SUR L’AFFAIRE GERGIEV À LA SCALA DE MILAN

 

Valery Gergiev à la Scala le 23 février dernier

Mardi 1er mars 22h00

Le conflit en Ukraine évolue parallèlement aux sanctions et aux réactions contre cette décision de Vladimir Poutine d’attaquer un état souverain et tout va très vite, et désormais les institutions culturelles réagissent.
Durant les premières heures de la guerre, les sanctions contre la Russie de la part des occidentaux et de l’Union Européenne en particulier apparaissaient timides par rapport à la gravité de la situation. Depuis, l’ampleur des mesures de rétorsions – et surtout l’unité dont les nations opposées à Poutine font preuve – me conduisent à publier ce nouveau “chapeau” afin de contextualiser des propos initiaux que, sur le fond, je continue de pleinement assumer.

Nous apprenons aujourd’hui que Valery Gergiev a été démis de ses fonctions de directeur musical des Münchner Philharmoniker. Cette information fait suite aux récentes décisions de la Philharmonie de Paris, Carnegie Hall et la Staatsoper de Munich d’annuler les contrats le concernant. Je continue de penser qu’on ne peut pas mettre sur un même plan des mesures de rétorsions diplomatiques, économiques et miliaires, avec des décisions concernant des artistes comme Gergiev, voire Netrebko (qui au moins a laissé une déclaration, même maladroite). De plus, cette attitude ne doit pas retomber sur tous les artistes russes présents actuellement dans les théâtres en Europe occidentale en exigeant d’eux de fournir un certificat de bonne conduite anti-Poutine. Gergiev a une notoriété et une surface médiatique qui aurait dû le pousser à se positionner (d’une manière ou l’autre) sans même attendre qu’on ne le lui demande. Kirill Petrenko et Vladimir Jurowski (dont les familles ont choisi l’exil) se sont exprimés en tant que russes et en tant qu’artistes, avec une netteté de conviction et d’humanité qui leur font aujourd’hui honneur.

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Par un de ces hasards « malheureux », je me suis trouvé à la Première de « La Dame de Pique » qui était dirigée par un Valery Gergiev inspiré à la Scala le 23 février au soir, et dans la nuit du 23 au 24 février, Vladimir Poutine a lancé l’invasion de l’Ukraine.
Or tous ceux qui suivent la musique classique savent que Valery Gergiev compte parmi les amis de l’autocrate russe, et qu’il a plusieurs fois exprimé publiquement son soutien à sa politique, notamment quand il a annexé la Crimée, où il est venu diriger des concerts. Tout cela est connu, documenté, et l’intéressé ne s’en est jamais caché.  Quelques huées ont d’ailleurs été entendues lorsque le chef est monté au pupitre pour saluer le public au début de la représentation scaligère, mais plus rien à la fin de la représentation.
Or dans la matinée du 24 février, le maire de Milan, Giuseppe (dit Beppe) Sala intime à Valery Gergiev un ultimatum : ou bien il dénonce publiquement l’agression russe contre l’Ukraine et affirme son opposition à l’initiative de Poutine, ou bien il ne dirigera pas les quatre autres représentations prévues. Le maire de Milan étant le président du Conseil d’administration de la Scala, il est en droit de le faire, c’est lui le vrai patron. Suivant l’exemple milanais, à leur tour les managers du Münchner Philharmoniker se sont affirmés prêts à dénoncer le contrat de Gergiev leur directeur musical (les mauvaises langues affirment qu’ils n’attendent que ça), et Carnegie Hall qui devait accueillir le chef russe avec les Wiener Philharmoniker en tournée garde l’orchestre dirigé par un autre chef et interdit Gergiev, dont il annule aussi la venue avec le Mariinsky. Ah, mais !
Bien entendu, toutes ces dignes institutions n’avaient jusque-là aucun scrupule à inviter l’ami d’un autocrate qui avait déjà fait la guerre en 2008 à la Georgie et déjà annexé la Crimée et soutenu les séparatistes du Donbass en 2014. Et à Paris, tout le monde ignorait également sans doute  les liens de Gergiev avec Poutine puisque celui-ci avait triomphé à la Philharmonie de Paris avec un Ring et un Parsifal de Wagner, puis l’an dernier un cycle Stravinsky, et que Gergiev y a jusqu’à la fin de la saison sept dates avec des orchestres différents.
Mais visiblement puisqu’on ne peut tenir Poutine, on tient Gergiev, son hologramme en quelque sorte.
Même si évidemment, la situation d’aujourd’hui change forcément la donne de manière sensible pour les théâtres et institutions culturelles de tous ordres, tirer sur le pianiste au nom de ses amitiés ou de ses opinions se justifie-t-il quand pendant des années on a fermé pudiquement ou hypocritement les yeux sur des relations qu’aujourd’hui au nom de l’invasion de l’Ukraine on voue aux gémonies?

