proposent une programmation de très grande qualité voire quelquefois exceptionnelle. Ces villes sont obligées – quelle guigne !- d’en tenir compte et donc bon an mal an de composer avec le boulet.
Rappelons tout de même que c’est la Ville de Lyon qui porte l’essentiel du budget (chiffres 2023) de l’institution avec 51,1%, chiffre auquel on doit rajouter la métropole à 7,8%, soit pour les forces locales 58,9%. L’État prend en charge comme plus ou moins partout ailleurs dans ce type d’institution 16,7% et la Région 6,7%. Nous avons par ailleurs souvent pointé la part très relative des régions dans les financements des opéras, qui devraient avoir au premier chef un rayonnement régional. Mais on n’en est pas encore là…

Alors, avec un réalisme qui fait contre mauvaise fortune bon cœur, les financements de l’Opéra de Lyon ont été stabilisés jusqu’à 2027 par un contrat Ville-Etat-Région, ce dont on peut se réjouir, d’autant que depuis des années, l’Opéra de Lyon est singulier dans le paysage français : programmation exigeante, mises en scènes novatrices, qualité musicale inattaquable, mais aussi et surtout un public globalement plus jeune qu’ailleurs, et dont la fréquentation ne faiblit pas (91% de remplissage en 2023).

Après une saison 2023-2024 exceptionnellement lourde, et des œuvres dont nous avions souligné l’an dernier la difficulté, y compris technique, le succès éclatant a été au rendez-vous au dernier festival et a montré l’incroyable qualité du travail accompli.

La saison 2024-2025 est moins chargée en œuvres lourdes, et d’une certaine manière plus « normale » tout en alternant des œuvres moins populaires ou contemporaines (Wozzeck, 7 minutes, Peter Grimes), des standards du genre comme Madama Butterfly, il Turco in Italia et des grandes œuvres du répertoire, La Forza del Destino, Cosi fan tutte et Andrea Chénier (ce dernier en version de concert).
La grande chance de l’Opéra de Lyon, c’est d’avoir un orchestre spécifique, le seul en France (si l’on excepte l’Opéra de Paris) et à la tête de son orchestre Daniele Rustioni, depuis 2017, qui a donné un coup de fouet d’un dynamisme sans précédent et qui l’a fait travailler et progresser d’une manière incontestable, d’autant que Rustioni est un chef italien qui à la différence de beaucoup de ses compatriotes, outre son répertoire atavique ose les répertoires allemands, russe, français . Ils se comptent sur les doigts d’une main les chefs italiens qui ont dirigé Wozzeck : ils s’appellent Abbado, Sinopoli, Gatti… A priori je n’en vois pas d’autres…

Alors oui, Rustioni est le fer de lance de cette maison.

Outre Wozzeck, il dirigera La Forza del destino, l’un des phares du répertoire italien, pour le Festival et la version concertante d’Andrea Chénier.

Pour le reste, comme toujours des distributions équilibrées et souvent bien composées, et des mises en scène d’aujourd’hui, avec cependant, quelques étonnements sur le choix de certains chefs qui ne correspondent pas au niveau affiché par ailleurs…

OPÉRA

Les œuvres

Alban Berg, Wozzeck
Umberto Giordano, Andrea Chénier (Concertant)
Gioachino Rossini, Il Turco in Italia
Giacomo Puccini, Madama Butterfly
Giuseppe Verdi, La Forza del Destino
Giorgio Battistelli, 7 minutes
Benjamin Britten, Peter Grimes
W.A.Mozart, Cosi fan tutte
Claire Mélanie Sinnhuber, Le sang du glacier (itin.)

 

Octobre 2024
Alban Berg
 : Wozzeck
7 repr. du 2 oct. au 14 oct. 2024 – Dir : Daniele Rustioni / MeS : Richard Brunel
Avec Stéphane Degout, Ambur Braid, Robert Watson, Thomas Ebenstein etc…
Orchestre, Chœurs et Maîtrise et solistes du Lyon Opéra Studio de l’Opéra de Lyon.
Coproduction Opéra Royal de Stockholm
La dernière production de Wozzeck à Lyon remonte à Septembre 2003, au tout début de la prise de fonction de Serge Dorny (janvier 2003) qui présentait alors la production aixoise (avec en Marie une jeune Nina Stemme…) de Stéphane Braunschweig, qui n’avait pu être présentée à Aix pour cause de grève des intermittents qui avait mis à bas toute la programmation des festivals.
Un peu plus de deux décennies après, c’est le temps habituel pour reproposer dans un système stagione à six ou sept productions annuelles une œuvre qui n’a pas la popularité de Traviata, même si elle est aujourd’hui part du grand répertoire international, ce qui rappelons-le n’était pas encore le cas il y a soixante ans (alors que l’œuvre a à peu près un siècle). Il est utile de rappeler que l’Opéra de Paris l’a accueillie (merci Pierre Boulez) seulement le 29 novembre 1963 soit 38 ans après sa création berlinoise. Je rappelle sans cesse que Berg et Schönberg étaient classés dans les rayons de la FNAC des années 1970 ou 80 en « musique contemporaine » …
La production lyonnaise a deux atouts immenses : Stéphane Degout (un lyonnais pur jus) dans le rôle-titre qu’il a mis à son répertoire à Toulouse en 2021 et Daniele Rustioni en fosse qui se confronte au chef d’œuvre de Berg et qui donc va largement exciter notre curiosité. Pour le reste on découvrira en Marie Ambur Braid, soprano lirico spinto canadien dont on parle beaucoup, et à qui on souhaite l’avenir de Nina Stemme qui l’a précédée à Lyon dans le rôle, et une solide distribution.
La mise en scène est assurée par Richard Brunel qui devrait s’inspirer du film de Peter Weir, The Truman Show.

Décembre 2024
Gioachino Rossini : Il Turco in Italia
9 repr. du 11 au 29 déc. – Dir : Giacomo Sagripanti/Clément Lonca – MeS : Laurent Pelly
Avec Adrian Sámpetrean, Sara Branch, Renato Girolami, Alasdair Kent, Florian Sempey etc…
Orchestre, Chœurs et Solistes du Lyon Opéra Studio de l’Opéra de Lyon
Coproduction Teatro Real Madrid, Nouveau Théâtre National Tokyo
C’est la production de fin d’année, avec 9 représentations, et le nom de Laurent Pelly qui la signe va évidemment attirer les foules : il est l’un des metteurs en scène les plus populaires en France et l’un des plus expérimentés, en plus c’est un fidèle de l’opéra de Lyon, où il a créé de nombreux Offenbach.
Et comme on espère faire le plein sans effort, pas besoin de trop en faire pour la distribution, dont les deux seuls noms intéressants sont Sara Branch, la nouvelle voix rossinienne et belcantiste venue d’Espagne, mais qui charme déjà la péninsule italienne, et Florian Sempey, toujours excellent dans ce type d’œuvre, qui incarnera Prosdocimo, ce personnage étrange qui fait surgir le théâtre dans le théâtre. Pour le reste, tous des rossiniens de série B.
En fosse, Giacomo Sagripanti, populaire un temps à l’Opéra de Paris et qui s’est fait ailleurs une réputation sur Rossini, qui s’est un peu dégonflée ces derniers temps. Plus intéressant peut-être d’écouter le jeune Clément Lonca, qui fut assistant de Rustioni, et qui mérite largement l’attention. Mais l’Opéra de Lyon ne communique pas les dates de l’un et de l’autre…

Janvier-février 2025
Giacomo Puccini : Madama Butterfly
7 repr. du 22 janv. au 3 fév. 2025 – Dir: Sesto Quatrini / MeS : Andrea Breth
Avec Ermonela Jaho/NN, Adam Smith, Mihoko Fujimura, Lionel Lhote, Carlo Bosi etc…
Orchestre, Chœurs et Solistes du Lyon Opéra Studio de l’Opéra de Lyon .
Coproduction festival international d’art Lyrique d’Aix en Provence, Komische Oper Berlin