En Italie, l’attitude du maire de Milan a provoqué la polémique entre ceux qui pensent qu’il faut séparer l’homme et l’œuvre ou l’art de la politique (il y a toujours eu des artistes officiels des pouvoirs ou amis des pouvoirs, légitimes ou non autocratiques ou non, depuis la Renaissance et d’ailleurs, bien des artistes n’auraient pu survivre sans ces liens), et d’autres qui pensent qu’il est immoral que Gergiev, soutien officiel et affirmé d’un Poutine qui s’attaque sauvagement à un État souverain, se fasse applaudir çà et là pendant qu’en Ukraine des femmes et des hommes meurent sous les balles. En cette affaire, personne ne soutient ni Gergiev, ni Poutine, mais il est clair qu’un problème qui dépasse les individus et qui concerne plus généralement nos sociétés se trouve posé.
Aussi voudrais-je publier ci-dessous in extenso un « post » Facebook de mon ami Alberto Mattioli, l’un des critiques et musicologues de référence en Italie, auquel je souscris mot pour mot (avec une réserve cependant sur Furtwängler).

« Dernières considérations sur le cas Gergiev, aussi parce que la discussion est devenue, comme d’habitude, une série de cris d’opposition d’où la réflexion est bannie, donc sans intérêt.
Le cas de Furtwängler, qui ne s’est jamais dissocié du régime, est évoqué (sa position était bien plus complexe, mais simplifions et passons). Je pense que l’on pourrait et devrait demander à Furtwängler de justifier sa position. Mais à une condition : que ce soit fait par ceux qui ont réellement combattu le nazisme. Nous sommes en train de chasser un musicien de la Scala pour montrer que nous sommes (à juste titre, bien sûr) contre Poutine. Mais nous ne combattons pas du tout Poutine. Pas militairement, et ce serait peut-être trop demander. Mais pas même avec de vraies sanctions. En fait, l’Italie a été très claire dès le début en excluant le gaz. Et Biden, l’autre jour, a fait de même sur swift, dont je ne sais pas vraiment ce que c’est mais qui, dit-il, paralyserait l’économie russe. En d’autres termes : contre Poutine, nous sommes tout au plus capables de descendre dans la rue avec une lampe pour nous sentir tous comme des héros, mais nous ne sommes pas prêts à baisser le chauffage. Des héros, mais bien au chaud.
Le problème n’est pas Gergiev. Le problème, c’est nous, notre lâcheté, notre leadership craintif et lâche parce que c’est ce que nous sommes. Comme l’a dit Churchill après Munich : “Ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur et ils auront la guerre” (et en fait, Dieu interdit que la prochaine étape du despote de Moscou soit de s’en prendre à un allié de l’OTAN, par exemple les pays baltes. Je peux déjà imaginer la réaction sévère de Sala & co : le 7 décembre, pas de Boris !).
Ce sont des gestes symboliques, rétorquent-ils. Mais dans le dictionnaire, le terme “symbole” est défini comme un “signe correspondant à un contenu”. Ici, il y a un symbole, mais pas de contenu. Il n’y a donc même pas de symbole, il n’y a que de la rhétorique. C’est comme si les États-Unis avaient fait la leçon à Furtwängler mais pas combattu Hitler. Les Ukrainiens, qui sont frappés à la tête par des bombes payées avec l’argent de notre gaz, seront certainement heureux d’apprendre que Gergiev ne dirige pas à la Scala ou que le Palazzo Marino (NdR : La Mairie de Milan) est peint aux couleurs de leur drapeau. Quel soulagement.

Comme je n’aime pas les moralisateurs, j’évite d’en devenir un. Je n’y mêle donc pas l’éthique. L’esthétique suffit. Ne serait-il pas plus élégant, plus civilisé, finalement plus digne, de s’abstenir de cette rhétorique de bas étage, de cette déconnexion totale entre la parole et l’acte, de cette apparence qui masque l’impuissance ? Nous avons déjà abandonné les Ukrainiens à leur sort. Évitons au moins de nous moquer d’eux. »

Sur la question, je pense d’Alberto Mattioli a reflété exactement ma pensée, je n’y reviens pas. On relira pour mémoire dans l’Éducation Sentimentale de Flaubert l’épisode de la « prise des Tuileries », qui dit de la relation des quarante-huitards à la révolution ce qu’est aujourd’hui notre relation à la guerre.
Et à ce propos je voudrais aborder une question plus large posée par nos attitudes, notre impuissance face à la situation. Cet épisode tragique de l’histoire en train de se faire oppose deux conceptions du pouvoir dont l’une met en question fortement le système démocratique. Et le soutien affiché de certains partis en France à la politique de Poutine (ils font un peu profil bas depuis deux jours d’ailleurs) en dit tout aussi long sur leur conception de la démocratie.
À travers les réactions à l’épisode Gergiev et notre apparente impuissance plus générale à répondre vraiment à l’invasion de l’Ukraine, il faut voir à notre avis deux éléments :