Coproduite par l’Opéra de Lyon, la production d’Aix présentée en juillet 2024 au festival est ici proposée dans la même distribution, mais hélas sans Daniele Rustioni.
Au lieu d’aller chercher un autre bon chef, plutôt jeune et prometteur, on va chercher un routinier sans intérêt, Sesto Quatrini, comme si on considérait une partition de Puccini comme une simple piste de lancement des voix, sans en considérer la complexité ni la profondeur. Puccini a souffert de ce type de mépris qui le tenait à tort comme un compositeur « facile ».
Ermonela Jaho (qui ne l’oublions pas, a explosé à Lyon en 2009 dans Traviata pour rebondir ailleurs ensuite) est sans doute aujourd’hui l’interprète emblématique voire irremplaçable de Puccini. Donc, même si elle est en alternance avec une autre chanteuse, il faut se battre pour aller l’entendre. Elle y est déchirante et on ne peut rater ça.
Adam Smith est un jeune ténor au très beau timbre, qu’on lance aujourd’hui comme une voix d’or de demain. Pinkerton n’est pas un rôle très exposé, il devrait largement faire le job.
Lionel Lhote est exactement le profil pour Sharpless et puis, il y a en Suzuki Mihoko Fujimura, inoubliable Brangäne avec Abbado qui a été l’un des grands mezzos des vingt-cinq dernières années, à ne pas manquer au crépuscule de sa carrière sans oublier Carlo Bosi, le ténor de complément le plus fameux d’Italie, une figure d’excellence, et bientôt historique à l’impeccable phrasé, en Goro.
Quant à la mise en scène, elle est confiée (sans doute par Pierre Audi au festival d’Aix) à Andrea Breth, ce qui n’est pas pour moi une assurance (sa Salomé aixoise était particulièrement décevante) et qui ne m’a jamais convaincu… mais, comme on dit en italien : mai dire mai (jamais ne dire jamais).

Mars-avril 2025
Festival 2025 : Se saisir de l’Avenir

Giuseppe Verdi : La forza del destino
8 repr. du 14 mars au 2 avril – Dir : Daniele Rustioni / MeS : Ersan Mondtag
Avec Elena Guseva, Riccardo Massi, Igor Golovatenko, Michele Pertusi, Paolo Bordogna, Zinalda Tsarenko etc…
Orchestre, Chœurs et Solistes du Lyon Opéra Studio de l’Opéra de Lyon

Riccardo Massi et Elena Guseva sont des habitués de l’Opéra de Lyon, Guseva invitée au temps de Serge Dorny pour l’Enchanteresse, puis pour Tosca est revenue sous Brunel pour Dame de Pique, toujours aussi intense. Elle reviendra donc pour Leonora de Forza del Destino, une autre paire de manches qui est l’un des rôles les plus délicats du répertoire verdien.
Riccardo Massi lui aussi revient après son Dick Johnson de Fanciulla del West, digne mais pas inoubliable Là encore, Alvaro est d’une autre nature, un de ces rôles qui ne supporte pas les demi-mesures. À voir.
Pour le reste, Golovatenko est l’un des meilleurs barytons pour Verdi au monde, Pertusi toujours la plus grande basse italienne encore en activité, et Paolo Bordogna sans doute le meilleur baryton-basse bouffe italien aujourd’hui.
Que demander de plus ? Une Preziosilla qui fasse sonner son Rataplan, ce sera la charge de Zinalda Tsarenco, jeune mezzo en troupe au Mariinsky de Saint Petersbourg à qui l’on confie les grands rôles de mezzo. Vu la qualité du chant russe et de la troupe du Mariinsky, ça laisse de l’espoir. Tout ce beau monde dirigé par Daniele Rustioni dans son répertoire de prédilection, et dans ce Verdi qu’il connaît si bien.
Enfin, première apparition à Lyon d’Ersan Mondtag, phare naissant de la mise en scène germanique, à qui l’on doit le triomphal Silbersee de Kurt Weill à l’opéra National de Lorraine (créé à Anvers) et qui réalisera ici si je ne me trompe sa première mise en scène originale en France.
Elle a bien des atouts, cette Forza del Destino.

Giorgio Battistelli, 7 Minuti
6 repr. du 15 au 29 mars – Dir : Miguel Pérez Iñesta/ MeS : Pauline Bayle
Avec Jenny Daviet, Giulia Scopelliti, Jenny Anna Flory, Eva Langeland Gjerde
Orchestre, Chœurs et Solistes du Lyon Opéra Studio de l’Opéra de Lyon .

Créé en 2019 à l’Opéra national de Lorraine, 7 minuti est un opéra social qui s’appuie sur la luttes des travailleuses du textile de la firme Lejaby d’Yssingeaux en Haute Loire pour sauver leur emploi. Opéra social et choral puisqu’il met en scène un groupe d’ouvrières en lutte et en discussion contre la disparition de leur entreprise (qui n’a connu que des soubresauts hélas délétères depuis 2010), mais qui témoigne aussi d’une histoire forte de la région Auvergne Rhône-Alpes. Opéra aussi « local » en quelque sorte. Stefano Massini, le dramaturge florentin en a tiré une pièce à succès, on en a fait aussi un film, 7 minuti de Michele Placido, et enfin Giorgio Battistelli le célèbre compositeur italien s’en est emparé pour en faire un opéra de facture somme toute assez classique. Jenny Daviet, interprète favorite du Balcon et de Maxime Pascal que le site wanderersite.com a souvent saluée notamment dans Freitag aus Licht sera entourée notamment par des membres du Studio de l’Opéra de Lyon, passées et présentes.
L’orchestre est dirigé par Miguel Pérez Iñesta, jeune chef espagnol formé en Allemagne, et qui y fait bonne part de sa carrière, particulièrement actif et entreprenant si bien qu’il en devient un des chefs appréciés et réclamés sur le répertoire contemporain.
Nouvelle venue à l’opéra, Pauline, Bayle, une des metteuses en scène de théâtre les plus intéressantes de la jeune génération, actuelle directrice du Théâtre Public de Montreuil, en assure la mise en scène.
En inscrivant dans le Festival cet opéra très récent, l’Opéra de Lyon s’assure la présence d’un public venu peut-être pour Verdi et qui repartira avec une nouvelle expérience, différente et passionnante. C’est un choix de programmation plutôt intelligent.

 

Diana Soh : L’avenir nous le dira
6 repr. du 15 au  23 mars – Conception et MeS : Alice Laloy
Maîtrise de l’Opéra de Lyon
Coproduction Opéra national de Lorraine
Coréalisation TNP Villeurbanne
Au Théâtre National Populaire
Comme toujours au festival, le troisième spectacle est une plus petite forme, représentée dans un autre lieu que l’opéra. C’est ici un « opéra en trois mouvements pour orchestre mécanique » signé de la compositrice d’origine singapourienne Diana Soh, installée en France et qui avait déjà travaillé pour l’Opéra de Lyon sur l’opéra itinérant Zylan ne chantera plus en 2021. Le spectacle est conçu par Alice Laloy. Le titre parle de lui-même, Alice Laloy et la librettiste Emmanuelle Destremau ont imaginé une œuvre sur « nos lendemains » sous une forme encore un peu mystérieuse, mais avec en vedette la Maîtrise de l’opéra de Lyon

Mai 2025
Benjamin Britten : Peter Grimes
7 repr. du 9 au 21 mai – Dir : Wayne Marshall / MeS : Christof Loy
Avec Sean Panikkar, Sinéad Campbell-Wallace, Andrew Foster-Williams, Doris Soffel, Anne Sofie von Otter, Thomas Faulkner
Orchestre, Chœurs et Solistes du Lyon Opéra Studio de l’Opéra de Lyon

11 ans après un festival consacré à Britten et une production de Peter Grimes signée de Yoshi Oida et dirigée par Kazushi Ono, voilà que revient Peter Grimes.
La production (de 2015) est louée au Theater an der Wien qui l’a reproposée (à la demande du public) en 2021. C’est donc une production à succès et éprouvée, signée d’un des metteurs en scène de référence en Allemagne (Christof Loy) qui vient de signer la production strasbourgeoise de Guercœur. Rien qui ne soit pas prometteur de ce point de vue, sauf que si l’on voulait un Britten, d’autres œuvres non encore vues à Lyon eussent pu être proposées.
On connaît bien Sean Panikkar, et c’est un excellent chanteur, même si la voix ne me semble pas idéale pour Peter Grimes qui réclame peut-être un organe plus puissant, mais il y a deux légendes dans la distribution, Doris Soffel et surtout Anne Sofie von Otter en Miss Sedley, ce qui justifie presque le déplacement.
Plus surprenant le choix de Wayne Marshall en fosse, plus habitué à Gershwin et Bernstein (dont il a dirigé Candide à Lyon) et à un répertoire plus jazzy que Britten, même si les secrets de Britten ne doivent pas être étrangers à ce britannique. Il reste que ce choix laisse perplexe pour une œuvre aussi complexe et aussi réffinée…