  • L’un que l’absence de guerre en Europe Occidentale (je ne parle pas des Balkans) a fini par faire penser que la guerre était dépassée comme forme de relation entre les États, voire qu’il n’y aurait plus de guerres. Une guerre de conquête au sein de l’Europe paraissait (et paraît) insensée. Mais la guerre est une forme habituelle, quotidienne même pas si loin de nous, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, en Arabie. Et la mort au quotidien n’a pas le même poids en France ou en Europe qu’en Syrie ou en Afrique.
    Si toute mort est déplorable, nous comptons nos morts militaires à l’unité, ailleurs elles se comptent par centaines ou par milliers. Toute mort d’un militaire est inacceptable, et c’est tout à fait légitime de le penser, mais nous sacralisons chacune de ces morts parce que nous en avons perdu l’habitude. Les millions de morts des deux guerres mondiales appartiennent en effet à l’histoire, puisqu’aucun des chefs politiques au pouvoir aujourd’hui (à l’exception d’Élisabeth II) ne les a connus mais il faut avoir en tête que c’est sur (et par le sacrifice de) ce tapis de morts que nous vivons ou nous survivons aujourd’hui.
  • Ayant vécu en paix parce qu’il y a eu derrière nous ces millions de morts, nous avons construit l’Union Européenne, toute brinquebalante qu’elle soit pour éviter que cela ne recommence, et nous avons donc les réactions de gens en paix, au chaud, tranquilles et, il faut le dire, comme des enfants bien gâtés par le destin. Si gâtés que la plupart des démocraties, et en Europe notamment, oublieuses des guerres ont négligé le militaire et oublié le fameux si vis pacem, para bellum que nous payons aujourd’hui face à un Poutine ou que nous paierons plus tard face à d’autres si nous n’y prenons garde. Préparer la guerre sans la faire coûte, mais puisque personne ne veut payer trop cher son gaz ou son blé à cause de cette guerre, et encore moins mourir pour Kiev, que quelques-uns, les infâmes, ont déjà peur de l’arrivée de nouveaux réfugiés, nous risquons un jour de payer un prix bien plus terrible. Mais dans un monde où le dire ouvertement ne se fait pas, nous prenons des positions radicales contre les Gergiev, voire les Netrebko. C’est piteux et moins cher.
    Est-ce à dire que les démocraties sont piteuses ? Nous savons ce que Churchill, toujours lui en disait, « La démocratie est le pire système de gouvernement à l’exception de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l’histoire ». Elles sont piteuses et lâches, les démocraties, méprisées par les Poutine et les autres chantres de pouvoirs forts qui finissent toujours en tragédie, mais elles permettent aux gens de vivre tant bien que mal dans une médiocrité peu romantique, peu épique ni héroïque, mais d’aller au terme naturel sans les chaos de l’histoire et donc quelque part, ces démocraties sont heureuses. Nous avons les chefs que nous méritons, à notre image, et ne leur demandons surtout pas d’être des héros ni des romantiques que nous savons n’être pas, mais simplement des comptables précautionneux de notre futur. Car s’il y a héroïsme, il y a forcément tragédie. Nous n’aimons la tragédie que dans les livres, ou sur scène, ou à l’opéra, pas au seuil de notre porte. Et ce n’est pas si mal d’aimer le relatif. Il suffit d’en être conscient et de ne pas faire comme si.

4 réflexions sur « SUR L’AFFAIRE GERGIEV À LA SCALA DE MILAN »

  1. Bravo… bravo…. bravo…..
    Que de bon sens et de mesures dans vos paroles . Les comités de salut public en cashmere sont exaspérants.
    Le texte de Jurovski restera pour moi une déclaration à la hauteur de Montaigne.
    Je vous propose un excercise intéressant , faisont une liste des maire ayant joué les grands inquisiteurs et voyant leurs mesures effectives pour les réfugiés ukrainiens.. belle définition du trou noir.