 

Juin 2025
Wolfgang Amadeus Mozart : Così fan tutte
6 repr. du 14 au 24 juin 2025 – Dir : Duncan Ward / Mise en scène et vidéo : Marie-Ève Signeyrole
Avec Tamara Banješević, Deepa Johnny, Robert Lewis, Ilya Kutyukhin, Simone del Savio, NN
Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Lyon

Duncan Ward a dirigé Cosi fan tutte avec succès à L’Opéra du Rhin en 2022 (lire le compte rendu de Wanderersite.com, signé David Verdier) les lyonnais pourront ainsi confirmer l’excellente impression partagée.
Marie-Eve Signeyrole invitée pour la première fois à Lyon, signe la mise en scène, qui sera fondée comme d’habitude sur l’utilisation de la vidéo puisqu’elle en est avec Cyril Teste l’une des spécialistes en France. Distribution jeune, comme il se doit (encore que Tcherniakov à Aix et au Châtelet ait magnifiquement montré l’inverse) dont Simone del Savio est le plus connu.
On ne méprise pas un Mozart absent de l’opéra de Lyon depuis 2011, qui sera d’ailleurs aussi proposé en ce joli mois de mai 2024 en version concert par l’Orchestre National de Lyon, l’autre institution musicale avec Thomas Hampson en Alfonso….

 

Opéra itinérant
Claire-Mélanie Sinnhuber : Le Sang du glacier

5 repr. du 9 au 14 déc. 2024
Au Théâtre du Point du Jour puis en itinérance de mi-janvier à fin mars 2025, dans un camion-opéra.
Ensemble orch : Harpe, accordéon, violoncelle – MeS :  Angélique Clairand.

Angélique Clairand, dont le Peer Gynt a été accueilli favorablement en juin 2022 à Lyon, met cette fois-ci en scène une création de la compositrice Claire-Mélanie Sinnhuber sur un livret de Lucie Vérot Solaure qui traite de la fonte des glaciers, selon la formule de l’opéra itinérant affectionnée par Richard Brunel visant un autre public, plus jeune et qui ne va pas à l’opéra.


Opéra en concert

Octobre 2024
Umberto Giordano : Andrea Chénier

Direction musicale : Daniele Rustioni
Avec Riccardo Massi, Anna Pirozzi, Amartuvshin Enkhbat, Sophie Pondjiclis, etc…
Orchestre et chœur de l’Opéra de Lyon
Coproduction Théâtre des Champs-Élysées

Mardi 15 octobre 2024
À l’Auditorium, Lyon 3e

L’opéra de Giordano méritait peut-être plutôt une production, à l’instar d’Adriana Lecouvreur la saison dernière, mais le vérisme n’est pas si prisé en France. Outre Daniele Rustioni qui garantit la qualité d’ensemble, la distribution est solide, dominée par la Madeleine de Coigny d’Anna Pirozzi, et l’Andrea Chénier de Riccardo Massi, en voie de devenir le ténor italien de la maison Lyon. Mais c’est évidemment le Gérard d’Amartuvshin Enkhbat qui stimulera les curiosités, tandis qu’on reverra avec plaisir la très musicale Sophie Pondjiclis dans le personnage fugace mais tellement émouvant de Madelon.

BALLET

Voir le site de l’Opéra de Lyon

 

LES AUTRES MANIFESTATIONS

Un peu comme à l’Opéra de Paris, l’offre complémentaire lyonnaise est à la fois importante et touffue, donc peu lisible, malgré un intérêt certain.
Ainsi donc entre concert(s), tournées, musique de chambre, « pour les fêtes », concerts du studio, dans l’opéra, hors les murs, ailleurs et jusqu’à Milan ou Aix on s’y perd un peu et on aimerait un peu plus d’ordre dans les présentations. Les choses s’accumulent et c’est formidable pour le public d’y avoir accès, de pouvoir aller écouter des récitals ou des concerts de chant, mais l’impression reste celle d’une offre qui n’est pas pensée avec une vraie ligne, même si le public semble répondre régulièrement à chaque type de proposition, si l’on s’en tient aux statistiques 2023 communiquées dans le dossier de presse.