  2. Permettez moi d envoyer un texte plus polémique publié par le Temps et écrit par Marie Hélène Maurion.

    LE TEMPS 5 MARS 2022 MARIE-HELENE MIAUTON

    Vous étiez vraiment un très grand chef d’orchestre. Pour les passionnés de musique clas
    sique comme moi, votre empreinte sur certaines euvres se reconnaissait entre toutes:
    plus habitée, plus tendue, plus expressive, plus violente parfois. Violente, que n’ai-je dit
    là! Evidemment, votre frac cachait mal vos allures de bûcheron et votre regard halluciné
    à la fin de certains concerts témoignait de votre investissement corps et âme dans votre
    direction d’orchestre. Quant à l’enthousiasme des musiciens se joignant à la salle pour vous
    applaudir, elle prouvait leur enthousiasme à jouer pour vous.
    Je parle de vous au passé, excusez-moi, car votre carrière étant détruite, vous voilà
    comme mort. Tous vos engagements ont été dénoncés: la Scala de Milan, le Carnegie Hall
    et le Met Opera de New York, les orchestres philharmoniques de Vienne, Paris, Naples et
    Rotterdam. Et, désormais, le Verbier Festival dont vous étiez le directeur musical vous a
    démissionné, je vous en demande pardon.
    Pourtant, depuis votre plus jeune âge, vous vous êtes consacré, au sens étymologique du
    terme, à la musique. Vous avez aussi lutté pour réhabiliter le Théâtre Mariinsky et en refaire
    une scène internationale. Pour cela, vous avez cherché les subventions nécessaires auprès
    du maire de Saint-Pétersbourg et de son adjoint à l’époque, un certain Vladimir Poutine. Depuis, pour votre malheur, cet homme, qui vous a aidé est devenu ce président russe
    que vous rencontrez plusieurs fois par an sans être son ami. Par reconnaissance vous avez joué pour votre patrie sans défaillance, jouant à chaque fois quevous était demandé pour participer à l’élan
    nationale. Votre concert à Palmyre fut fort critiqué. Pourtant, la libération de cette ville
    aux mains de l’Etat islamique était une victime pour l’art et la civilisation, d’autant plus que le remarquable directeur du site, Khaled al-Saad, âgé de 82 ans, avait été décapité par ses tortionnaires puis pendu par les pieds: son sacrifice ne valait-il pas un concert?
    Dès lors, exiger de vous un désaveu public de l’invasion de l’Ukraine, reniant ainsi votre
    patrie et son dirigeant, était une humiliation à laquelle vous ne vous êtes pas plié. Plusieurs
    de vos compatriotes ont fait de même et sont désormais privés de leurs engagements alors
    qu’hier encore, on se les arrachait à prix d’or. Ils assument en silence, et seule la soprano
    Anna Netrebko s’est dite opposée à la guerre tout en ajoutant qu’il n’est pas juste de for-
    cer les artistes à exprimer leurs opinions politiques en public et à dénoncer leur pays d’ori-
    gine. Cela devrait être un choix libre. Je ne suis pas une personne politique. Je suis une
    artiste et mon but est d’unir au-delà des clivages politiques.
    Vous en pensez autant, tout en vous étonnant qu’on n’ait jamais vu un tel comporte-
    ment quand les Etats-Unis ont envahi l’Irak sans l’aval de l’ONU, aucun artiste américain
    n’ayant été somme de condamner publiquement les mensonges de sa patrie sur de pré-
    tendues armes de destructions massives ni de cracher sur son drapeau. L’Irak, c’est quand
    même 2500.00 morts sans compter plus de 50.000 enfants victimes de l’embargo. Et
    vous tremblez désormais devant le processus d’épuration entamé comme en Slovaquie
    où la cantate Alexandre Nevsky de Prokofiev a été déprogrammée pour éviter d’éven-
    tuels malentendus à propos du livret de cette oeuvre: le compositeur est décédé en 1953 et
    Nevsky en 1263!
    Au fond de vous, vous savez que l’invasion de l’Ukraine est une erreur humaine et stra-
    tégique condamnable et vous approuvez sans
    doute les sanctions sévères mais justifiées adoptées par les instances internationales.
    Mais vous êtes stupéfait qu’on y inclue les artistes: vous n’êtes pas Poutine, vous n’avez
    pas déclaré la guerre, votre musique ne provoque aucune mort. Vous avez donc eu le cou-
    rage de résister au conflit de loyauté qui vous a été soumis, au prix de tout ce qui faisait
    votre vie. Pour cette force d’âme, une dernière fois, Bravo…

    1. Merci Marie Hélène Maurion, nous approuvons absolument.

      “Mais vous êtes stupéfait qu’on y inclue les artistes: vous n’êtes pas Poutine, vous n’avez
      pas déclaré la guerre, votre musique ne provoque aucune mort. Vous avez donc eu le cou-
      rage de résister au conflit de loyauté qui vous a été soumis, au prix de tout ce qui faisait
      votre vie. Pour cette force d’âme, une dernière fois, Bravo…”

  3. Bravo sans polémique vous remettez à plat cette histoire minable.
    Je vous propose de faire une liste de tous ces maires comité de salut public en cashmere et de voir leurs actions directes pour l Ukraine… consternant.

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