L’Opéra de Lyon, est hors Paris le seul Opéra en France à disposer d’un orchestre spécifique, et il manque, tout comme à Paris, une petite saison symphonique, qui ne fasse pas d’ombre à l’Orchestre National de Lyon mais qui permette de mieux structurer la visibilité d’un orchestre qui s’est montré, en fosse, remarquable. Si la vocation de l’Orchestre national de Lyon est d’être à rayonnement régional, celle de l’Opéra de Lyon est d’être en fosse, mais la programmation de l’Opéra reste limitée avec en 2023 37 représentations dans la grande salle et quelques représentations hors les murs (Aix et TCE), soit en tous cas moins de 50 représentations, ce qui laisse de la marge… Personne en France ne s’étonne d’ailleurs que ces grandes salles régionales prestigieuses aient une offre aussi limitée localement: 37 représentations, ça fait rire n’importe quel directeur de salle allemande et tout le monde va me répondre que ce n’est pas le même système etc… etc… je connais l’antienne mais je reste de l’avis qu’un grand opéra, non, ce n’est pas ça, même si c’est le cas de toutes les salles importantes en France, qui malheureusement n’en peuvent mais, coincées entre les tutelles, les budgets tendus, la « crise », les déficits, l’inflation et le reste…

Je pense donc que l’Orchestre de l’Opéra de Lyon affichant dans son programme à Lyon un seul concert (avec le chœur) , le 11 septembre 2024, autour de Camille Pépin et de Maurice Ravel et dirigé par Daniele Rustioni, c’est notoirement insuffisant.

Deux autres concerts sont programmés,

Un programme pour les jeunes, sorte de concert spectacle

L’orchestre cherche et trouve autour du monde les 13 et 16 nov (deux horaires) avec des comédiennes, l’orchestre étant dirigé par Fiona Monbet.

Le traditionnel concert de fin de saison de la Maîtrise, le 29 juin

Pourtant, en feuilletant le dossier de presse, on découvre aussi que le programme lyonnais proposé le 11 septembre est proposé en tournée à Milan et Turin, les 12 et 14 septembre à l’invitation du Festival MITO, plutôt orienté musique des XXe et XXIe siècle avec une œuvre supplémentaire, le splendide Pelléas et Mélisande de Schönberg dont on se demande pourquoi le poème symphonique n’est pas programmé dans le concert lyonnais à l’instar de celui de Turin, alors que probablement il sera préparé à Lyon. Le nom de Schönberg ferait-il (encore) peur ?

Plus généralement, un orchestre a besoin de travailler un répertoire symphonique hors fosse, et il ne serait pas exorbitant de proposer un concert symphonique par trimestre, dont un au Festival, sur des œuvres liées à la thématique, y compris avec un autre chef que le directeur musical. Il y a là vraiment un manque qui me laisse perplexe.

L’orchestre se produit en outre lors des deux concerts des fêtes, dirigés par Benjamin Lévy, les 31 décembre et 1er janvier,

  • 31 décembre : Concert de Réveillon
    Autour des années folles

(œuvres de Maurice Yvain, André Messager, Reynaldo Hahn) avec les membres du Studio

  • 1er janvier : Concert de Nouvel An,
    Autour d’Offenbach

Soit en tout 9 concerts hétéroclites (compris le concert spectacle), tous concentrés entre 11 septembre et 1er janvier… Ça n’est pas une programmation…

Récitals

4 récitals, trois récitals de piano et une soirée chant/piano à la programmation solide qui devrait attirer du monde

  • 9 octobre, Nelson Goerner
    Haendel, Schumann, Liszt, Chopin
  • 14 décembre, Elisabeth Leonskaja
    Beethoven (Op. 109 à 111)
  • 6 avril, Natalie Dessay et Philippe Cassard
    Barber, Chausson, Ravel, Beydts, Sondheim, Previn, Menotti, Hahn, Poulenc
  • 17 juin Katia et Marielle Labèque
    Ravel, Schubert, Debussy, Bernstein

Des concerts de musique de chambre
par les musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Lyon

Dans trois lieux « emblématiques » lyonnais :

10-20 octobre (Musée Gadagne)
Mozart, Verdi, Puccini

24 novembre (Salle Molière)
Beethoven-Hummel

20-21 décembre (Amphi Opéra de Lyon)
Offenbach, Luis Mariano, Dalida

25-26 janvier (Musée Gadagne)
Ravel, Bizet, Offenbach, Smetana

1er – 2 février (Amphi Opéra de Lyon)
Beethoven-Mozart

15 février (Salle Molière)
Debussy-Chausson

5-6 avril (Amphi Opéra de Lyon)
L’Histoire du Soldat (Stravinski)

17-18 mai (Amphi Opéra de Lyon)
Saariaho-Debussy

14-15 juin (Musée Gadagne)
Ligeti, Danzi, Dvořák

Des récitals des membres du Studio
(Amphi Opéra de Lyon)

12 janvier, Filipp Varik, ténor
2 fevrier, Jenny Anne-Flory, mezzosoprano
15 février, Alexander de Jong, baryton
13 avril, Eva Langeland Gjerde, soprano
18 mai, Hugo Santos, basse

Hors les murs
A toute cette programmation s’ajoutent les opéras hors les murs en concert ( TCE Andrea Chénier) ou en version scénique, en juillet 2024 à Aix, Madama Butterfly (Prod. Andrea Breth) sous la direction de Daniele Rustioni et la reprise de Pelléas et Méilsande (prod.Katie Mitchell) sous la direction de Susanna Mälkki.
A l’Opéra national de Lorraine sera présenté L’Avenir nous le dira de Diana Soh les 4 et 5 avril et trois programmes de musique de chambre seront repris au Théâtre de Villefranche sur Saône.
Enfin s’ajoutent quelques manifestations spécifiques (Concert d’Hiver de la Maîtrise à la Basilique Saint Martin d’Ainay, 40 ans d’orchestre avec un récital de basson dans la salle Molière, le Requiem de Fauré à la Basilique Saint Bonaventure, ainsi qu’un Ciné Concert Laurel et Hardy proposé au Théâtre de la Renaissance à Oullins et au Théâtre Théo Argence de Saint Priest.

Quant au Ballet de l’Opéra de Lyon, il est l’autre carte de visite de l’institution, dans des tournées qui le mènent un peu partout en France, mais aussi en Chine, à Londres, à Dresde, à Berlin, en Italie, et à Bruges.

Au total l’activité est importante, les manifestations nombreuses et dans plusieurs lieux de la métropole lyonnaise, une activité hors les murs importante, en opéra et surtout en Ballet, mais c’est présenté de manière brouillonne, avec une « com » et des titres de concerts qu’on sent quelquefois un peu tirés par les cheveux, comme ce concert intitulé « Quand le jeune Mozart venait à Lyon » avec au programme Mozart (c’est attendu) mais aussi Verdi et Puccini (ce qui l’est moins, à moins qu’ils ne soient venus à Lyon en bande).

Il serait beaucoup plus clair pour le lecteur d’identifier le

  • Dans les murs (Grande salle et Amphi)
  • Dans la ville et la métropole
  • Hors les murs

Cela permettrait d’isoler les lieux et leur programmation spécifique et notamment de mieux isoler l’Amphithéâtre, qui est un lieu intéressant pour une autre ambiance de concerts et dont on pourrait construire une programmation « musique de chambre » et « musique de chant » assez sympathique.

Tel que se présente ce programme fait d’autres manifestations et de concerts divers, on a l’impression d’une absence de ligne programmatique claire, de thématiques mises au hasard, un peu bout à bout, d’un hétéroclite de qualité et de bonne volonté, mais sans colonne vertébrale : c’est dommage pour notre deuxième opéra de France.
De la musique avant tout chose, certes, mais aussi des propositions mieux articulées, moins de vrac, qui prennent modèle sur l’opéra et le ballet.
Il reste que sous ce rapport, plusieurs voyages à Lyon sont à programmer.